Critique de l'anime Origine

J'avais découvert Origine en 2006, dans un modeste cinéma de quartier peuplé d'une demi-douzaine de personnes tout au plus. La scène d'introduction m'avait mis une belle claque et - encore aujourd'hui - elle conserve une puissance visuelle et sonore non négligeable. La superbe interprétation de Kokia nous plonge immédiatement dans l'ambiance.

Toute la première partie du film s'avère très convaincante avec de magnifiques paysages dévastés menacés par une végétation à la croissance inquiétante. Certains plans emprunts d'une vraie tristesse sont juste magnifiques. La situation politique (nation militaire VS conscience de la forêt, avec la ville neutre entre les deux) semble aussi prometteuse au moment de l'arrivée de Toola, fille venue du passé qui s'empresse de rompre ce fragile équilibre.

Le scénario de base n'est donc pas mauvais... mais il s'empêtre dans des longueurs inutiles qui mènent à une conclusion finalement assez morne. Les personnages n'ont pas de motivations crédibles et leurs quêtes manquent finalement d'enjeu. Entre défendre la Terre actuelle et revenir à ce qu'elle était avant, difficile de percevoir les implications d'un tel choix. Même dans la bouche des protagonistes cela reste flou, ce qui empêche le développement d'une véritable tension dramatique.

Le chara-design peu audacieux n'est pas rédhibitoire, mais l'utilisation de la synthèse n'est pas toujours du plus bel effet. Si la course-poursuite du début implique de jolis effets 3D, les mechas et les créatures de la forêt sont assez mal intégrés. La seconde partie du film en pâtit visuellement. La réalisation de l'ensemble s'avère quand même de qualité, ne crachons pas dans la soupe, mais ce sont les plans 2D qui restent de loin les plus réussis.

Un assez bon film de SF teinté d'écologie qui démarre fort mais qui déçoit dans son développement.