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Critique du manga Dr Slump

» par Yomigues le
07 Septembre 2013
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Il est des auteurs capables d’une imagination folle, d’un renouvellement constant dans leurs histoires, si bien qu’on ne s’en lasse jamais. Penchons-nous sur les fers de lance du magazine Shônen Jump. Eichiro Oda, avec One Piece, sait par exemple renouveler son registre avec ses arcs se passant dans des univers à chaque fois nouveaux. Araki en fait de même avec Jojo’s Bizarre Adventure. Il existe bien des mangakas talentueux qui mériteraient qu’on s’attarde plus longtemps sur eux, mais aujourd’hui c’est au tour de M. Toriyama et de son cultissime Dr. Slump de passer sous les rampes des projecteurs. N’CHA !

Mer il et fou

Senbeï Norimaki est un inventeur farfelu, lubrique, petit et gros. Pas tout à fait le portrait du héros classique du Jump. Mais ce n’est pas grave, puisque ce n’est pas lui le héros de cette « histoire » déjantée, mais son invention la plus aboutie : le robot Aralé Norimaki.

Pourquoi l’a-t-il inventé ? On ne le saura jamais et de toute façon, on s’en fiche bien. En effet, Dr. Slump ne possède pas d’histoire. Le manga se présente plutôt comme un enchaînement successif de gags, des suites du comportement loufoque d’Aralé qui va perturber le quotidien des habitants du village pingouin.

Alors, autour de quoi tourne l’humour de Dr. Slump ? Du pipi, du caca, oui, mais pas que. Le manga est pourvu d’une galerie de personnages tous plus drôles les uns que les autres ! On ne présente plus Suppaman, parodie évidente de Superman sans aucun pouvoir, lâche au possible et doté d’un sens de la justice ambigu. Si vous le vexez, il n’hésitera pas à vous balancer une bonne grenade dans les dents. On se souvient aussi du Dr. Mashirito, rival démoniaque de Senbeï et caricature de l’éditeur de Toryama lui-même, qui cherche à détruire le monde (en vain) mais voit ses plans contrecarrés par Aralé.

Si les chapitres font mouche, c’est parce que Toriyama est culotté dans son humour et ne devient jamais redondant. Il intervient lui-même dans sa propre série et s’amuse parfois des défauts de son œuvre en répondant de façon encore plus improbable à ses lecteurs. Les jeux de mots débiles sont légions et les non-sens sont disséminés en pagaille de toutes parts.

Pour ses sketchs, Toriyama ne néglige aucun genre : de la science-fiction (on sent combien il aime Star Wars) aux comics, ses sources d’inspiration sont inépuisables.

La vie au village

S'il n'y a pas vraiment d’histoire, la vie de nos héros évoluera de façon significative. Senbeï finira par avoir une (vraie ?) vie de couple, Aralé ira au lycée, aura elle-même un fiancé robot à son antipode (à savoir : poli, gentil et respectueux), Taro finira policier… L’ensemble des personnages est particulièrement bien traité et les voyages dans le futur avec Time Slipe nous permettent d’entrevoir quel sera l'avenir des habitants du village pingouin, avant même la fin de la série. De quoi contenter ceux qui resteraient sur leur faim quant au devenir des héros.

Chacun trouvera son chouchou dans la série et les nombreuses parodies issues du milieu du cinéma, du comics ou du folklore nippon sauront vous séduire. Il est difficile de ne pas tomber sous le charme de l’ensemble des protagonistes, tant leur bonne humeur est communicative. Vous vous rendrez bien vite compte qu'Akira Toriyama est un grand fan de courses de voitures et de science-fiction, beaucoup de ses gags tournant autour de ces thèmes.

Du style

Bien sûr, quelques punch lines (N’CHA, VROUUUUM, HOYOYO ) et gags récurrents (Aralé qui « joue » avec les voitures de police) sont de mise, mais ne viennent jamais stopper le rythme effréné de l’œuvre. En 18 volumes, il fallait Toriyama aux commandes pour ne pas bailler aux corneilles. Et quoi de mieux que son style graphique unique, si expressif et vif, si simple mais si réjouissant ? Comment ne pas se tordre de rire devant Senbeï qui, fier de présenter l’une de ses inventions, devient un bellâtre méconnaissable alors qu'il est si trapu d'habitude ? Comment ne pas sourire face au design complètement tordu du roi Niko-Chan (je vous rappelle que son derrière est situé sur sa tête) ?

Les planches sont dynamiques et ont presque une influence venue des cartoons dans leur chute souvent rocambolesque. Le style est à la fois simple et inimitable, et c’est un régal de plonger dans l’univers du mangaka le plus connu du monde. Voir les animaux vivre parmi nous, les habitants qui ne sont que très peu choqués par Gatchan, enfant volant doté d’antennes et qui mange tout (est-ce parce qu’il est mignon ?). Que du bon en perspective avec tout le punch dont fait preuve la série, punch que l'on retrouvera dans les débuts de Dragon Ball. Les volumes peuvent se lire sans déplaisir à la suite, les uns derrière les autres, à l'instar de Yotsuba par exemple.

Bilan

Dr. Slump est une perle d’humour en plus d’être une série culte à lire à tout prix. Si le pipi caca ne vous convient pas, n’oubliez pas que l’auteur est un touche-à-tout qui saura vous séduire. Impossible de ne pas décrocher un sourire devant cette œuvre intemporelle. Une sacrée poilade HOYOYO !

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Yomigues, inscrit depuis le 01/12/2010.
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