Un premier épisode accrocheur... suivi de 12 fillers.

Il est aujourd'hui question de Tonari no Kaibutsu-kun, ou Le Garçon d'à Côté (cette traduction...), anime adapté d'un manga que je n'ai pas lu à l'heure à laquelle je rédige cette critique.

I. Les graphismes, l'animation et l'ambiance sonore.

L'anime date de 2012, les couleurs sont vives et dynamiques ; les personnages voient leurs proportions respectées en toute situation ; le chara-design, s'il n'est pas transcendant, n'est certainement pas moche.

Quelques faiblesses sont à relever dans l'animation, parfois assez fixe. Certains arrières-plans sont bâclés. La musique n'a rien d'exceptionnel, et vous l’oublierez bien vite après avoir fini l'anime. Néanmoins, ces défauts mineurs ne vous empêcheront aucunement d'apprécier l’œuvre.

L'opening et l'ending sont tous deux visuellement aboutis, bien que je ne me sois pas attardé dessus plus d'un épisode : je n'appréciais pas spécialement la musique.

II. Un Shôjo => un couple ("Spoiler! Plot Twist! Get away u fgt!")

Si je devais choisir un seul mot-clef pour décrire notre duo, je dirais qu'il est... atypique.

En effet, notre protagoniste principale, aka Shizuku Mizutani, n'est pas la gentille fi-fille timide et maladroite que l'on retrouve souvent dans le genre. Non, ici, nous avons le droit à une bûcheuse asociale au cœur de pierre, responsable et mature, autonome et sûre d'elle. Du haut de ses 17 ans, elle en impose.
De l'autre côté, du jamais vu dans un shôjo manga, un BRUN MYSTERI-*ahem*... Vous l'aurez compris, moins d'originalité de ce côté-là. A tout les coups, l'autre prétendant au cœur de Shizuku aux cheveux blonds n'est pas loin. Bref, notre héros de circonstance, Haru Yoshida, est un garçon insouciant, immature, agissant comme bon lui semble, ne mesurant pas la portée de ses actes. Un véritable enfant, en somme. Son tempérament sulfureux l'amène souvent à utiliser la violence physique pour défendre ses opinions, lui occasionnant à juste titre une très mauvaise réputation. C'est un personnage difficile à cerner, tant pour ses camarades que pour nous spectateurs. Il oscille en permanence entre kawaii-erie, niaiserie, bouffonnerie, jalousie, voire même... sociopathie - option je-veux-tuer-mon-ami. Pourquoi pas ?

III. L'histoire

Nous nous retrouvons ainsi avec un petit couple d’asociaux radicalement opposés, tous deux mis au banc de la société. Et le vivant apparemment plutôt bien jusqu'à leur rencontre qui va changer leur façon de percevoir leur monde et les faire évoluer... Mouais ou pas.

Mais je vais un peu vite en besogne. Reprenons de façon un peu plus chronologique.

> Le commencement...

Je dois t'avouer, cher lecteur, comme tu l'as très certainement deviné en lisant le titre de ma critique, que j'ai souhaité terminer cet anime uniquement grâce au premier épisode. Bon sang, cet anime vaut le détour RIEN QUE POUR CA. Tout est bon. Le rythme. L'intensité. Le contenu. L'humour, diantre !

Parvenu à la quatorzième minute, j'étais déjà persuadé que l'épisode était fini; j'avais alors visionné un très satisfaisant quota d'événements pour un seul épisode. La scène qui s'y joue aurait par ailleurs pu faire office de fin d'épisode sans aucun problème. Mais il n'en est rien, et quelle ne fut pas ma surprise de voir encore dix minutes de vidéo qui, elles aussi, sont tout aussi intenses, et nous réservent une scène de fin qui vaut le détour. Au final, une expérience très plaisante.

> ... et sa suite...

C'est après que les choses se compliquent. Le rythme baisse très significativement, et on assiste, d'abord confiant, puis de plus en plus désabusé, au sur-place total de la relation des deux personnages principaux au fil des épisodes. Ça n'avance pas. De plus, je n'ai pas eu l'impression que les personnages évoluaient significativement. Shizuku garde les mêmes priorités, Haru cogne aussi souvent qu'autrefois, les triangles amoureux s'invitent à la fête sans rien apporter, et nos deux lovebirds pataugent toujours autant dans la mélasse lorsqu'ils sont ensemble.

Qu'en est-il des personnages secondaires ? A partir du second épisode, ce sont eux qui vont apporter tout l'humour et le piquant de la série (Natsume-chan, je t'aime; Oshima-chan, qu'est-ce que tu peux me faire rire !). Ils sont traités avec intelligence et cohérence, et sont finalement assez sympathiques, tous autant qu'ils sont (ouais bon, peut-être pas Yūzan). On se surprend à suivre leur histoire avec autant d'attention que celles des personnages principaux.
Je dois par ailleurs te confesser encore, cher lecteur, que le dénouement d'une certaine intrigue amoureuse, extérieure au duo central, m'intéressait plus vers la fin que l'intrigue principale.

Malheureusement, les derniers épisodes n'apportent aucune réponse concrète à l'intrigue principale et toutes ses sous-intrigues. Tout semble préparer le terrain pour une seconde saison qui n'a toujours pas vu le jour. Dommage.

Au final, que peut-on retenir de cet anime ?

Après un départ en trombe et une introduction sensationnelle, Tonari no Kaibutsu-kun freine brutalement et perd très notablement en qualité d'écriture, en rythme et en intérêt. La surprise, l'émotion et le rire cèdent la place aux petits sourires, aux longueurs et à l'ennui. Une fois arrivé au bout du tunnel, et ayant constaté l'absence de toute conclusion, on se demande si ça valait la peine de faire tout ce chemin. Les personnages sont pourtant attachants, et il y avait très certainement moyen d'exploiter intégralement leur potentiel.

Si l'anime est fidèle à l’œuvre d'origine, peut-être faut-il mieux lire le manga plutôt que visionner son adaptation afin de profiter au moins d'une fin digne de ce nom.

Peut-être tenterais-je l'aventure dans le futur, afin de découvrir le destin de tous ces personnages.
Ce sera un 6,5 pour ma part.