Dernière oeuvre-fleuve en date de la célèbre Rumiko Takahashi, Inu Yasha fait appel aux mêmes ficelles qui avaient fait le succès de Ranma : un groupe de héros passablement mal assortis, mais cependant très unis, une intrigue bateau permettant un maximum de péripéties sans jamais forcer à conclure, et un humour où le graveleux et le comique de situation se mêlent.

La mangaka parvient ainsi à dresser des portraits hauts en couleur, mais qui vont très peu évoluer, et c'est un peu là que les choses déçoivent : rien n'aboutit jamais, aucune décision n'est définitive, et en fin de compte, ce sont toujours les mêmes schémas qui se reproduisent.

Il en va exactement de même pour le méchant Naraku, vraiment très bien fait, mais singulièrement intouchable au fil de cette vingtaine de tomes que nous avons déjà pu lire. A chaque fois il disparaît, et à part ses origines, on ne connaîtra pas grand-chose de plus... Ce sont ses seconds couteaux qui séduisent le plus, car ce sont les seuls à hésiter, à aider tantôt en cachette Inu Yasha et ses amis, et à lutter contre eux le reste du temps.

L'idée de faire intervenir le frère d'Inu Yasha comme rival mortel de celui-ci est assez bonne, d'autant plus qu'il s'agit d'un personnage assez rare, n'intervenant qu'à l'occasion, mais permettant à chaque fois de varier un peu ce récit qui, par manque de scénario serré, reste bien trop ouvert pour demeurer passionnant en permanence.

Les fans de Takahashi y trouveront malgré tout leur compte, notamment pour la finesse des dessins, mais la mangaka a été jadis plus inspirée.