Naruto T40 : Un peu plus loin dans le fan service

Voici maintenant 40 tomes que Masashi KISHIMOTO illustre, non sans un certain talent, les aventures de son héros blond, le mondialement célèbre Naruto. Une série qui a fêté ses 9 ans ce mois-ci, et que l’on suit en France depuis 2002. Tout le monde connaît Naruto, que l’on soit un vieux routard ou un nouvel arrivant dans l’univers des mangas. Cependant, force est d’admettre que la série divise les avis, et comme tout gros blockbuster, possède son lot de fans hardcores et ses détracteurs inflexibles. Ceci dit, pour le coup, oublions un peu tout ce beau monde plutôt bruyant, et penchons nous calmement sur ce quarantième tome.

Il est toujours difficile pour un gros shônen fleuve comme Naruto de tenir la route au fil des années. Même les plus grands ont pris des gamelles (Dragon Ball le premier) et la concurrence a déjà quelques bleus assez visibles (Bleach en ligne de mire…). Cependant, il faut bien reconnaître que KISHIMOTO fait tout son possible pour ne pas lasser le lecteur, et Dieu sait comme ce dernier est devenu exigeant avec le temps. Ce tome 40 est la parfaite illustration de ce qu’est Naruto après tant d’années d’existence : une expression libre pour son auteur.

En effet, ce volume témoigne combien le mangaka est libre de faire ce qu’il veut avec son histoire et ses personnages. Commençons par le combat laissé en suspens lors du volume précédent, à savoir Sasuke contre Deidara. Voici le parfait exemple d’un fan service parfaitement assumé : un combat titanesque entre deux personnages avec une cote de popularité  très élevée (Sasuke est le personnage préféré de la série au Japon, et Deidara est dans le top 10 depuis son apparition il y a une vingtaine de tomes…), et qui ne sert absolument à rien… sauf à faire plaisir aux fans.
Car soyons sérieux, ce combat est passionnant, très bien mis en scène, et sublime les deux combattants. Mais il ne fait absolument pas avancer la trame de l’histoire, même pas de quelques millimètres. Un tel procédé pourrait être un acte suicidaire, mais l’auteur peut largement se le permettre car il n’a plus rien à prouver à son lectorat ; il peut donc se contenter de lui en mettre plein la vue, et cela juste pour le plaisir.

Mais que le lecteur ingrat de ce geste se rassure, l’autre moitié du tome compense largement cette part de fan service complètement gratuite. L’auteur dévoile enfin les derniers visages des membres de l’Akatuski, nous prépare psychologiquement à la confrontation des frères Uchiwa et amorce la mise en avant d’un personnage plutôt oublié ces derniers temps : Jiraya. D’ailleurs, ce dernier dévoile enfin le secret de polichinelle qui planait sur la série, à savoir que le 4e Hokage est bien le père de Naruto. J’en entends déjà crier au spoil, mais tout lecteur avec un minimum d’intelligence avait déjà fait le rapprochement depuis le début (à se demander pourquoi l’auteur a gardé cette information « secrète » si longtemps…). Et puis, honnêtement, ce n’est pas comme si c’était un élément très important pour le moment…
En bref, l’auteur place malicieusement ses pions pour la suite de son histoire, qui va sans doute faire un sacré bond en avant dans les prochains tomes.

Vous l’aurez compris, ce tome 40 de Naruto illustre à merveille l’état dans lequel se trouve la série. Qu’importe ce que fait ou fera l’auteur, cela passera toujours, avec plus ou moins de casse. Si donc vous ne vous êtes toujours pas lassés des aventures des ninjas de Konoha, il n’y a donc aucune raison de s’arrêter en si bon chemin. La série se porte sacrément bien pour un shônen et les prochains tomes s’annoncent palpitants.

Disponible depuis février 2009 chez Kana. Prix : 6,25 €
La couverture provient du site de Manga Kana.