Allons au Grand Magasin et préparons les emplettes de Noël!

Le Grand Magasin est un petit film qui a fait son chemin jusque dans nos salles et c’est tout de même assez surprenant. Bien sûr, il y a le célèbre studio Production I.G derrière le projet. Mais, son réalisateur Yoshimi Itazu n’est pas très connu par chez nous même si c’est un animateur d’expérience habitué à travailler sur les long métrages. De plus, le film est l’adaptation d’un manga peu connu sur le thème des galeries commerciales de standing. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus vendeur sur le papier. C’est donc une jolie surprise de le voir arriver sur nos écrans et d’étoffer un peu plus les sorties de japanimation au cinéma cette année.

De quoi ça parle? On suit une concierge, Akino, en période d’essai dans ces galeries commerciales un peu particulières. Ce grand magasin accueille essentiellement des animaux et particulièrement les espèces disparues. La brave Akino se démène pour satisfaire ces VIA : Very Important Animals. Il en va de l’image du magasin.

Ce que je retiens principalement du film, c’est le dynamisme des personnages. Le film est toujours en mouvement avec les personnages qui font de très grands gestes et occupent l’espace. C’est peut-être bien là que s’exprime la patte du réalisateur à qui l’on devait la série Welcome to the Ballroom et ses personnages longilignes tout en expressivité. C’est très efficace pour amener les gags. Il y a un petit côté cartoon bien sympathique. C’est aussi très appréciable d’avoir des façons de bouger différentes selon les personnages. Cela reflète leur personnalité.
Bref, l’animation est efficace et bien employée.

D’un point de vue artistique, on a un film très coloré et lumineux qui met en avant ce grand magasin et retranscrit le côté luxueux de ce genre d’établissement. A l’inverse, les coulisses se caractérisent par l’obscurité et ses espaces confinés.
La multitude de personnages qui déambulent au second plan rend ce magasin particulièrement animé et vivant.
Le chara-design est très plaisant, l'anthropomorphisation des animaux est très réussie.

Au niveau de l’histoire, c’est très simple, Akino doit trouver pour chaque client ce qui lui fait plaisir. Elle doit être l’incarnation de l’expression Plaisir d’Offrir et du mot Service. Dans ce temple du consumérisme, on met l’accent sur les personnes. L’objectif est avant tout que chaque client reparte avec le sourire. Cela donne un récit très positif. On se met d’ailleurs à se demander quelle est la dernière fois qu’un vendeur a été au petit soin pour soi. Ce n'est pas la spécialité française dans les magasins classiques. Peut-être, les parfumeries, je les trouve souvent compétents et attentionnés dans ces enseignes.

Le film dépeint un monde assez idéalisé et un regard qui semble plutôt bienveillant envers le monde de la consommation. On nous présente un magasin où tous nos rêves sont possibles. Nous sommes en fait assez proche d’une douce histoire de Noël et de son ambiance féérique. Bien que l’on retrouve certaines légères critiques de notre modèle économique, le film ne s’attardent pas vraiment sur ses aspects. Cependant, le fait que les clients soient des animaux disparus, nous amène naturellement à nous souvenir que leur disparition est bien souvent liée à l’impact de notre consommation sur l’environnement.
On retrouve aussi ce concept très présent dans les fictions japonaises sur l’idée de l’employé qui œuvre sans réserve pour le bien de l’entreprise.

En conclusion, c’est avant tout un film familial. Il impressionne par sa mise en scène dynamique, ses histoires simples, attendrissantes et positives ainsi que sa direction artistique rayonnante. C’est une bonne réussite, on passe un agréable moment. Certains regretteront un peu le manque de fond et sa légèreté de ce film qui préfère s’attarder sur les beaux aspects des grandes galeries plutôt que sur les problèmes du consumérisme. Mais, bon, c’est bientôt Noël et c’est le film idéal pour se motiver à aller faire ses emplettes. On a le droit de s’oublier et de s’émerveiller de temps en temps.