Le printemps, l'amour et les frères en chaleur !

» Critique de l'anime Brothers Conflict par Maddilly le
13 Juin 2014

Dans les heures sombres de votre vie où le stress vous donne des envies de frissons et de nanardesque afin d’exorciser ce vil sentiment, votre route croisera peut-être celle de Brothers Conflict. Et c’est cette même volonté d’exorciser qui me pousse à rédiger ce commentaire.

Cet anime, c'est quoi ? Il s’agit ici de l’énième adaptation d’un énième otome game d'Idea Factory, ce jeu étant basé lui-même sur un light novel. Il existe également un manga. L’ « originalité » de cette histoire, c’est son reverse harem atypique composé des beaux-frères de l’héroïne. Ema Hinata est une jeune fille innocente dont le père se remarie. Elle se retrouve ainsi avec treize nouveaux "frères" dans une nouvelle maison qui ressemble plutôt à un petit hôtel avec une chambre personnelle pour chaque habitant. Tous ces beaux gosses, peu importe leur âge (de 7 à 77 ans) sont tombés sous son charme pourtant inexistant et ils tentent, chacun à sa façon, de le lui montrer, avec plus ou moins d’insistance et de succès. Le seul garçon sain d’esprit semble être celui aux cheveux rouges, car il a craqué pour elle avant de savoir qu’elle était sa nouvelle sœur, ce qui a toute son importance quand on voit la bande de dégénérés que sont les autres frères. Au fur et à mesure des épisodes, on comprend aussi que l’héroïne n’est pas si innocente que ça et que, malgré son manque évident de vocabulaire (les sempiternels hano…, eeehh…, mmmh… et j’en passe), elle se laisse faire avec plaisir par certains frères, ses petits favoris.

Après une première impression plutôt mauvaise, voire désastreuse, qui m’a fait m’arrêter au premier épisode, j’ai finalement passé le cap un an après sa diffusion. Je pensais pourtant ne plus jamais avoir à poser les yeux sur cette chose. Grossière erreur, j’ai négligé les ravages neuronaux qu’avaient pu faire d’autres nanars. En réalité, nous sommes déjà tou(te)s perdu(e)s dans le labyrinthe du nanar malsain. Certain(e)s ne le savent juste pas encore ! J'ai réellement pris conscience de la perte de mon innocence grâce à Brothers Conflict. J’ai subi ce spectacle affligeant avec un plaisir incertain, mais heureusement en bonne compagnie. Beaucoup de malaise, de facepalm, mais aussi du rire et du fangirlisme, parce que le masochisme n'est quand même pas gratuit. C'est ainsi que, après avoir touché le fond, vous commencerez à creuser encore, à la petite cuillère, pour vous retrouver à admirer l'un ou l'autre frère selon le moment (je soutenais Natsume, ce fail ambulant si drôle). Pas tous, ceci dit, car certains vous donneront purement et simplement des envies de meurtre et de régurgitation. Entre Fuuto le futur violeur qui tente de culpabiliser sa victime, le moine pervers qui ne sait pas ouvrir la bouche sans vomir des propositions graveleuses, l’écureuil vicieux qui parle et Yuki Kaji qui beugle sans arrêt, je ne sais plus sur qui cracher mon venin. Un quatuor vraiment mortel.

J’enfonce cette série, mais il est impossible de nier ses qualités, principalement techniques. Il n’y a que 12 épisodes (ouf !), mais ils sont visuellement très soignés et chacun a son rythme propre tout en s’inscrivant dans la logique de l’histoire. En plus des génériques entrainants (l’ending me restera en mémoire longtemps, à voir avec la traduction des paroles pour sentir une odeur de neurones brûlés avec une fumée rose sortant directement par les yeux), chaque épisode débute sur une introduction particulière où un ou plusieurs frère(s) se déclare(nt) à l’héroïne avec fougue et poésie, sur fond de décor onirique et kitsch. En dehors de la technique, la réalisation et la mise en scène sont tellement magiques que je compte ça comme une qualité. C’est tellement énorme et exagéré, des clichés bien utilisés, même pas détournés, à l’état pur, totalement assumés… en plus du sister complex ultra malsain malgré l’absence de liens du sang (parce que les personnages rappellent sans cesse qu'elle est leur sœur, cela semble être leur fantasme ultime tellement ils se focalisent là-dessus). Tout est si déplacé que, pour éviter de griller complètement, le cerveau s’enclenche automatiquement en mode fou rire.

Enfin, parce que ce genre de sucreries c’est bien bon, mais que trop de sucre donne la nausée, des petites pauses dans le visionnage ont été nécessaires (allant d’un jour à une semaine selon le choc causé par le dernier épisode vu). Ces pauses ont été nécessaires mais surtout salvatrices. À la fin, vous sentirez un truc mou et visqueux, anciennement votre cerveau, vous dégouliner des oreilles. Je suis fière d'avoir surmonté cette épreuve, j'en ressors plus forte. Ne vous fiez pas à la note basse que je donne, elle est proportionnellement inverse à la valeur de Brothers Conflict en tant que nanar.

~ THE END ~

Ou pas, car il reste un OAV. J’en pleure déjà des larmes de sang.

Verdict :3/10
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A propos de l'auteur

Maddilly, inscrit depuis le 02/05/2013.
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