Critique de l'anime Nitaboh

» par Dregastar le
15 Juin 2012
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Tout pour la musique

Inspiré d'une histoire vraie, ce film retrace la vie de Nitaboh, de son enfance jusqu'au stade où son talent pour le Shamisen, instrument à trois cordes, devint reconnu de tous. Nitaboh est un personnage ayant existé du temps de l'Ere Meji et ayant vécu dans le nord de l’île de Honshu dans la région de Tsugaru. Le contexte historique est intéressant, même assez important pour être souligné, étant donné que l’Ère Edo n'est plus d’actualité. La ville d'Edo maintenant rebaptisée Tokyo en est à ses premiers balbutiements. Dans une époque où le monde se veut résolument moderne, le Japon tente lui aussi de s'ouvrir aux autres cultures.. Ces points ne seront pas centraux mais feront bien partie du contexte, ils serviront l'ambiance et nous les retrouverons tout au long de cette histoire. Un des points qui ma plu était de pouvoir ressentir les mœurs de cette époque et les bouleversements sociaux qu’entraîne petit à petit le développement de l'Ere Meji. Tout cela d'une manière fleurant l'authentique. D'ailleurs les Samurais et les moines sont de ceux qui ne voient pas cette évolution d'un bon œil, vous le comprendrez dans le film. Le Japon mue tout en conservant ses traditions les plus anciennes... Nous allons donc découvrir, sauf si vous le saviez déjà, que les aveugles bénéficient d'un statut social à part... Les femmes atteintes de cécité sont souvent destinée à devenir joueuses (chanteuses à la fois) de Shamisen. Elles mènent donc la vie d'artistes itinérantes dont le but est de divertir la population en apportant un peu de bien être grâce à cet art musical. Le Shamisen restant toujours autant apprécié par le peuple Japonais. Les hommes eux se tournent vers le métier de masseur comme un certain "Zatoishi" ou bien vers le Shamisen (ou la flûte). Dans le cas où ils deviennent musiciens, ils sont alors pris en charge par le Todoza, une sorte de confrérie de moines ayant pour mission la formation et la prise en charge des aveugles du pays souhaitant les rejoindre.

M'enfin je ne m'attarderai pas davantage sur cet aspect-là que vous saurez découvrir et mieux approfondir par vous-même, surtout si ce film vous plait autant qu'à moi.
Revenons au jeune Nitaboh... Orphelin de mère mais chéri par son père dont le métier est de transporter les gens sur la rivière Iwaki, Nitaboh aura une enfance assez difficile, bien qu’il ne soit pas si malheureux que l'on se l'imagine. Depuis tout petit il a toujours eu le goût, ainsi qu'une ouïe particulière pour la musique. Son Samishen sera son refuge, son réconfort, un peu comme sa boussole aussi et deviendra son gagne-pain. Depuis l'âge de huit ans, le jeune Nitaboh est atteint de cécité. Malheureusement à son époque, un rien pouvait avoir de dramatiques conséquences... Notons que l’accès aux soins était coûteux pour les gens de basse condition et que la médecine d'hier n'était pas non plus celle d’aujourd’hui malgré certains de ses bienfaits reconnus. Le jeune Nitaboh fera preuve de courage et d'un noble caractère à la fois fort et souple. On ne l'entendra se plaindre qu'en de rares occasions, quasiment jamais si l'on examine bien sa situation... Il ne reculera devant rien et pendant tout le film, son obstination ne sera jamais démentie, quelques soient les obstacles. Il saura composer, s'adapter au mieux pour trouver l’équilibre dans sa vie et atteindre ses objectifs, puisant sa force dans sa passion pour atteindre le but qui est le sien : Vivre de son art et atteindre le cœur des gens avec sa musique ! Il le fait pour lui tout en souhaitant honorer une vieille promesse... La vie était rude à cette époque, le mérite était grand de ne pas flancher et nous allons donc pouvoir apprécier l'aspect initiatique et assez réaliste de cette œuvre. Tout est mis en place pour qu’elle ait l'air crédible et la plus proche possible de la réelle histoire de Nitaboh : le fondateur du shamisen de Tsuguru

Dans cette histoire point d'action, de combats, d'humour déjanté, de sang, de sexe etc.. mais plutôt des choix, des rencontres, de simples conversations qui le sont tout autant et une certaine réflexion. Si par bien des aspects ce film possède un aspect contemplatif, il possède quand même son propre style d'action, si je puis dire. Il me semble difficile de s'ennuyer avec, tant la narration nous rapproche du personnage, nous plonge dans l’époque de cette histoire et rend le tout assez bon pour que l'on soit captivé, mais aussi touché. Une vie exemplaire, c'est ainsi que je résumerai celle que mena Nitaboh. Les personnages secondaires seront tout aussi bien exploités avec des protagonistes féminins qui auront leur intérêt tout le long du film. De beaux clins d'œil en perspective, mais je ne saurais en dire d'avantage car il est a vous même d'en faire la découverte. Il nous est offert le plus important, et là je fais effectivement référence à la musique. Comment ne pas l'évoquer lorsque l'on parle de cet anime là. Je ne connaissais quasiment rien au shamisen : Savez ces musiques traditionnelles sur lesquelles on tombe par hasard aux détours de certains dessins animés ou autres films Asiatiques ?! Depuis Nitaboh, j'apprécie écouter quelques morceaux, je fais de longues recherches en ce sens, et cette musique accompagne agréablement mes lectures ou le p'tit moment du thé... Oui oui ! xD. A mon tour je vous recommande les Yosha Brothers qui ont aussi travaillé sur le vénérable Samurai Shamploo (que j'apprécie) et ces artistes sont d'ailleurs assez célèbres chez eux au pays du Soleil Levant.

Je conclue ici en vous recommandant d'éviter de le regarder trop tard ou dans un état de fatigue avancé. Je vous conseille de tendre l'oreille durant cet anime, les morceaux chantés seront de toute beauté, mes préférés... (Ahh la la, le premier dans l'anime et l'ending etc...). Quant aux parties non chantées, seulement instrumentales (shamisen ou à la flûte), elles seront envoûtantes et sauront vous dépayser... D'ailleurs l'animation n'est pas à la traîne de ce côté-là, il sera plaisant de constater les efforts réalisés à ce niveau pour nous offrir un visu plus que réel de la situation. J'ai aimé voir la gestuelle des mains, des doigts, de la tête, des visages et des lèvres lors des phases musicales. Au sujet du volet technique, je trouve que ce film apporte un coté simple, sans chichis aux charactère-design. Les personnages paraissent réalistes, ou du moins semblent classiques et matures à la fois. Quant aux graphismes ils ne sont pas en reste, loin de là, car ils offrent aussi d'agréables sensations à nos petites rétines. ...Charmé, comme revenant d'un beau voyage et apaisé; tel était mon ressenti a la fin de ce film. Toutefois, je pourrais comprendre que certains passent à côté ou n'accrochent pas du tout pour diverses raisons (la musique traditionnelle c'est bof, trop mou, trop long, trop sobre, pas d’intérêt etc..). Peut-être faudra t'il simplement le réessayer plus tard pour y arriver... Pour ma part il rejoint directement "La traversée du temps" au Panthéon des films qui auront su me divertir comme il se doit, tout en m'apportant quelque chose de bon au niveau émotionnel.

Merci de m'avoir lu. j’espère que cette modeste critique pourra en diriger quelques-uns vers ce film (notez qu'il est d'une durée d'environ 1h40).

A votre tour de le voir, et bonne séance si vous l'avez noté dans votre agenda.

Tout peut être perfectible ici-bas dans ce monde et encore plus lorsque il s'agit de Japanimation, je ne le sais que trop bien... Par exemple :" Ah dommage qu'ils n’aient pas fait ci ou rajouté ça, ou bien évité cet écueil là etc.. Rhaa ça aurait pu être nickel de chez nickel !" xD. On peut toujours faire mieux vous me direz... Mais lui sans en faire de trop ou pas assez, il a tout de ces films que je considère correct et sincère.

7,5

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Dregastar, inscrit depuis le 16/06/2011.
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