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Rasta Moumoute

Publié le 26/02/2009 par Afloplouf dans Anime - 9 commentaires

Je suis heureux. On tombe souvent sur une série qu’on n’a pas aimée et qu’on a joyeusement envie de défoncer mais il est bien trop rare qu’on tombe sur le vrai nanard, celui qui vous donne des envies d’ouvrir un blog simplement pour le plaisir de vous déchaîner sans contrainte.

Rappelons un peu le contexte de la série Afro Samurai première du nom dont Resurrection est la suite. Produite par Gonzo, elle était principalement destinée au marché américain et doublée en anglais avec parfois de grands noms comme Samuel L. Jackson dans le casting de doubleurs. Le scénario tient sur un post-it : Afro, un samouraï noir et à la coupe afro, veut tuer l’assassin qui a pris la vie de son père devant ses yeux d’enfant. Pour ça, il a emprunté la voie de la violence. On rajoute un petit délire sur les Number One et Numer Two headbands (une idée débile mais très bien trouvée) pour accentuer le côté duel et c’est parti. En fait, je pense que les producteurs se sont dit : « Bon, on veut conquérir l’Amérique et Samurai Champloo a bien marché. On va donc rajouter du sexe et de la violence, doubler en américain et la partie est dans la poche. » Sauf que n’est pas Watanabe qui veut et au-delà d’une réalisation léchée, l’ambiance tournait vite à vide passé les premiers combats.

Notez bien que j’ai regardé cette série, à l’époque, des étoiles plein les mirettes tel le gros fanboy de Gonzo que j’étais encore. Et ce film m’a donné l’envie de revivre l’aventure de la série. Il faut les prendre pour ce qu’ils sont : du pur divertissement où l’on débranche son cerveau (avec la bave à la commissure des lèvres) quand on appuie sur Play. Et  Afro Samurai Resurrection est dans la même veine : on utilise tous les clichés possibles, on se lâche, on ne fait pas dans l’inutilement méta-physico-compliqué qui cherche à se prendre au sérieux. On fait parler la testostérone en nous et c’est tout.

Pour la suite, j’aime autant vous prévenir, ça va spoiler comme c’est pas permis. Soit vous n’avez pas vu le film et vous devez le voir :
– un nanard est inutile donc forcément indispensable,
– vous ne pourrez pas lire la suite de cet article et comment mon ego surdimensionné va-t-il encore prendre de l’importance dans ce cas ?

En fait ça commence mal puisque tout bon nanard qui se respecte se paye des effets spéciaux en carton-pâte et Resurrection se paye lui des graphismes presque encore plus réussis que ceux de la série déjà plus qu’à la hauteur. Les décors ne sont pas du Shinkai mais ils sont réussis. Le chara-design est propre même si l’animation de la « touffe » du héros ne remportera pas tous les suffrages par exemple. L’animation n’aurait franchement pas à rougir face à une production Gainax.
Après bon, il y a les « trouvailles » visuelles qui essayent de balayer tout les clichés existants : ça va du cerisier en fleur phosphorescent (saleté de pollution mais rien ne devrait m’étonner depuis Kung-Fu Panda) à la crucifixion (merci à Evangelion d’avoir d’imposer la thématique chrétienne).

L’aspect son n’est pas négligeable puisque ce film est doublé en anglais par de grands acteurs pour les principaux personnages s’il vous plait. Ça prouve bien que des bons acteurs ne sont pas forcément des bons doubleurs (et inversement) : le travail de Lucy Liu notamment est complètement à côté de la plaque. L’OST est par contre assez réussie si on adhère au trip « hip-hop djeuns je kiffe ». Ca colle très bien au film ceci dit et ça nous met dans l’ambiance pour le bain de sang.

Mais c’est surtout du côté de l’histoire que ça se lâche. On commence avec notre héros chaussé de tongs sur matelas d’eau et avec la tête de la Bouche de Sauron qui revient pépère de la pêche. Ni une ni deux, il se fait attaquer par deux escrimeurs qui parlent en français (normal c’est la langue officiel de ce sport) et pratiquement nus  : des Français homosexuels – refoulés ou non – dans un anime ? Premier point Godwin. Ca se conclue rapidement en boucherie quand Afro fait exploser la puissance de sa coupe afro justement, comme un authentique Sayen. Ramenez les citernes de sang et n’oubliez pas : « Le corps humain contient plus de 60 litres d’hémoglobine, souvent plus, sous haute pression. » La rivière se trouve donc rapidement teintée en rouge carmin du plus bel effet.

Notre Afro, le visage buriné par les ans, vit reclus à sculpter des petites statuettes. Alors qu’il allait commencer la fabrication de mini-jupes, le Killing Pedobear revient en force (il était pas mort lui ?) sur une vraie moto de biker. Il traîne notre héros ou il se fait chiper par une femme son bandeau de Number One (prends toi ça dans la virilité). Femme qui n’est autre que la sœur du Pedobear, le meilleur et seul ami d’enfance du héros, rappelons-le. Elle s’empare de la mâchoire de feu papa d’Afro pour le ressusciter grâce au miracle de la nanotechnologie/clonage/vaudou. Elle veut se venger. Oh qu’elle est vilaine et dévêtue !

Après un rasage de près et un coup d’anti-rides (je veux connaître sa marque, c’est efficace), il part donc à la recherche du fameux bandeau numéro deux dont il retrouve la trace en se rendant dans une boite de strip-tease/casino/lupanar. Ledit Numéro 2 se retrouve bien sûr être un pacifique accompli. Il a en plus recueilli un orphelin dont le père était un ami d’enfance. Père qui a été tué par Afro dans une vie antérieure : le monde est définitivement petit. Au milieu d’un festival où des danseurs en costume traditionnel japonais bougent leur anatomie sur le gros son d’un DJ aux inspirations hip-hop, notre Afro arrive à battre (i.e. tuer) Numéro 2 avec une grosse méthode de fourbe (merci, marre des héros honorables) et continuer à tracer son chemin.

Vient le fameux combat sous le cerisier en fleur. Au moins c’est original, d’habitude ça accompagne les déclarations d’amour ampoulées, là vous n’aurez droit au mieux qu’à des épitaphes. Afro doit se coltiner trois sbires au charisme de crustacés, il faut bien que le héros perde deux ou trois litres de sang avant le combat final. Dommage qu’il n’ait pas perdu un bras, il aurait été sûr de gagner. Il combat ce qu’il faut de tirs lasers et d’autres armes improbables et on passe à la suite.

Alors qu’un simple d’esprit aurait perdu le groove en se soignant, et en allant au front reposé et un paquet de medikits dans la poche, Afro en véritable guerrier y va à moitié mort – c’est pas drôle sinon. Il doit donc y affronter son papounet revenu d’entre les morts (si on veut) et le battre (j’ai vécu dans une grotte pendant un demi-siècle, c’est original… déjà qu’il y a un Vador en peluche) mais ne peut s’y résoudre. Heureusement que l’ami d’enfance – qui a essayé deux fois de tuer Afro dans la série – a la mémoire d’un poisson rouge et s’impose pour le protéger.

Le film termine sur l’image du petit garçon du Numéro 2 qui se voit confié le bandeau et la tâche de se venger si le cœur lui en dit quand il sera grand. L’histoire bégaye.

Je n’ai pu que résumer la puissance nanardesque de ce film mais vous vous devez de le voir. Au moins, on rigole.

9 commentaires

1 PanzerFaust le 26/02/2009
Rien que la fin me rappelle Cowboy Bebop et Kenshin...
@Citation
Je n'ai pu que résumer la puissance nanardesque de ce film mais vous vous devez de le voir. Au moins, on rigole.

Non merci, mais non merci ;)
2 Vit Zayder le 26/02/2009
J'exige un droit de réponse !

Je suis content de voir qu'au moins on est d'accord sur deux-trois trucs : c'est beau, c'est un nanard et le cerisier est carrément radioactif ! Mais c'est quand même un très beau background pour un bain de sang et d'huile de vidange !

Mais je trouve pas Lucy Liu si mauvaise dans le doublage. Ceci dit vu le niveau de l'ami Samuel Lee, elle fait un peu tâche fatalement...

"L'OST est par contre assez réussie si on adhère au trip « hip-hop djeuns je kiffe » "

Il dit qu'il t'emm***** ! xD
Non plus sérieusement, c'est du très bon hip-hop qui n'a rien d'un délire de kevin djeuns qui kiffe. C'est RZA, quoi !

Je suis un incompris.
est-ce que l'OST est encore faite par RZA ? La première avait trois quatre morceaux géniaux.
4 Vit Zayder le 26/02/2009
Yop. Mais pas entièrement. Par contre the RZA ont supervisé l'OST. Rasta-murai le retour a donc une OST dans la même veine que les OAV.
5 Afloplouf le 26/02/2009
Ouais Vit, t'es un incompris. Mais je confirme, j'ai adoré le film mais pas pour les mêmes raison que toi c'est tout. :P
6 El Nounourso le 27/02/2009
Je me suis bien marré, merci Aflo ^^
Une question toute bête : faut-il avoir vu la série originale pour se lancer dans ce long métrage ?
7 Afloplouf le 27/02/2009
J'aurai tendance à dire que oui, on risque d'être bien semé sinon. Et la série originale est presque aussi nanardesque (le dernier épisode *_*). A écouter en VO exclusivement.
8 El Nounourso le 27/02/2009
OK c'est noté, je sais ce qu'il me reste à faire :p
9 Jango powaa le 27/04/2009
Très sympa cette critique!! surtout pour la touffasse brinquebalante de ce cher rasta ^^

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