“La preuve que la lune est habitée, c'est qu'il y a de la lumière.” F.Blanche

» Critique de l'anime Uchū Kyōdai par Kilddra le
28 Février 2018
Uchū Kyōdai - Screenshot #1

Ok, I'm back in business ! Je commence mon année 2018 avec une toute petite critique d'Uchuu Kyoudai.

Même si on fait fi de toute la niaiserie de notre époque, on a tous d'indécrottables habitudes : mettre le pain à l'endroit sur la table, "d'abord la jambe gauche, toujours", faire un voeu quand on voit passer une étoile filante, avoir de bonnes résolutions quand l'année commence même si on se dit que ça sert à rien.... On ne parle même plus de superstitions dans ces cas là, juste d'incurables réflexes.
Donc je vais commencer par vous dire que l'une de mes bonnes résolutions (parce que oui, je vous épargne ma liste, rassurez vous), était tout simplement de regarder un anime de qualité. Bah ouais, chacun ses challenges hein.

J'ai jeté mon dévolu sur Uchuu Kyoudai, comme ça, sans être trop prévenue. Je me suis pas franchement renseignée sur le bazar avant de m'y mettre. Je savais néanmoins que cela allait me tenir un moment et ça c'était cool. Du coup, je m'y attendais pas.

Uchuu Kyoudai est pour faire dans les très grandes lignes, un seinen slice of life. A savoir, qu'on va voir des adultes vivrent leurs vies. Ami de la catégorisation bonsoir. Si cela suffisait à résumer un tant soit peu l'histoire, je ne serais pas là mais, déjà ça fait un certain point de départ.

Bon d'abord, faisons place, les acteurs rentrent en scène.

Uchū Kyōdai - Screenshot #2Le premier rôle est attribué à un homme pataud et malhabile qui répond au doux nom de Mutta Nanba. Trentenaire, célibataire, ingénieur. Signe distinctif : Une afro.
Le deuxième bonhomme à partager l'affiche est le petit frère de Mutta, Hibito Nanba. Trentenaire, célibataire, astronaute. Signe distinctif : Une pointe sur la tête.

A partir de là, on a déjà un élément qui fait qu'Uchuu Kyoudai est un anime à forte teneur en kératine. Je vais vous parler de poils. Mais nan... C'est pas vrai... Reste que tout le monde sait qu'une coupe de cheveux en dit long sur le crâne qu'il y a en dessous donc parlons en quand même un peu !
Mutta est à l'image de son afro : Moelleux.
Oui, c'est un gentil gars, un peu balo mais dénué de toute méchanceté. Protégé par son casque capillaire, son cerveau tourne plutôt bien mais peut partir en frisottis de temps à autre ce qui le place bien évidemment dans des situations plus ou moins agréables. C'est qu'il est sensible aux changements de temps notre Mutta, vous voyez.
Hibito est lui aussi à l'image de sa pointe : Tourner vers l'infini et l'au delà.
C'est le genre de personnage sans concession qui se fixe un objectif et qui ne le lache pas jusqu'à qu'il ait obtenu ce qu'il voulait. Sa tenacité gelifiée tout en haut de son crâne n'a d'égale que la désinvolture qui le caractérise face aux obstacles du tout venant. Cela n'en fait pas pour autant un gars désagréable. Il a la pêche, c'est un gars heureux et joyeux... En fait si c'est un gars agaçant... Nan..Mais si, un peu quand même.

Uchū Kyōdai - Screenshot #3Bref. Mutta est donc plus appréciable, on s'identifie facilement à son moelleux et à ses frisottis qui le rendent maladroit. Tant mieux, c'est lui le personnage principal, c'est lui que l'on va suivre.
L'histoire commence alors sur notre Mutta qui a l'image de Zidane en 2006, donne un splendide coup de boule à son supérieur hiérarchique. Remercié, disgracié, Mutta retourne vivre chez papa et maman le temps de. Le temps de quoi ? Et ouais, c'est bien là toute la question.
La remise en question de Mutta quant à son avenir est intéressante car très réaliste et souligne combien il est difficile de vivre un arrêt total d'activité professionnelle après n'avoir considéré que ça dans sa vie. Mais après être tombé de cheval faut bien remonter. C'est donc en puisant dans ses souvenirs d'enfant qu'il va se remettre en selle.

C'est là qu'intervient un des premiers éléments qui fait qu'Uchuu Kyoudai se place à part de ses concurrents animesques, la qualité de ses flashbacks. Je vais prendre pour exemple les souvenirs d'enfance de Mutta qui sont tous introduits de manière à ce qu'ils se refassent surface au fur et à mesure. On nous balance pas toutes les infos direct sans prendre de gants en supposant que cela va justifier qu'il passe du rang de looser au rang de héro du jour au lendemain. Il faut voir ses flashbacks plutôt comme une idée lointaine qui se révèle, s'affine et in fine se matérialise pour devenir la seule voie possible de sauvetage. Ce qui est encore très bien amené et très réaliste.
Pour les autres personnages, j'y reviendrais.
Guidé dans cette direction par l'intervention de son pointu de frère, Mutta se replonge dans leur rêve d'enfants en faisant le voeu de devenir astronaute. Etoile filante. Bah oui, je vous l'avais dit hein.

A partir de ce moment là, la machine se met en branle mais attention ! C'est pas un TGV qu'on prend autant le dire tout de suite. Il faut être patient avec Uchuu Kyoudai. Car l'anime offre une galerie de personnages très variée, très colorée, et plus ou moins fouillée. Donc, on prend le temps de décrire toutes les relations, ce qui amène à telles ou telles situations, on se questionne, on s'émerveille etc...
Faut se caler dans son canap et se laisser porter, pas de pression (ou presque).

Uchū Kyōdai - Screenshot #4Et justement, on peut se dire que c'est fichtrement long 99 épisodes... Oui, c'est long et peut clairement en laisser quelques uns sur le carreau avec un ou deux escarres...
Cependant, un facteur vient faire que finalement ça passe crème pour ceux qui comme moi le visionne par grosses fournées. Les cliffhangers. Et oui, je crois que c'est probablement la première fois pour moi que je trouve le cliffhanger aussi peu agaçant et qu'il est à mes yeux le mieux utilisé.
Dosé plus ou moins fort selon les événements qui traversent l'anime, il pimente le tout et lie la sauce de sorte à ce qu'il soit naturel de regarder l'épisode suivant. Je dis bien naturel, c'est rarement du gros cliffhanger à la Game of Thrones qui laisserait frustré ou surexité en l'attente de la suite. Nan, nan, c'est cool. Encore une fois, on se détend, ça coule de source.
Bien entendu, parfois la dose est un peu plus forte et suscite un petit pic d'adrénaline mais tout va bien aucune maltraitance n'a été reporté après avoir visionné un épisode d'Uchuu Kyoudai.
De fait, les 99 épisodes se laissent dévorer les uns après les autres pour qui a réussit à s'adapter au rythme relativement lent de l'anime.

D'autant plus qu'on pourrait s'attendre à ce qu'un anime aussi long possède une multitude d'épisodes filler pour venir rajouter de la farine à la béchamel. Eh bien non. Chaque épisode apporte son lot d'informations car on creuse les relations et les histoires personnelles de beaucoup de personnages tout au long de l'anime. C'est là qu'interviennent à nouveau, les flashbacks. Certains épisodes sont donc consacrés exclusivement à un personnage secondaire ou tertiaire pour nous montrer ses souvenirs, sa personnalité, ses espoirs etc.
Et bien entendu, cela ne pop-up pas de nulle part, c'est systématiquement justifié par un contexte particulier rendant l'impression de filler inexistante et surtout en apportant un éclairage nouveau sur le personnage qui en fait l'objet. C'est aussi une manière de ménager le suspens quant à une future révélation, on tourne un peu autour du pot de confiture avant de s'y jeter.

Uchū Kyōdai - Screenshot #5D'ailleurs, je vais en causer un peu de ces gens. Parce qu'il faut dire que c'est pas commun d'avoir une telle montagne de portraits aussi fournie et aussi approfondie.
En principe, on s'arrête toujours à trois quatre perso, considérant qu'il serait bien mal avisé d'en donner plus aux spectateurs imbéciles que nous sommes...
Je vous fais une toute petite liste là juste comme ça pour vous mettre en jambe : Mutta, Hibito, Papa Nanba, Maman Nanba, Sharon et son assistante, Takeshi-san, le patron de la Jaxa, l'assistant de la Jaxa, Nitta, Ena, Serika, Kenji, Buddy, Brian Jay, Eddie Jay, Freddy, Damian, Porco Rosso, Vincent, Pico, Mr and Mrs Smith, Apo.... Ok, je m'arrête là. Bah ouais c'est pas fini vous voyez, si vous voulez pas coucher là, vaut mieux que je m'arrête. On déconne pas avec les personnages dans Uchuu Kyoudai.
Et puis, si ce n'était que des figurants ça serait bien trop facile. Nan, chacune des relations qu'entretiennent Mutta et Hibito mettent en exergue divers sentiments et creuser la dedans c'est comme s'attaquer à cette montagne à la petite cuillère... Mais pour les grandes lignes, si je ne devais retenir qu'une seule émotion ce serait la rivalité. Rivalité amicale, rivalité froide, rivalité fraternelle, rivalité respectueuse. Un panel large, très large qui n'a pas de fin et qui peut trouver autant de variantes qu'il est nécéssaire au sein de l'anime. Tantôt sérieuse, tantôt légère, elle donne un petit accent shonenesque, si j'puis dire à ce seinen et distille une fraîcheur assez inattendue dans un récit de vie adulte.
Ensuite, on a évidemment l'affection, l'amitié, le courage, la force, le doute, l'espoir, la deception, la peur etc. Etc. Etc. Je peux pas tout détailler, excusez. A mon avis, la très grande force d'Uchuu Kyoudai est de proposer un éventail assez réaliste de toutes les émotions qui peuvent bien nous traverser quand on est dans un domaine relativement compétitif.

Uchū Kyōdai - Screenshot #6Parce que c'est bien là, le sujet principal d'Uchuu Kyoudai. La compétition.
C'est pas un 100m qui se finit en un quart de seconde, c'est une course de fond, un marathon. Le truc qui quand il y en a plus, y'en a encore et qui prend aux tripes.
Accéder à son rêve de gosse, c'est dur, c'est long, c'est fastidieux. Et même quand t'y es, tu peux encore te gameler et te prendre des bâtons dans les roues. Mais le rêve lui reste le même. C'est une étoile, c'est la lune dans le ciel et les personnages s'y accrochent avec force et confèrent à cet anime un profond sentiment d'espoir au milieu de tout cet acharnement.

Bien entendu, Uchuu Kyoudai n'est pas exempt de défauts, loin de là. L'animation est pas extraordinaire, c'est assez simple et efficace, on va dire. Et la musique est répétitive. Après, je dis ça mais les openings et endings changent assez régulièrement... Mais bon... Voilà quoi, après avoir entendu au minimum 99 fois le même morceau de guitare électrique... Bref, vous avez compris.
Et puis, faut dire que la fin nous laisse comme un peu comme un rond de flan après que l'anime se soit essoufflé dans la dernière ligne droite et ça, c'est pas terrible. Le manga lui continue donc pas de soucis si on change de support, n'empêche que c'est pas très gratifiant quand tu arrives au 99ème épisode.
Pour finir, l'humour bien que sympathique est pas non plus mirobolant à mon goût. Ça tire quelques risettes mais j'ai pas éclaté de rire, honnêtement.

Uchū Kyōdai - Screenshot #7Mais pour ce qui est de la "tranche de vie" d'un futur astronaute, je trouve que c'est savamment dosé entre des passages plus techniques liés à l'emploi et des moments plus courants de la vie.
Comme beaucoup de gens, je pense, que je ne connais pas grand chose à ce monde, reste qu'il me semble bien renseigné et l'auteur a dû passer vraiment pas mal de temps à farfouiller sur tout ce qui pouvait se faire, être en projet à la Nasa etc. Ça se sent.
Alors du coup, l'immersion semble cohérente pour le néophyte et j'ai vraiment pris plaisir à découvrir tout bêtement qu'en fait bah.. Devenir astronaute c'est possible quoi, dur mais possible. Que c'est pas qu'un rêve de gosse inaccessible. Et qu'en fait, tous les rêves de gosse sont accessibles (sauf devenir un super héro, faut pas déconner).
C'est étrangement stimulant et rassurant, ça pousse à entreprendre. Rien que pour cette sensation là, l'anime vaut le coup d'être visionné.
Et puis pleins de petites choses viennent agrémenter l'impression de proximité avec Mutta, genre Zidane quoi ! Ou "I'll be back" Ahah !
D'ailleurs, je me permet de faire une réclamation. Je ne suis pas du tout d'accord avec le fait qu'on puisse me mettre des personnages plus jeunes que moi dans la trentaine, sous le nez ! On subit bien suffisamment de coup de vieux comme ça. C'est pas sympa, alors que moi même, j'ai pas encore 30 ans ! Pensez à vos ainés, bordel !

Ah, j'ai à peine causé du manga d'origine. Bon rapide et concis : L'anime en est une adaptation très fidèle et bien-sur, il continue après la fin de l'anime. Donc, y a toujours moyen d'en avoir plus, et le trait du mangaka un peu plus fouillé est assez sympa pour rien gâcher.

Voilà qui conclut cette toute petite critique d'Uchuu Kyoudai. C'était franchement cool. C'est comme une vieille habitude, c'est confortable et puis comme voir une étoile filante, on est étonné, ça fait plaisir et on peut faire un voeu après.
J'y met 8,5.

And I'll be back...

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

Kilddra, inscrit depuis le 28/09/2011.
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