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Yamato nadeshiko shichihenge ou comment tourner en rond pendant 36 volumes (en riant ?)

» Critique du manga Yamato Nadeshiko par Haine le
04 Mai 2015

Concernant Yamato Nadeshiko Shichihenge je ne compte pas faire dans la dentelle et même si j'essaye de ne rien spoiler de l'histoire je m'excuse par avance si quelque chose m'échappe. Si vous trouvez ça trop long, il y a un résumé/TL;DR à la fin de la critique.

Il y a quelques années, dans un sujet de discussion sur Yamato Nadeshiko Shichihenge, j'ai répondu à un commentaire assez critique de manga. A l'époque déjà plus de 120 chapitres étaient sortis et l'histoire était loin d'être terminée. Ce commentaire a été formulé sous forme de plainte notamment à cause de la tendance "histoire sans fin" du manga à tel point que la personne qui a commenté en avait oublié le schéma narratif (storyline) initial.
A l'époque je n'étais pas tout à fait d'accord puisque dans chaque chapitre on retrouve le thème du manga, à savoir : faire de Sunako une dame (parfaite). Les situations sont comiques et les personnages sont attachants mais c'est vrai que je trouvais que tout ça prenait un peu de temps.

Yamato Nadeshiko ou Perfect Girl Evolution est un shôjo manga qui a débuté en 2000 et qui s'est (enfin) achevé en février 2015 au Japon suite à la sortie du 36ème volume.
Pour vous donner une idée de la longueur :
- Dragon Ball : 42 volumes sur 11 ans
- Saint Seiya (Les chevaliers du zodiaque) : 28 volumes sur 5 ans
- Sailor Moon (la première édition) : 18 volumes sur 5 ans
- Tsubasa Reservoir Chronicle : 28 volumes sur 6 ans

Le reclus social -sévère- n'est pas le personnage principal classique qu'on trouve dans un shôjo manga. Pour résumé en gros : Sunako a vécu une situation embarrassante et celle-ci a créé un traumatisme insurmontable, la peur des garçons. Les quatre personnages masculins introduits sont censés l'aider à "guérir", mais les années passent et la situation ne s'arrange pas tellement...

Ayant récemment repris ma lecture de ce manga, arrivée au chapitre 135 j'ai compris que le manga touchait le fond et au 146 que quoiqu'il se passe l'auteur ne faisait que continuer à creuser encore plus profond. J'en suis moi-même arrivée au stade où ayant perdue le fil de l'histoire je devais relire le tout depuis le début, il faut dire qu'au bout de 15 ans c'est pas étonnant.

En version japonaise, le manga nom du manga contient les kanji : 七変化 qu'on traduirait par "7 changements" ou "7 transformation". 7 ? Où ça 7 ? Personnellement, je trouve que l'objectif de base qui est, rappelez-vous, de transformer Sunako en une parfaite lady est loin d'être gagné et les changements sont trop subtiles pour être comptabilisés.

Certaines personnes ont tendance a critiqué avec ardeur les personnes qui ne font pas assez la différence entre "chibi" Sunako et Sunako "normale". Mais comment suis-je censée la faire s'il y a de moins en moins de différences entre les deux ? Au début, les apparitions de la "Sunako normale" étaient un fait rare et exceptionnel (un peu comme une eclipse solaire) à tel point qu'on était content de voir à quel point c'était une belle jeune fille avec du potentiel (je voulais voler à son secours !), loin des personnages à l'eau de rose idiots auxquels on a le droit en général. Le problème est survenu quand la Sunako "normale" a commencé à apparaître de plus en plus souvent mais avec comportement ressemblant à s'y méprendre à la version "chibi".

On peut toujours pointer du doigt le fait qu'avec des changements trop rapides, trop fréquents ou trop incroyables, l'histoire ne serait pas crédible et que la mangaka aurait pu dessiner tout ça en 10 chapitres. Franchement, c'est clair que ce manga sent la crédibilité à plein nez, avec une fille qui est traumatisée parce qu’un type lui a dit qu'elle est moche et que la seule solution à laquelle ait pu penser sa famille est de l'enfermer avec 4 ikemen pour qu'elle se sente mieux (notez le sarcasme). Mais sérieusement, pour ne citer que quelques noms : Mairunovich (12 volumes), Kimi ni Todoke (23 volumes, en cours), Koibana! Koiseyo Hanabi (10 volumes); ce sont tous des mangas dans lesquelles les héroïnes ont des vies scolaires difficiles -plus ou moins-, mais qui s'en sortent au final. J'aime particulièrement prendre l'exemple de Sawako de Kimi ni Todoke qui est la tête de turc générale et qui n'est même pas consciente de ce qu'elle a fait pour en arriver là. La trame narrative initiale se concentre sur son passage de recluse à élève ordinaire et secondairement la vie amoureuse des protagonistes. Une fois que Sawako est devenue une élève comme les autres, l'histoire se poursuit et la trame narrative secondaire devient la trame principale. D'accord, les auteurs n'ont rien à voir les uns avec les autres, les histoires non plus, mais pour un manga de 36 volumes quelque chose aurait pu être fait en ce sens.

J'ai apprécié la fraîcheur de ce manga justement à cause de sa différence, mais au fil du temps il a perdu de son éclat, bien que les situations et le décor changent, le déroulement reste le même : trois pas en avant, deux pas en arrière. Finalement, je mets un 4/10 parce-que l'air de rien au début j'ai bien rigolé, mais mon sourire s'est dissipé au fil des chapitres.

Résumé/TL;DR
Si Vous vous attendez à du romantisme, passez votre chemin, on ne peut même pas dire que l'amour a été relayé au second plan.
Si, au contraire, Vous êtes intéressé par des situations comiques et invraisemblables ce manga a de quoi plaire.
Si Vous êtes adepte des "one shot" ou que Votre mémoire à long terme n'est plus ce qu'elle était n'y pensez même pas.

Verdict :4/10
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A propos de l'auteur

Haine, inscrit depuis le 09/12/2008.
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