Minetaro plante direct le décor ; Funako a 15 ans, un caractère fort, elle n’a pas froid aux yeux. Plutôt douée en arts martiaux, elle ratatine le gros balèze du club un peu misogyne sur les bords. C’est bon, ça s’est fait, on peut passer à la suite.

Cela étant, l’intrigue qui nous mène tout droit dans l’aventure de "Maiwai", c’est le grand père marin pêcheur défunt de Funako qui l’a généré, un vieux dont on ne voit pas le visage mais qui se pose là, le temps de quelques flashbacks, avec toute la classe d’un pêcheur qui regarde la mer au loin muni d’un harpon, qui aura marqué son nom dans l’histoire des chasseurs en mer.
Notre héroïne, dont la poitrine bat la chamade depuis quelques temps, va découvrir l’existence d’individus qu’à notre époque, on croyait disparu… Oui, Funako est une amoureuse de l’océan et l’appel du grand large commence à se faire ressentir, un héritage légué par son grand-père dont elle se souvient les histoires et souvenirs qu’il lui contait jadis.. à partir de là, notre histoire commence.

Entre coups de pieds de haute voltige et dialogues un peu lents, des personnages un peu teubés ou plus sérieux qui utilisent quelques peu leur matière grise, un dessin que je qualifierais de correct, quelques traits d’humour appréciables, avec aussi pas mal d’exposition culottes , ce premier tome me fait passer un moment chill, sans plus, j’ai un peu de mal à dévorer les 278 pages au format non standard.
|| Edition Pika Graphic, lancée en 2010, avec des œuvres qui sortent des sentiers battus dont une réédition du cultissime Dragon Head du même auteur, le très attendu Maiwai à l’époque ou Le pacte de la mer de Satoshi Kon par exemple. ||

Revenons à ce qui m’amène ici :
Alors, ces palpitations, on en est où docteur ?

Je me rends compte à la lecture du deuxième tome, que le premier était une entrée en matière, fallait pas hésiter à poursuivre surtout, car le premier chapitre m’emballe carrément. On assiste à une naissance, une espèce de révélation sous-entendue, une osmose, ambiance qui me ravie.
Et la suite, dans ce 2ème tome, vous amène à vouloir clairement poursuivre l’aventure. On notera le dynamisme, l’humour plus constant, de bonnes réparties, et toujours ces plans culottes ! (que voulez-vous, c’était l’époque messieurs dames… on a fait du chemin depuis)
Enfin voilà, c’est une affaire qui roule pour moi, direct j’enchaine sur les autres tomes qui se révéleront être de très bonnes factures en termes de rebondissements avec des situations surprenantes, celles vous maintiennent. L’auteur s’amuse et nous aussi.
Le bémol se situe au niveau des personnages : autant ceux-ci sont bien écrits, ont du charisme et du style (vestimentaire, accoutrement), autant on remarquera les faiblesses des expressions des faciès. Il pourrait être difficile de s’attacher aux personnages quand on recherche ce genre de rapport à une œuvre.
Maintenant, je dois dire que graphiquement, tout l’univers maritime est maîtrisé, Minetaro se distingue, sans contestes.
On notera également les magnifiques jaquettes, superbes.

Maiwai, en sommes, c’est l’aventure, toujours plus loin, toujours plus haut comme hauts les cœurs à l’instar de notre héroïne. Une œuvre fraiche, dans un registre plutôt inhabituel de l’auteur. Peu connue, parue début 2000, arrivée dans nos contrées à partir de 2010 et que pour l’anecdote j’ai eu un mal de chien à acquérir ^^’
En toute franchise, il se peut que dans ce registre d’histoires d’aventures, je ne sois pas non plus très objective n’ayant pas vraiment d’éléments de comparaison avec d’autres œuvres du genre. Mes goûts se situent ailleurs en matière de lecture.
Ce qui m’a intéressé dans la lecture de Maiwai, c’est surtout la capacité de Minetaro à se renouveler, après des œuvres bien plus sombres, et de constater que oui forcément, cela reste léger, une bouffée d’air frais et que c’est bien aussi. L’auteur de Dragon Head, entres autres, n’a pas volé ses lettres de noblesses. D’ailleurs, Le Monsieur a une nouvelle œuvre sur le feu. Affaire à suivre..