Anime-Kun - Webzine anime, manga et base de données

Kamakura Diary T1&2 – Une enfance retrouvée

Publié le 13/07/2013 par dans Manga - 3 commentaires
Depuis la mort de leur grand-mère, les sœurs Kôta habitent seules dans une vieille maison entourée d’un petit jardin sauvage que surplombe un gigantesque prunier. Leurs parents se sont séparés et mènent une vie nouvelle chacun de son côté. Un jour elles apprennent le décès de leur père qui s’était remarié et vivait depuis à Yamagata. Peu touchées par l’annonce – elles ne l’ont plus vu depuis longtemps -, les trois sœurs se préparent à assister aux funérailles. Elles ramèneront de leur séjour un petit bagage qui va changer leur quotidien.
kamakura
Akimi Yoshida marque son grand retour dans les rayons de nos librairies avec Kamakura Diary, une tranche de vie autour de quatre sœurs très attachantes. L’auteur de Banana Fish dessine avec beaucoup de charme et de légèreté le journal de cette petite famille dont la situation est pour le moins délicate. S’il règne dans la vieille maison une ambiance chaleureuse, arrosée d’eau de vie de prune et agrémentée de curry aux fruits de mer, la vie n’est pas un long fleuve tranquille pour ses habitantes. Les présentations n’ont que trop tardé.
Sachi, infirmière, est l’aînée de la famille et a de ce fait le plus mal vécu les querelles de leurs parents. Elle est particulièrement marquée par l’abandon de leur mère qui est partie refaire sa vie avec un inconnu en la laissant seule pour s’occuper de ses petites sœurs et de sa grand-mère. Sachi est la plus adulte et responsable mais s’avère souvent intraitable dans ses décisions et ne mâche pas ses mots.
Yoshino, la cadette, est employée à la caisse de crédit Hachiman. Elle possède un caractère plutôt libertin et insouciant, cumulant des échecs amoureux qu’elle essaye d’oublier à coups de chopes de bière. Ses prétendants ne sont jamais sérieux et ne cherchent qu’à profiter d’elle. Elle vient de mettre le grappin sur un lycéen.

kamakuraQuand à Chika, la benjamine, elle travaille dans un magasin d’articles de sport et semble très intime avec son gérant (un signe qui ne trompe pas : elle a adopté sa coiffure afro!) Plutôt joviale et simplette, Chika ne cherche jamais les hostilités contrairement à ses ainées.

Lors des funérailles de leur père à Yamagata, elles rencontrent leur demi-sœur Suzu et lui proposent de venir habiter chez elles à Kamakura. La jeune fille, encore collégienne, s’empresse d’accepter pour ne pas rester dans une famille avec laquelle elle n’a plus aucun lien. En effet, sa mère est morte avant que son père se marie à nouveau et l’idée de vivre avec sa belle-mère et ses deux marmots ne l’enthousiasme guère.

Kamakura Diary est une lecture aux multiples couleurs dont on peut ressortir beaucoup de thématiques et d’enseignements sur la vie. On peut aussi choisir de se laisser simplement emporter par la douceur du quotidien des quatre demoiselles. Le rideau se lève sur un deuil qui remet en question pas mal de liens au sein de la petite famille. Celui qui rattache les filles au père qu’elles ont perdu de vue, à leur demi-sœur inconnue. Kamakura Diary rappelle l’importance des racines et du bercail pour l’être humain. Pour ceux qui partent, c’est un endroit aux senteurs de madeleine. Pour ceux qui restent, c’est le lieu qui rattache les individus entre eux. Certains doivent s’en échapper pour vivre, d’autres y reviennent pour mourir.
Comme le titre l’indique, Kamakura Diary est un journal. Mais pas un journal intime. On change régulièrement de point de vue afin de comprendre le ressenti de chacun. C’est à travers Yoshino que l’on apprend la nouvelle du décès, la situation familiale et que l’on « vit » les funérailles. Elle n’est pas pour autant l’héroïne car Kamakura Diary se veut le journal d’une famille et de son entourage, du petit quartier de Gokurakuji. Plus loin, le glissement de focalisation nous permet de comprendre comment Suzu considère ses nouvelles sœurs et sa vie dans la vieille demeure. En allant habiter auprès de Sachi, Yoshino et Chika, c’est toute une partie de l’enfance qui est rendue à cette jeune fille marquée par le décès de ses parents et les responsabilités qu’elle a dû prendre malgré elle. Suzu ressent parfois une certaine culpabilité à l’égard de ses sœurs comme elle est née du second mariage de leur père. Ce qu’elle ignore, c’est qu’elle introduit un véritable rayon de soleil dans leur vieille maison et permet à ses soeurs ainées de réveiller des souvenirs de leur enfance pour les partager en famille.
Kamakura
Son arrivée à Kamakura permet à Suzu de s’épanouir. La petite fille austère et réservée de Yamagata laisse sa place à une collégienne pleine d’entrain et pétillante de caractère. C’est aussi l’occasion de nombreuses rencontres. Sous le conseil de Chika, elle intègre les Octopus de Shônan et devient très vite un pilier de l’équipe. L’ambiance tourne au drame quand le cancer vient arracher la jambe droite du capitaine, Yûya. Suzu et ses coéquipiers ne savent pas comment se comporter à son égard. Faut-il s’apitoyer sur son sort ou l’encourager? On se demande aussi combien de temps la jeune fille tiendra dans une équipe où la différence de physique avec les garçons devient de plus en plus criarde. Une petite romance semble alors s’installer entre elle et Fûta, un jeune homme peu sûr de lui qui se voit attribuer le rôle de capitaine suppléant alors qu’il songeait à tout lâcher. L’auteur dessine rarement les phases de jeu mais situe la scène sur le banc de touche ou en dehors du terrain.
En deux volumes, Akimi Yoshida parvient à nous raconter énormément de choses à propos des quatre sœurs et de leur voisinage. Un pot-pourri d’humour et de légèreté mais aussi de drames et d’émotions. Le titre de chaque chapitre ressemble à celui d’une légende folklorique et donne au récit des allures pittoresques ou traduit un état de l’âme chez le narrateur. Le contraste entre la délicatesse du quotidien et les déboires de l’existence fait tout le charme de Kamakura Diary. On s’attache beaucoup à ces quatre sœurs laissées pour orphelines mais toujours attachées à leurs racines, à cette vieille maison qui les a réunies, vivant dans la joie de s’être rencontrées, de vivre ensemble et de se disputer !

kamakuraL’auteur a des années d’expérience derrière elle et cela se ressent à travers la richesse des expressions qu’elle prête aux personnages. Leurs traits conservent en outre ces profils et ces regards perçants qui faisaient tout le charme des héros de Banana Fish. Les décors sont rares mais traduisent bien l’atmosphère douce et rafraichissante de Kamakura. On aimerait d’ailleurs avoir plus de gros plans sur le jardin bucolique des quatre sœurs.

Kamakura Diary
n’est pas un titre facile à traduire car les dialogues envahissent les
planches, laissant peu de place à la contemplation. Kana s’en sort bien mais non sans accrocs. Ainsi une erreur vient brouiller le dialogue quand Miporin demande à Suzu si elle aime Fûta alors qu’il s’avère quelques pages plus loin qu’elle parlait de Yûya. A noter aussi que le second volume mesure deux millimètres de plus en hauteur que le premier afin de recentrer les planches. Kana prend un risque en éditant un josei, un genre pas très vendeur dans nos contrées. Espérons que les lecteurs réservent l’accueil mérité à cette tranche de vie aigre-douce d’une authenticité rare.

3 commentaires

1 Kyoshi le 14/07/2013
Je suis vendu ! J'irai jeter un oeil à ce truc le plus vite possible.
2 Zankaze le 14/07/2013
De même. Je l'avais en wishlist depuis un article sur aggregator sama mais je vais le lire d'autant plus vite.
Je ne sais pas pourquoi mais j'étais certain qu'il s'agissait d'une série finie de 2 tomes. Mais maintenant que j'apprends qu'il s'agit d'une série en cours, je vais l'acheter.

Un manga que je conseille sans hésitation !

Laisser un commentaire

Pour relier le webzine à votre compte AK, cliquez ici.

Contrairement au reste du site, le webzine a été développé sous Wordpress. Vous pouvez toutefois utiliser vos identifiant et mot de passe Anime-Kun habituels pour vous connecter. Cette opération est facultative mais vous permettra, lors de la première connexion, de relier votre compte AK à celui du Webzine et ainsi laisser des commentaires avec votre pseudonyme AK.

Pour des raisons de compatibilité, les membres dont l'identifiant comportent des caractères spéciaux ou accentués doivent utiliser l'adresse mail avec laquelle ils se sont inscrits sur Anime-Kun.

Connexion