Critique de l'anime Lupin III - Une Femme Nommée Fujiko Mine

La saga des Lupin III (Edgar de la Cambriole en version Française) est un véritable classique de la japanime. Une licence prestigieuse sur laquelle plusieurs grands noms, à commencer par Miyazaki, ont laissé leur empreinte avec la réussite que l’on sait. Aujourd’hui encore, la simple évocation du nom des différents protagonistes suffit à réveiller dans le cœur des plus anciens un souvenir nostalgique, et plusieurs de ces personnages continuent encore à faire recette.

Alors forcément, quand un studio décide de ressortir un nouveau chapitre centré sur un des principaux personnages - j’ai nommé Mine Fujiko, les fans sont intrigués et aussi impatients que dubitatifs.

Impatients car quel plaisir de retrouver Lupin et ses acolytes dans de nouveaux exploits de cambrioleurs, et comme l’histoire semble se centrer sur le seul personnage féminin du groupe (dont on connait le sex-appeal), le plaisir au visionnage promet d’être intense.

Inquiets car on ne ressort pas aussi facilement une telle licence. La question est donc de savoir si le studio TMS saura en saisir toute l’essence pour la retranscrire le plus fidèlement possible. Là aussi, le fait que l’anime se concentre sur Mine Fujiko pourrait faire craindre à une production médiocre basée essentiellement sur le fan service et les formes généreuses de la belle.

Dès le générique d’introduction, la réponse est donnée : on va avoir droit à un produit d’excellente facture, à la réalisation originale et teintée d’un érotisme quasi artistique. Alors oui, on a le loisir d’admirer la belle Mine Fujiko en tenue d’Eve plus d’une fois par épisode, mais jamais une telle apparition n’est laissée au hasard et l’on évite ainsi la vulgarité d’une production lambda pour accéder à quelque chose de bien plus classe.

De prime abord, la série se présente comme une succession d’histoires indépendantes à l’ambiance légère (parfois coquine dirons certains), mettant en scène les rencontres de la plantureuse cambrioleuse avec Lupin et ses collègues (Jigen, Goemon et Zenigata…). Ce n’est qu’à mi-course qu’un fil ténu commence à apparaitre pour lier l’ensemble, jusqu’à ce que la boucle soit bouclée. Le scénario principal se révèle alors et l’anime prend une nouvelle dimension, nettement plus sombre et torturée. Malgré cela, à aucun moment je ne me suis senti oppressé, j’étais même plutôt serein du début à la fin.

Pour bien apprécier toutes les subtilités de l’ensemble, un second visionnage sera peut-être nécessaire, mais même sans cela, on ressort charmé lorsque le mot fin apparait à l’écran.

Y’aurait-il des défauts à signaler concernant ces nouvelles aventures de Lupin III ? A mon sens non : cette anime respire la classe et le savoir-faire à chaque nouvelle séquence, et aura tôt fait de claquer le bec des plus sceptiques - en admettant qu’il puisse y en avoir. Un vrai travail d’orfèvre comme on aimerait en voir plus souvent…

Bon, j’admets, j’ai un peu de mal avec le personnage d’Oscar. Ce jeune homme, auxiliaire du commissaire, fait preuve d’une admiration et d’une affection envers son supérieur dont on devine très rapidement qu’ils dépassent le simple cadre professionnel. En soi, ce n’est pas une mauvaise idée et c’est traité avec le même sérieux que le reste, mais je m’interroge quand même sur l’intérêt d’un tel ajout en plus du casting original.

Pour conclure, que ce soit pour Mine Fujiko ou les autres, cet anime vaut largement le coup d’être vu (surtout si on aime déjà l’original) et fait honneur à la licence dont il est tiré. « Un peu de finesse et de subtilité » dans un monde de brutes comme dirait l’autre.