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Usagi Drop – Le moe n’est pas un cancer

Publié le 27/07/2011 par dans Anime - 7 commentaires

Cette adaptation d’un josei de 9 volumes est l’une des deux séries diffusées sur la fameuse case horaire noitaminA qui garde mes faveurs malgré une année difficile et disons-le tout de go faible à mes yeux. Je n’ai pas lu le manga de Yumi UNITA donc je ne peux juger le travail d’adaptation proprement dit. Je dirai seulement que le travail du scénariste Taku KISHIMOTO, nouveau à ce poste, colle parfaitement au rythme et rend la série accessible aux néophytes comme moi. De même, je ne saurais déterminer la griffe de Tasuku YAMASHITA là-dedans mais le chara-design, entre traits anguleux et rondeurs, est à la fois réaliste et charmeur. Pour le reste, je laisserai les lecteurs s’exprimer en commentaires :  c’est ça aussi le Web 2.0 ! Et tout ce qui peut supporter ma fainéantise est le bienvenu.

Outre l’aura de la case, le synopsis fait aussi rapidement de l’œil. Daikichi, un salaryman célibataire d’une trentaine d’année se rend à la veillée de son grand-père. Il y apprend, comme le reste de sa famille, que son grand-père connaissait les pilules bleues du bonheur mais a oublié à la pharmacie la capuche en plastique : il laisse une fille de 6 ans ! La mère de Rin est aux abonnés absent et alors que la famille envisage de confier la petite aux services sociaux, Daikichi s’y refuse et prend à la surprise générale la décision de s’occuper de sa « tante ». Ce scénario original et prometteur est l’occasion d’aborder plusieurs thématiques intéressantes comme gérer un décès avec un enfant aussi jeune. Daikichi doit apprendre, et très vite, à élever un enfant, seul de surcroit. Comment concilier cette nouvelle responsabilité avec son travail ? Chaque épisode développe une nouvelle facette.

Avec une véritable économie de mots dans les dialogues, c’est une relation touchante qui se construit entre Rin et son nouveau tuteur. Daikichi est maladroit mais il veut faire les choses biens. Il fait face au jour le jour aux difficulté d’élever un enfant. Comprendre ce qu’il ne dit pas. Savoir apaiser ses peurs, trouver les mots justes. C’est d’autant plus difficile quand il est seul pour le faire. Il essaie de trouver des conseils auprès d’une collègue de travail, de sa cousine, de sa mère. Chacun a, ou a eu, une expérience différente. Rin est une fille timide qui ne sait pas forcément comment se comporter envers ce nouveau monsieur qu’elle ne connaît pas. Cependant elle a aussi besoin d’établir des liens. Pour qu’elle ne soit pas seule. Pour repousser le spectre et la peur de la mort. Elle est véritablement attachante précisément parce qu’elle n’est pas réduite à un stéréotype. C’est un personnage moe au sens le plus noble du terme. Les personnages ne sont pas faux, pour un peu, j’y verrai presque du Jirô TANIGUCHI dans le texte.

Il semble néanmoins que le manga soit composé en deux parties avec un Rin adolescente dans un deuxième temps ; un passage qui serait plus décevant que le début si j’en crois certains lecteurs. On ne sait pas jusqu’où couvrira l’adaptation. Adapter neuf tomes en onze épisodes risquent de laisser des pans entiers sur le bord de la route et Production I.G choisira peut-être de laisser de côté cette deuxième partie. J’imagine sans peine qu’avec l’effet choupinette en moins, la série peut perdre en intérêt mais j’aimerai malgré tout voir la série aller jusque là. D’abord je préfère ne pas voir une histoire tronquée. Ensuite, cette ellipse narrative peut permettre d’aller aborder d’autre thématiques. En effet, au risque d’enfoncer des portes ouvertes, les réactions d’une gamine de 6 ans ne sont pas les mêmes que celle d’une ado. De plus, j’ai bien envie de voir comment les relations avec le père d’adoption auront évolué. Après, est-ce que l’alchimie prendra de nouveau, je me garderai bien de tirer des plans sur la comète.

Après le film Tales of Vesperia dont on ne peut pas dire qu’il ait emporté les foules – du moins par chez nous – Kanta KAMEI se rattrape ici avec brio. L’apport du compositeur de Nodame Cantabile Suguru MATSUTANI est indéniable tout comme le travail Ichirou TATSUTA participe aussi à la séduction de cette série. Le directeur artistique de l’horrifique Shiki change de registre du tout au tout. Chaque épisode commence dans une teinte pastel avec un dessin très crayonné, comme le récent Hourou Musuko, avant de revenir à un style plus classique assez sobre : un choix pertinent à mes yeux. En dépouillant l’aspect graphique, il met en valeur l’histoire. La présence d’un habitué du studio, le directeur de la photographie Hiroshi TANAKA (Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, Blood+, Seirei no Moribito, Higashi no Eden) n’y est aussi sûrement pas étrangère. Sens du détail : le personnage de Rin est doublé par une authentique petite fille d’à peine 10 ans, Ayu MATSUURA. Elle est accompagnée par le plus expérimenté Hiroshi TSUCHIDA dans le rôle de Daikichi.

Il est tentant avec une histoire de ce goût-là de sortir les violons surjouer la carte mélodramatique mais l’équipe réunie par le studio Production I.G réussit une partition juste. Mieux encore, si je suis bien incapable de mettre le doigt dessus, Usagi Drop a ce « je ne sais quoi ». On a envie de rassurer Rin et d’aider Daikichi. C’est une série coup de cœur.

Les épisodes de Usagi Drop sont disponibles gratuitement et légalement sur la plateforme Wakanim quelques heures après leurs diffusions au Japon tous les jeudis.

7 commentaires

1 Zankaze le 27/07/2011
Un petit article très juste sur l'adaptation d'un manga pour lequel j'ai eu instantanément le coup de coeur. C'est donc pas le fait de lui faire de la pub qui va me déranger.
Pour ce qui est de la seconde partie du manga, c'est vrai qu'elle m'a déroutée au début, mais je ne l'en ai que plus aimé par la suite. C'est la comparaison avec la première qui la rend encore plus intéressante, comme tu le présage.
Finalement, la seule source d'inquiétude que j'ai au sujet de cet anime est bel et bien le mode d'adaptation de cette seconde partie. Enfin, on en est pas encore là.

En tous cas, le texte est concis, complet, agréable à lire et même les photos sont bien choisies. Joli boulot, L'affreux Plouf!

@Citation
le synopsis fait aussi rapidement de l’œil.


*fier*
Très content de voir un article sur cet anime.
J'ai lu les 5 premiers tomes du manga qui est très très bien. J'ai vu le 1er épisode et l'adaptation me semble plutôt bonne malgré une certaine lenteur (voulue je pense).
Comme Aloplouf, les crayonnés et tons pastel de début d'épisode m'ont vraiment marqués : c'est très joli.
Le manga traite d'un sujet rarement abordé dans les séries actuelles : la "galère" des familles monoparentales au quotidien, entre mettre les enfants à la crèche, s'occuper à 100% d'eux au détriment de sa vie sociale, etc...
Tout ceci est très bien abordé dans le manga (et l'anime je suppose).

Pour ce qui est de la 2ème partie de Rin adolescente, ce fut une agréable surprise pour moi, et je suis loin de partager l'avis des lecteurs déçus de voir disparaitre la Rin "moe" (pour une fois ce terme prend un sens positif, Rin est trop choupi et surtout pas kawai).
Donc cette ellipse temporelle dans le manga (tome 4 il me semble) est une très bonne chose à mon avis car elle permet de mettre en avant la vie sentimentale de Daikichi qui, disons le, tournait autour du néant lorsqu'il s'occupait de Rin. Et là on assiste à un certain romantisme dans le personnage de Daichiki. Oh bien sûr c'est la même chose du côté de Rin qui commence à découvrir les amourettes de l'adolescence.

Enfin bref j'aime beaucoup ce manga "slice of life" qui traite des différentes périodes de la vie.

Donc encore un gros merci d'avoir mis cette série en avant.

Je conseille à ceux qui aime la série d'acheter le manga qui s'intitule "Un drôle de père" en français.
3 Red Slaughterer le 28/07/2011
On avait déjà du mal à s'y retrouver avec les millions de définition du moe, maintenant il a aussi un sens noble.

Le monde est perdu.

Chouette article pour une chouette série.
Un article totalement juste pour une série qui mérite absolument le coup d’œil surtout vu qu'elle est diffusée de manière légale.

Attention pour les jeunes couples : Usagi Drop donne envie d'avoir des enfants. Réfléchissez à deux fois avant d'en concevoir un après avoir vu un épisode de la série !
Je m'étais écriée moe! moe! moooe! >< lorsque j'avais visionné le trailer pour la première fois. Comme je suis allergique au collections mangas infinies je préfère regarder l'anime. En plus de quoi la voix d'une petite file de 10 serait plus touchante que celle d'une trentenaire qui joue. Je viens de découvrir le synopsis (en détail) et je sens vraiment le coup de cœur de cette année. Je préfère largement ces productions qui mettent en valeur l'histoire avec un travail en profondeur des relations humaines et ce le plus simplement possible. Un article juste et pertinent donc pour paraphraser Z.
6 azorni le 25/08/2011
J'ai vu les 7 premiers épisodes et je suis absolument convaincu par cette série. En fait je l'ai été dès le premier épisode et j'ai enchaîné les six autres sans être déçu le moins du monde. Beaucoup de très bons moments.

Pourquoi n'y a-t-il pas de fil sur le forum ??
7 Tarrick le 19/09/2011
Voila Moe ou pas le style d'oeuvre qui fait briller les lettres de noblesses de la japanime et ceci en dehors de l'aspect sociologique et proche de la reaalite de l'anime.
Je trouves interessant que de telles histoires abordants de telles themtique puissent êtres prises au sérieux par les décideurs de studios de productions d'animes. Il est salvateurs et juste de devellopper des scenarios autant approfondis et dy mettre les moyens.
Le 1er episode ma ému et emballé et cet article pseudo faînéant apporte une lumière et une belle contribution a cet histoire qui mériterait un format plus conséquent en nombre d'épisodes: jse lirais donc le manga pour en saisir toute l'epaisseur et la profodeur:
Sympa ce coup de projecteur sur ce moe de belle facture:

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