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Critique de Kingdom Hearts : Birth by Sleep

» par Deluxe Fan le
2011-12-18 07:28:27
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Kingdom Hearts Birth By Sleep : Partie à trois

La saga des Kingdom Hearts a pris un curieux virage depuis son arrivée sur les consoles portables. Plutôt que de faire évoluer l'univers et les personnages de la série, chaque nouvel épisode semble être une redite du précédent ; avec un game system légèrement différent à chaque fois et des appendices narratifs qui ont transformé le scénario en ce qu'il convient d'appeler un vaste bordel.

Un bordel qui débarque su PSP avec Birth By Sleep, qui est décrit par Testuya Nomura (créateur et chara-designer de la série, et grand manitou de Square Enix) comme équivalent à un épisode canonique. Vraiment ? Voyons voir...

KHBBBS se situe plusieurs années avant les évènements du premier KH, une préquelle donc. L'occasion idéale pour installer de nouveaux personnages et approfondir l'univers de la série. On découvre alors qu'autrefois existait un groupe de personnes dites Maîtres de la Keyblade, dont le devoir est de protéger les barrières qui cloisonnent les mondes et qui empêchent les Ténèbres de les avaler. Alors qu'un nouveau Maître s'apprête à émerger, une menace inconnue débarque ; les Nescients, monstres issu de la négativité, attaquent les différents mondes. Trois apprentis Maîtres sont envoyés pour enquêter : Terra le beau brun ténébreux, Ventus le blondinet jovial, et Aqua les cheveux bleus. Car oui, les cheveux c'est ULTRA important pour Nomura.

Au début du jeu vous choisissez votre personnage, vous finissez son scénario (ce qui prend une demi-douzaine d'heures au minimum, et une quinzaine si vous choisissez de jouer sérieusement), et vous recommencez avec les deux autres. Les mondes sont identiques, mais les personnages rencontrent des PNJ et des boss différents.

En dehors de cela le jeu se déroule de manière strictement identique aux autres épisodes ; on se déplace de monde en monde, chacun s'inspirant d'un classique Disney. C’est toujours un plaisir de voir un grand mec baraqué tout vêtu de cuir et de chaînes débarquer dans le monde de Cendrillon ou Blanche-Neige... L'histoire de ce KHBBS m'a laissé passablement froid, d'autant que les mondes visités comme les personnages rencontrés commencent, au fil du temps, à tourner sérieusement en rond. Franchement, j'en ai plein le cul du Colisée de l'Olympe, de Peter Pan etc... Et puis on a toujours cette dichotomie gênante entre la naïveté et la simplicité de l'univers Disney, et la complexité et le premier degré de l'univers émo-dark de Kingdom Hearts.

Pourtant, malgré ces défauts qui touchent à la racine même de la série, j'ai retourné tous les épisodes qui se sont retrouvés entre mes mains. Pourquoi ? Parce que contrairement à un anime, on ne résume pas un jeu au look de ses persos et à l'écriture de son scénario... Il y un gameplay aussi. Et sur ce point KH n'a jamais failli.

Comme expliqué plus haut, chaque épisode de KH sur portable reprend la même recette que KH1 et KH2 en modifiant la jouabilité, un peu comme si la saga était devenue un laboratoire où Square-Enix teste différents types de systèmes en attendant KH3. Ainsi Chain of Memories se basait sur des cartes d’actions ; 358/2 Days sur une succession de missions ; Re:Coded sur un sphèrier de compétences. Birth By Sleep propose un concept encore différent ; tout ici est basé sur des "Commandes". Ces Commandes sont de différentes sortes : des Commandes d'actions, des Commandes de sorts, des Commandes passives, etc. Ces Commandes se trouvent et s'achètent au fil du jeu, ont plein d'attributs différents, et surtout... Elles se fusionnent.

Et c'est LA que le fun commence. Depuis l'Alchimarmite de Dragon Quest jusqu'à la Velvet Room de Persona, j'ai toujours été un gros fan des jeux où l'on peut fusionner des trucs pour obtenir des machins. Et KHBBS ne fait pas dans la dentelle : avec des dizaines de Commandes à découvrir, des fusions nombreuses et totalement ouvertes dès le début du jeu, on se retrouve vite à massacrer des vagues entières de Nescients pour engranger de l'exp et ouvrir de nouvelles commandes toujours plus puissantes. J'ai personnellement poussé le vice jusqu'à obtenir des personnages quasi-cheatés, boostés avec des Commandes de destruction massive. Et c’est d'autant plus jouissif que chacun des trois protagonistes a son propre style de combat : Terra est un tank bourrin main lourdaud ; Ventus court, saute et vole de partout ; et Aqua a une défense en carton mais des sorts de furieux. Aucun perso n'est mis à l'écart, et chacun aura son favori... Ou sa favorite.

La réalisation technique suit, se rapprochant plus de ce que l'on pouvait voir sur PS2 plutôt que de la bouillie de pixels de la DS. Comme dans tout les KH, ça pète de partout, le terrain se transformant en joyeux foutoir coloré. Dans certains moments, le jeu devient presque illisible et met à terre le processeur de la PSP. J'aime quand un jeu pousse les capacités de son support dans ses derniers retranchements. Malheureusement, le prix de cette beauté se traduit pas des loadings intempestifs et longuets, qui cassent le rythme. Un comble pour un jeu dont le dynamisme est la marque de fabrique.

Rien à redire sur la musique : Yoko Shimomura est fidèle au poste et nous a tellement habitué à la perfection que je ne suis même plus étonné d'entendre autant de talent et de richesse dans ses compositions.

Vous l'aurez compris, la série des KH est pour moi le symbole de la superficialité dans le JRPG. Un univers bordélique, des personnages creux et une direction artistique au bord du ridicule ; le tout soutenu par une réalisation au poil et un game system en béton qui récompense celui qui s'investit pleinement dans l’expérience.

J'attends de voir ce que nous réserve le KH 3D prévu pour la 3DS, curieux de savoir quelle nouvelle recette Square Enix va cuisiner pour nous servir une nouvelle fois le même jeu sans que le goût ne commence à devenir fade. 7,5/10

Les plus

- Graphiquement très abouti

- Des combats dantesques

- Gameplay profond, très addictif

- Narration selon trois points de vue différents

Les moins

- Une forte sensation de déjà-vu

- Scénario WTF made in Nomura

- Le symbole du jeu vidéo japo-niais

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Deluxe Fan, inscrit depuis le 20/08/2010.
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