Critique de l'anime Mardock Scramble (Film 3)

» par Kanapeach le
04 Janvier 2014
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Mardock Scramble : The Third Exhaust, chronique du dernier épisode d’une trilogie ambitieuse un peu partie en vrille. Après un premier film prometteur aux allures de polar futuriste à l’esthétique léchée, le second paraissait quelque peu décevant en faisant très peu avancer l’intrigue mais assurait le quota de satisfaction. C’était le moment de prier pour un regain d’intérêt et une conclusion explosive, ça n’était vraisemblablement pas dans le cahier des charges du studio.

L’histoire reprend logiquement où elle s’était arrêtée : pas bien loin. L’héroïne juvénile de l’aventure poursuit sa quête de « vengeance » en essayant de rassembler des preuves suffisantes à l’emprisonnement d’un homme qui l’avait fait brûler vive il y a quelques temps tout en essayant de ne pas se faire tuer par son garde-du-corps aux allures de Terminator. Et pour cela le film d’à peine une heure commence évidemment avec… 25 minutes à jouer au Black Jack dans un casino. Bon, pourquoi pas, Casino Royale était un excellent film et le face-à-face sur la table de jeu faisait partie des meilleures scènes. Sauf qu’ici, bien que le passage s’avérait nécessaire à l’avancée du scénar (et encore que), rien ne vient expliquer une telle extension. On parle quand même de la moitié du format qui part dans une scène lambda à la mise en scène certes assurée mais sans tension ni enjeu véritable. On se prend à espérer que ça finisse au plus vite et que l’on passe à autre chose. Où donc sont passés les décors urbano-futuristes à l’ambiance sale, malsaine, les fusillades et l’intrigue qui laissait penser à un développement complexe ?

A ce premier passage inexplicablement long s’en suivent enfin quelques révélations bazardées au milieu de dialogues pas toujours simples à suivre quand le visionnage des deux premiers opus paraît si éloigné. D’ailleurs commence à poindre la question suivante : pourquoi avoir choisi ce format de trois films ? L’idée de la trilogie c’est bien, surtout quand on a des coupures apparentes dans le récit, mais là difficile de comprendre ce choix, c’est comme venir couper un film en plein milieu d’un dialogue et dire « A dans un an pour la suite ». Bref je m’égare, les 30 dernières minutes relèvent un peu le niveau en apportant une fin sans ambiguïté à une histoire qui n’avait finalement quasiment rien à raconter, les personnages centraux n’ont pas ou très peu progressé, le dernier affrontement se termine sans finesse et on reste quelque peu pantois devant son écran, se demandant si la franchise Mardock Scramble n’était pas une vaste supercherie. C’est dans ces moments qu’on se dit qu’on aurait mieux fait d’écouter l’ami Deluxe qui sur son blanc destrier venait annoncer le soufflet raté par message personnel après la sortie du premier long-métrage.

Ce troisième film est sans conteste le moins bon, et surtout le moins intéressant des trois alors même qu’il est celui censé apporter des réponses, un comble. Non pas que les révélations sont tirées par les cheveux, elles arrivent simplement à un moment où, qu’elles soient données ou pas, elles n’auraient aucun impact sur la suite de l’histoire et il aurait été plus intelligent selon moi, profane de l’écriture de séries, de les placer avant et agir en conséquence. Même le procès qui aurait pu donner lieu à quelques logorrhées verbales prenantes a été volontairement passé. A se demander si c’est un manque de budget, ce que l’esthétique globale réussie et les quelques fusillades semblent contredire. MS pris dans sa globalité ce n’est pas simplement la chronique d’un raté, c’est celle d’une fainéantise dans l’écriture et la narration aboutissant à ce désagréable sentiment de déception. D’un autre côté, toujours vue globalement, c’est également une trilogie restée fidèle à elle-même, qui a raconté quelque chose de peu intéressant, soit, mais qui l’a fait jusqu’au bout en bénéficiant de quelques sursauts badass, d’une ambiance travaillée et de personnages sympathiques.

Alors tout n’est pas à jeter mais rien n’est à retenir. Sonnant le glas d’un projet prétentieux, the Third Exhaust m’aura paru bien fade à une époque où les polars noirs manquent à l’animation japonaise.

Verdict :4/10
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A propos de l'auteur

Kanapeach, inscrit depuis le 10/08/2011.
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