Critique de l'anime Omoide Poro Poro (Only Yesterday)

» par Starrynight le
04 Octobre 2006
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Considérant que j'apprécie d'habitude moins les films d'Isao Takahata que ceux de Hayao Miyazaki, j'avais un a priori avant le visionnage d'Omohide mais j'ai été au final agréablement surpris.

Par la mise en parallèle de deux périodes de la vie de Taeko qui renvoient sans cesse l'une à l'autre et fusionnent parfois, Takahata nous présente ici une belle métaphore sur la mémoire et ces petits instants de la vie qui nous marquent durablement sans que l'on sache trop pourquoi. Taeko essaie de comprendre ses sentiments et envies d'aujourd'hui à l'aune de ses souvenirs de petite fille.

Le titre original du film en résume bien l'idée. C'est pour cela que je préfère les traductions en français de "Souvenirs goutte à goutte" ou de "Souvenirs au compte-goutte" à la traduction en anglais "if only yesterday". Pour une fois que le titre français est plus proche de l'original que le titre anglais !

Le style de Takahata est très reconnaissable :

- tout d'abord du point de vue de l'histoire. Elle se situe dans un Japon bien réel de la seconde moitié du XXème siècle et reste réaliste, à de rares occasions près où l'on voit par exemple, la petite Taeko nager dans les nuages (et le bonheur) après avoir rencontré le garçon dont elle est tombée amoureuse. Le cadre est particulièrement soigné et Takahata semble indiquer qu'il est pour lui aussi important que l'histoire elle-même. L'auteur nous livre ainsi des instantanés du Japon moderne avec ses campagnes, ses trains, ses écoles et le soleil se levant parmi les montagnes.

- par le style du dessin ensuite : il est précis et détaillé (voir par exemple le détail de la planche de bord de la voiture de Toshio) et le dessin des visages est assez travaillé. Par contre, je le trouve plus froid et moins vivant que celui d'un film de Miyazaki (auquel je suis plus habitué), sentiment également dû à l'emploi de couleurs peu vives. Certaines expressions du visage, tournant pesque à la grimace, me paraissent de plus peu naturels. Le côté "photos souvenir" pour les scènes se déroulant dans le passé de Taeko est renforcé par des contours estompés, comme si c'était un vieux film que le jeune femme se projettait mentalement.

Quant à la musique, elle est assez discrète, si bien qu'on l'oublie rapidement. Seuls quelques morceaux retiennent l'attention.

Un film à découvrir, mais malheureusement quasi introuvable par chez nous. Selon des rumeurs, il serait cependant prévu qu'il sorte en salles d'ici quelques mois, l'occasion pour le public francophone de mieux connaître l'oeuvre d'Isao Takahata, après la sortie de Pompoko l'an dernier.

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Starrynight, inscrit depuis le 18/06/2006.
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