Un fond qui ne colle pas avec la forme, et une forme qui ne colle pas avec elle même

Un fond qui ne colle pas avec la forme, et une forme qui ne colle pas avec elle-même. C'est un peu perché, mais c'est ainsi que je décrirais ce que je retire de ce visionnage.

Dans la pure tradition de l'horreur japonisante, cet anime a un côté vraiment glauque et dérangeant. C'est la forme. Mais parfois, il adopte un ton très décalé, un humour léger, des gags un peu absurdes. C'est la forme qui ne colle pas avec elle-même. Et le fond ? Je ne suis même pas sûr. Vide ? Je crois ?

L'anime m'a un peu perdu, je dois dire. C'est de l'horreur comédie post-apo SF chelou avec un penchant pour l'onanisme incestueux qui n'est vraiment pas approprié avec ce que je suis censé connaître des personnages. D'ailleurs, ils sont très difficiles à cerner et à comprendre. Un peu comme tout dans cet anime en fait. Je crois que j'ai du mal à faire coller la forme avec le fond principalement parce que je n'ai pas compris grand-chose à ce qu'il essaie de nous raconter. Si tant est, et je ne dis pas que c'est un fait acquis, qu'il essaie de nous raconter quelque chose.

C'est du gore, du glauque et du dérangeant au service de pas grand-chose. "Contraste" par de la légèreté étrange au service de rien non plus. Genre Mad Max X Sweet Home X La Piel Que Habito mais avec 2 ou 3 blagues de cul qui n'ont rien à foutre là... Et si vous n'avez pas les références, ben... tant pis ?

Là, j'en suis à la moitié de l'anime et c'est à peu près ça mon état d'esprit. Je ne comprends rien au fond et j'ai de gros doutes quant à la pertinence du choix de la forme. Même si à défaut, je peux lui reconnaître qu'il a de la gueule, c'est déjà ça.

Cela dit, ce mal-branlage de forme me permet de parler d'à quel point il est technique de faire des ruptures de ton proprement dans une œuvre. Surtout quand il y a des tons qui sont fondamentalement incompatibles entre eux. Je ne peux pas avoir envie de faire la sieste et d'aller au sport en même temps. Ça ne fonctionne pas. C'est comme si j'étais en train de m'endormir et que tu voulais me forcer à courir avec de la Monster sous intraveineuse. Ce n'est pas subtil, ce n'est pas compatible, c'est forcé et ça se voit. Et ça, c'est dérangeant. Ce n'est pas illégal, mais c'est comme Bigard dans ta mère, c'est dérangeant.

Et là, tu te dis : "Wesh ? Il a craqué Kanade là ? C'est quoi cette vulgarité ?". Et bien non, je n'ai pas craqué chères ami(e)s. J'illustre par l'exemple. Voici l'effet que ça donne, une rupture de ton mal branlée dans un propos. Et ben dans un anime, c'est pareil. Genre la blague de cul dans SNK après qu'Eren se soit fait bouffer sa mère, ben non, ça ne passe pas. Ce n'est pas compatible avec le propos. Ben ici, dans Tengoku Daimakyou, c'est l'effet que j'ai eu un peu tout le temps. Des effets de "bordel de putain et demi, qu'est-ce que ça fout là ?".

Et c'est nul, parce qu'en vrai, si tu enlèves les blagues de cul, que tu rends les personnages un peu moins teubés et un peu plus sombres, tout passerait crème. C'est un peu du gâchis, comme planter une grosse carotte dans un tiramisu. Ça reste comestible, mais ça n'a rien à foutre là.

Et une fois qu'arrive la fin de l'anime, ou de la saison, on se demande un peu " ok, très bien, mais c'était pour aller ou en fait tout ça ? "

Oui je sais, la réponse évident c'est que ça nous emmène vers le manga pour avoir la suite qui sera sans doute pleine de réponses et bla bla bla. Mais ça c'est pas mon problème, la mon problème c'est que je viens de passer 13 épisodes à voir un anime qui me raconte plein de choses et un peu rien en même temps avec une narration très décousue. J'ai pas envie de dire que j'ai passé un mauvais moment, j'ai juste l'impression d'avoir arrêté un visionnage bancale au milieu de nul part.

Mais bon, je suppose que si une suite sort, je la regarderai.