Critique de l'anime Kemonozume

» par El Nounourso le
02 Mars 2008
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Le rôle des guerriers du Kifuuken est de combattre les shokujinkis, monstres difformes pouvant se fondre parmi les humains en adoptant leur apparence. Depuis plus de dix mille ans, le "clan" garde secret l’existence de ces abominations, mais il doit aujourd’hui faire face à une recrudescence inquiétante de leur activité - qui consiste tout bêtement à dévorer des gens. Pour éliminer ces démons, il suffit de trancher leurs énormes bras à l’aide d’un katana effilé. Privés de leurs membres antérieurs, source de leur force prodigieuse, les créatures deviennent alors très vulnérables. Toshihiko est l’héritier du dojo de l’ancestral Kifuuken. A la suite de son coup de foudre inopiné pour la belle Yuka - une shokujinki – il n’a d’autre choix que de s’enfuir de son unique foyer. Les membres du Kifuuken, y compris son propre frère Kazuma, se lancent alors à sa poursuite.

Le spectateur ne peut que s’attacher à ce couple improbable qui tente désespérément de se libérer de son destin. L’amour sincère entre deux êtres sensés s’entre-tuer, leur complicité, leur relation passionnée, leurs sujets de discorde… tout ces éléments se retrouvent au cœur de l’aventure. Un petit côté road-movie donc, avec pas mal de scènes sanglantes et érotiques, appuyées mais sans la moindre vulgarité. Du côté du dojo Kifuuken, tout part en sucette : le nouveau chef Kazuma fait son possible pour diriger son école d’arts martiaux. Il va jusqu’à en vendre une partie à un riche industriel (Ooba, ancien ami de son père) pour financer la création de nouveaux mechas de combats destiné à lutter contre les shokujinkis, de plus en plus nombreux. Petit à petit, Kazuma comprend qu’il ne maîtrise plus la situation…

En seulement treize épisodes, Kemonozume développe une trame riche et complète qui met en perspective un certain nombre de personnages torturés, insolites, tiraillés… voire complètement fous. Le quator Toshihiko / Kazuma / Yuka / Rie (seule femme du Kifuuken) se révèle particulièrement intéressant. Il me parait important de souligner la grande qualité des doublages qui retranscrivent fidèlement les émotions et l’état d’esprit de chaque protagoniste. L’excellente zik (jazzy ou rock) aide aussi à souligner l’action. L’histoire en elle-même n’a rien d’extraordinaire mais la narration est parfaitement maîtrisée, sans temps morts, alternant différents points de vue avec habilité. Sans oublier le burlesque et le décalé qui s’invitent régulièrement, notamment à travers les personnages du géant et du fameux singe amateur de pêche. Truc fendard : presque chaque épisode débute par une courte scène comique totalement indépendante.

Personnellement j’ai adoré la patte graphique, stupéfiante à bien des aspects. Au menu : une alternance de plans fixes détaillés, d’images réelles, de crayonnés « vibrants » (un peu comme certains passages de Noein) et de dessins extrêmement épurés, pour ne pas dire simplistes. L’animation se retrouve souvent à la masse, mais ce manque de fluidité s’accorde parfaitement avec le côté inachevé du trait. Si le design des persos et des décors (la tour d’Ooba !) m’a beaucoup plu, je regrette un peu que celui des shokujinkis soit si grotesque, même si on finit par l’apprécier. Cela relève du détail mais le gribouillage systématique des entre-jambes m’a paru un peu stupide et déplacé. Le ton de l’anime étant résolument adulte, pourquoi ce résidu de censure ?

C’est un fait, Kemonozume apparait comme une œuvre atypique dans le paysage de la japanimation. Une myriade de trouvailles narratives, visuelles et sonores… de quoi donner de l’inspiration à certains.

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

El Nounourso, inscrit depuis le 01/11/2007.
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