Something is rising, and it's not the Shield Hero

Série de 2019 en plein cœur de l'apogée de l'Isekai, en tout cas pas dans le creux de la vague actuelle, pré covid qui plus est, le monde ayant changé depuis.

Le héros au bouclier, où la montée du héros au bouclier est sortie.

Je passerai très vite sur le fait que c'est une adaptation d'un Light Novel, je passerai sur le fait que les histoires conjugales de l'auteur de ce torchon ont grandement influencé l'écriture de l'étron critiqué aujourd'hui.

En déjà un paragraphe vous avez mon point de vue.

La série a mauvaise réputation chez certains, très bonne chez d'autres. Le problème sont les uns et les autres, de leurs étiquettes affiliés on peut se dire que tous le monde se trompe et que finalement la série n'est pas si mauvaise.

J'ai voulu y croire.

Dans la liste à voir d'un ami, de série à partager, on l'a regardé. J'étais alors au courant des quelques polémiques, j'avais feuilleté quelques chapitres du mangas adapté, je connaissais vaguement de nom, mais en vérité je ne connaissais pas du tout le produit.

L'histoire est la suivante : Naofumi est un japonais d'une vingtaine d'année, à la vie pépère, étudiant ou proche de l'emploi en tout cas un glandeur. Pas un homme mauvais ni quelqu'un de bien. Il se retrouve Isekaiser - donc transporter dans un autre monde pour les moldu(e)s - dans un monde fantastique. Dans lequel il est le héros au bouclier. Dans ce dit monde, à chaque catastrophe où plutôt invasion de démons moches à la direction artistique très douteuse, sont invoqués quatre héros.
Un lancier, un archer, un épéiste et un héros au bouclier. Dans le pays dans lequel il a débarqué le héro au bouclier est méprisé. Pour une raison X qui n'a pas réellement de sens pratique ni véritablement justifié. Juste pour le besoin du récit, il est méprisé. Le gars alors, tout penaud, accepte plus ou moins son rôle et constitue sa coterie constitué alors que d'une seule personne : une michetonneuse. Il se prend alors un scandale lié aux mœurs, le coquin, et se retrouve alors discrédité, bafoué tout ça.

Le spectateur à ce moment précis, je précise, le spectateur, la spectatrice ayant déjà potentiellement levé un de ses sourcils, se doit de s'identifier, à cet homme déshonoré, accusé à tort, même s'il aurait tâté avec plaisir, la marchandise désavouée.

"Ah franchement c'est pas bien, franchement c'est abusé, y mérite pas ça notre Naofumi !", fan B qui s'offusque.

"A sa place, la même j'aurai eu trop le sum", fan A compatissant.

Donc Naofumi, parjuré, héro malgré lui, obligé de sa cause, prend la haine et la rancœur en drapeau et s'en va accomplir sa tâche, sauver le monde des invasions régulière de nuisible mal dessinés.

Abandonné, spolié, même si scénaristiquement parlant tout cela parait facile et douteux, Naofumi touche un peu, un poil de pitié si ce n'est plus pour certain se dessine en nos cœur. Mais les choix qu'il fait, la façon dont il règle ses problèmes, pose... Problème.

Sont des sujets traités avec légèreté ou condescendance, ou tout simplement ignorance, comme l'esclavage qui rende la série pour le regard un tant soit peu averti vomitive à souhait.

Ragoutante, dégoutante, toute sympathie passé, c'est un gros conn*** que nous suivons, clairement pas un héro et qui ne le devient jamais. Toutes ses actions sont égoïstes voir méprisables, et tant bien même on voudrait nous glisser la carte de l'anti héro, son aspect amoral, voir opportuniste nous dégoute plus qu'autre chose de sa personne. Profitant du système qui l'a "violé" plutôt que de lutter contre, Naofumi est un beau représentant de l'humanité. Son meilleur partenaire et son fidèle patron étant un marchand de chair.

Rappelons à tout un chacun une chose importante. Le principe de l'esclavage est que le maître à droit de vie et de mort sur sa possession. Qui est donc une possession, l'équivalent d'un objet comme votre télé ou votre montre, si défectueuse vous la jetez. Personne, sainte d'esprit, accepte de le devenir par volonté, par choix, ni même par amour. C'est une condition dont on ne peut être volontaire. Comprenez bien que dans cette série qu'il n'y a point de sacrifice à devenir esclave à la place d'un autre, un proche, ou quoi ce soit. Et toute personne décente un minimum n'accepterait pas que ses compagnons, ses frères ou sœurs d'armes, en soient parce que ça l'arrange ou de plus renouvèle le contrat parce que cela leur échappe. Fantasmé déçu sur un porn peut passer, et encore, on rentre alors dans un certain fétiche purement fictionnelle, la pornographie quoi, mais sur une série qui porte un pseudo discours de vengeance ou de réhabilitation cela est déplacé, et le terme est léger.

Rien qu'en évoquant cela, vous savez que cela est perte de temps de la regarder, si ce n'est par mauvaise curiosité. Cette série est la lie des Isekai. Une glorification d'un esprit malsain né de cette mouvance. Et l'argument est adressé à une des fanges particulières de l'otakuisme qui malheureusement est bonne cliente sans questionnement de ce qui est présenté. Voilà l'évolution d'un Irregular, la banalisation. Et que le concept en soi n'ait pas tant la valeur présenté car donné à un certain public qui ne prend pas tant en compte son contenu mais le fantasme afféré ne prévaut en rien de la vérité transmise qui nous est démontré.

Un esclave reste un esclave.

Alors on peut y croire au début, un peu, le générique poussant sur une certaine idée, une mise en scène potable, une direction musicale engageante, mais la série suit son cours et plutôt que de se contredire elle appuie son point de vue. Et je vous passe l'aspect malaisant sur l'âge relatif des "suivantes" de Naofumi. Le raté sur la question de ce qui aurait pu être et ce qui a été : de la saleté.

Et les personnages clichés, l'écriture maladroite, le manque de profondeur de l'ensemble ne font que renforcer la médiocrité de ce récit masturbatoire et dégradant.

Il est dangereux et accablant qu'en ces temps difficiles ce genre de récit puissent trouver public qui justifie sa raison et trois saisons si ce n'est quatre. Naofumi a souffert et il se venge et certains le trouvent même trop tendre.

Alors cessons de nous étonner quand misère et colère arrive près de chez nous.

Quelque chose monte et ce n'est clairement pas le héro au bouclier.