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Critique du manga C'était Nous

» par Pixy le
28 Janvier 2014
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Pour moi qui ai découvert Bokura Ga Ita grâce à l’anime, qui date maintenant de quelques années, relire les huit premiers tomes a été un bon rafraichissement de mémoire. J’en aurai presque oublié tous ces moments mignons, ces instants clés, ces paroles, ces échanges. Mais surtout, je n’aurai pas cru que ce n’était qu’un avant-goût, une mise en bouche au désespoir à venir.

Rien qu’en lisant ces phrases, et sans savoir ce qui m’attendait au-delà de ce huitième tome, j’en avais déjà le cœur serré. J’allais plonger dans l’inconnu, ne sachant pas sur quel drame j’allais tomber. Arrivée au terme des seize tomes, je peux dire que je n’en regrette pas la lecture. J’ai été transportée et touchée par ces personnages, par cette histoire à la limite du réalisme. On m’a prévenue de quelques effusions à venir et ça a été le cas. Peut-être pas aussi souvent que je le pensais mais tout de même, impossible de rester de marbre face à ça.

Au fil des tomes, en tant que lecteur impuissant et omniscient, on peut qu’assister à ces déchirements, ces rapprochements, ces pensées teintées de mélancolie, à peine illuminées par un passé qui semble lointain. Yuuki Obata jongle à la perfection entre passé et présent. L’un complétant l’autre et cette narration en fil rouge m’aura vivement fait penser à Nana. Des souhaits, des paroles adressées à l’être aimé sans qu’ils ne lui parviennent. Un désir profond de vouloir changer le passé mais réaliste face à cette impuissance, à cette impossibilité.

L’histoire évolue et je ne m’attendais pas à les voir devenir aussi âgés. On assiste à leur croissance alors qu’ils n’avaient que 14 ou 15 ans. Au fond de leur cœur reste ancré un passé commun. Ce passé dicte leurs actes et il est parfois difficile de les voir se débattre autant pour aller de l’avant, pour oublier. Et c’est là qu’Obata nous fait prendre conscience de l’importance du passé, des souvenirs. Clairement, ce n’est pas quelque chose qu’il faut écarter, faire disparaître mais bien quelque chose avec lequel il faut vivre, transformer en doux souvenirs, qu’il faut figer dans le temps pour le laisser intact. Mais l’histoire n’est pas la seule à évoluer. Les personnages notamment mais surtout les dessins. Les derniers tomes nous montrent sous un nouveau jour un Yano adulte, dont les traits se sont affinés, dont la beauté ne cesse de croître. Idem pour Takeuchi. Ces deux hommes que tout oppose mais dont l’amitié dépasse l’entendement.

Je reviendrai ainsi sur le principal, les protagonistes. Je pense que l’on pourrait écrire des pages et des pages sur tous ces personnages mais ça ne suffirait pas à montrer, à décrire ce lien qui les relie tous intimement. Yano d’abord, qui a mon sens, est le pivot de l’histoire. Il est de loin le personnage le plus complexe. C’est quelqu’un d’entier, avec une philosophie de vie complexe mais qui fait preuve, quand il s’en donne la peine, d’une étonnante franchise. C’est vraiment celui qui m’a le plus marquée, le plus touchée. Malgré ses mauvais choix, on reste attaché à sa personne car au fond, ses agissements n’ont aucun but malveillant. Il est maladroit, parfois lent à la compréhension mais il fera toujours de son mieux pour se faire pardonner. En ce sens, il est persévérant et n’hésitera pas à mettre sa fierté de côté pour rattraper Takahashi. Malgré la douceur dont il fait preuve, il peut parfois faire preuve d’une grande cruauté. J’ai eu le cœur serré chaque fois que je le voyais. J’ai eu pitié de lui mais j’ai eu aussi beaucoup de compassion pour lui. L sort s’acharne sur lui et on ne peut que se demander qu’est-ce que sera le prochain malheur. C’est un être torturé par les regrets qui saura ouvrir les yeux juste à temps, grâce à son ami Takeuchi.

Ce dernier est d’une beauté et d’une gentillesse incommensurable. Au même niveau que Yano, il aura su me faire vibrer. J’ai eu mal pour lui dès les premiers tomes. Même en sachant qu’il n’aurait aucune chance face à son ami, il s’est accroché à l’espoir de pouvoir rendre heureuse Takahashi. En ce sens, c’est admirable et son sens du sacrifice, dans les derniers tomes, m’a déchiré le cœur. Takeuchi est quelqu’un qui mérite d’être heureux tellement il a d’amour et d’affection à donner. On ne peut pas blâmer Takahashi de l’avoir fait souffrir car elle voulait aussi le rendre heureux, de tout son cœur mais le souvenir et l’amour qu’elle porte à Yano est beaucoup trop fort. J’ai aimé la persévérance dont il a fait preuve jusqu’au bout. Mais aussi le réalisme face à sa situation. Il admet sans rechigner être toujours derrière Yano, être celui que l’on abandonne, que l’on ne choisit pas ou à défaut, en tant qu’ami. Si j’avais pu formuler un souhait, c’aurait été qu’il trouve le bonheur avec une autre femme, je pense par exemple à Aki. Ces deux-là se ressemblent beaucoup et une potentielle histoire entre eux aurait été intéressante à mes yeux. Mais vu son amour démesuré pour Takahashi, c’aurait été difficile de se faire une place.

Nanami m’a toujours parue puérile, à la limite de la stupidité, surtout dans les premiers tomes. Néanmoins, persévérante, impulsive et caractérielle, elle fait aussi preuve de beaucoup de franchise. Et contrairement à d’autres héroïnes, elle n’hésite pas à sacrifier son bonheur pour avancer, réfléchir posément. Je pense notamment à la scène de la plage, qui est un moment clé de l’histoire, marquant une première rupture, fissurant la carapace de Yano. Takahashi, tout au long de l’histoire, à ce pouvoir d’ébranler Yano au plus profond de son être. Elle pose les bonnes questions, le confronte à la réalité. On peut s’imaginer combien elle a pu souffrir. Bref, au fil des tomes, Takahashi a mûrie pour devenir une jeune femme active et responsable mais au travers de ses souvenirs pour Yano, on comprend qu’elle a gardé son âme d’enfant, qu’une partie d’elle est figée à l’âge de 15 ans. Comme dit plus tôt, toute cette mélancolie nous déchire et l’on ne peut s’empêcher de vouloir les voir à nouveau réuni. Tout comme pour le personnage de Yano, on peut facilement s’identifier à Takahashi, tant les situations sont réalistes.

Enfin, je terminerai en parlant brièvement des autres personnages. Pour être franche, au début je n’aimais pas du tout Yuri ni ce qui était fait avec elle. Mais en suivant son histoire, je me suis pris d’affection pour elle. Ce n’est pas un mauvais personnage, loin de là mais la manière dont on nous la montré n’aidait en rien à l’apprécier. Les derniers chapitres nous montrent une facette d’elle que l’on n’avait jamais vue, et ça fait du bien. Quelque part, je lui en voulais car j’avais l’impression qu’elle tirait toujours Yano vers le bas, vers ce passé déjà assez douloureux à porter pour lui mais finalement, c’était une mauvaise impression, une mauvaise interprétation. Vient enfin Aki-chan. C’est un personnage que j’ai beaucoup aimé. Très franche, très droite et surtout très belle. J’ai franchement adoré sa relation avec Yano et sa réserve vis-à-vis de lui. Non loin d’avoir été une rivale pour Takahashi, elle a toujours respecté les sentiments de Yano et n’a jamais voulu imposer les siens. C’est une personne très respectueuse qui a su être là pour Yano malgré ses paroles maladroites. Tout comme pour Takeuchi, j’aurai bien voulu la voir heureuse en couple.

Bref, une panoplie de personnages hauts en couleurs. Ils m’ont fait vibrer, ils m’ont fait pleurer, ils m’ont touchée et en tournant la dernière page du dernier tome, j’ai eu un pincement au cœur. En effet, la fin valait vraiment le coup de lire ce manga. Mais malgré tout, jusqu’au bout on aura souffert avec eux. Je suis pleinement satisfaite de la fin offerte par Yuuki Obata, ça ne pouvait pas en être autrement. Néanmoins, quand on pense au titre, ça pourrait induire en erreur. Voilà, je clôture la page Bokura Ga Ita. C’est une lecture qui restera gravée tant par ses personnages que ses dessins ou encore cette histoire. Dramatique certes, mais réaliste et jamais dans le mélodrame. Assurément un titre à découvrir ou redécouvrir.

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

Pixy, inscrit depuis le 22/09/2013.
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