Critique de l'anime Panty & Stocking with Garterbelt

» par Kyoshi le
06 Mars 2011
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Lorsque l'on est sur la fiche AK de Panty & Stocking with Garterbelt, l'encadré 'Shopping sur Amazon', en bas à gauche, nous propose le volume DVD n°4 d'Ikkitousen. Cependant, quand on compare la (splendide) Kan'u Unchou à ma gauche et Panty et Stocking à droite...on remarque qu'il n'y a aucune similitude. Alors pourquoi AK voit-il une identité entre ces deux séries, visuellement aussi éloignées l'une de l'autre que possible ? La réponse est probablement que si on avait dessiné P&S dans le même style qu'Ikkitousen, c'est à dire relativement réaliste, si l'on oublie les proportions des jeunes filles (qui constituent le peu d'intérêt que peut avoir la série), les similitudes entre les deux seraient claires. Ou plutôt, Panty & Stocking with Garterbelt serait infiniment plus obscène que quelconque histoire de nymphettes de combat traditionnelle.

Ils se sont lâchés. Complètement. Tout y passe, que ça soit sexuel ou scatologique. Et du coup, tout l'humour de la série tourne autour de cette tonalité-là. Les soldats de sperme attaquent le Mont Pubien, un fantôme recouvre la ville d'excréments...et j'en passe les plus belles. L'humour tourne le plus souvent autour de l'absurdité des choses qu'on nous montre, ou sinon tout simplement de l'échelle même de ce qui se passe...le dernier épisode est assez violent dans ce genre-là. Dans un bon nombre de séries humoristiques, l'humour dit 'sale' revient assez souvent (je pense à Gintama, entre autres). Le truc, c'est que très peu ne nous donnent presque QUE ça. C'est le cas de Panty & Stocking. Alors, c'est sûr que certains adorent ça. Il y en aura toujours pour être pliés en quatre par un enchaînement ininterrompu de blagues plus crades les unes que les autres. Je n'ai pas été dégoûté, loin de là. Si l'on l'est, ce qu'on a pris la série au premier degré et on a plus qu'à aller se pendre. Le truc, c'est que ce n'est pas drôle. Ça va bien au début, un peu, mais trop, c'est trop. Et juste, on en a marre, au bout d'un moment. Je suis loin d'être prude, mais humour pipi-caca, c'est gentil, mais ça ne me fait plus rire. De ce côté-là, j'ai trouvé la dernière création de la Gainax un fiasco monumental. A mon avis l'intérêt de la série n'est pas là.

L'idée générale que l'on trouve sur le net sur P&S, c'est que la série est un doigt d'honneur à toutes les productions récentes, qui jouent le jeu de la sécurité et s'adressent avant tout à un public d'otaku qui achèteront nécessairement les produits dérivés assureront les revenus du studio. C'est ainsi qu'on se retrouve avec des animes relativement vides d'intérêt, comme Infinite Stratos ou Ore no Imouto. Donc, la Gainax a décidé de faire tout différemment. Alors que les traits du visages s'affinent de plus en plus, que les décors ont chaque fois plus de détails, P&S nous ramène vers un style cartoon, sans précision aucune. Alors que les proportions des jeunes filles présentées sont toujours plus extravagantes, il n'y a le plus souvent rien d'ecchi dans les représentations de Panty et Stocking. Alors que les productions récentes s'auto-censurent et se retiennent de devenir trop obscènes, P&S se lâche, nous donnant des enchaînements de vulgarités digne du Français dans The Matrix Reloaded, et Panty est montrée à de nombreuses reprises en train de profiter des joies de la vie avec un jeune mâle, blond et musclé (complet avec bruitages et tout).

Je pense donc que je ne me fourvoie pas si je dis que P&S se moque assez violemment de toutes ces séries 'lâches' qu'on nous pond ces temps-ci. De toute façon, ça a déjà été dit, tout le monde le sait, et je ne révolutionne pas le monde en écrivant ça. Là où je ne suis moins d'accord, c'est concernant la soi-disant prise de risque de P&S, par rapport à d'autres productions. Ce que j'appelle une prise de risque, moi, c'est une oeuvre du genre The Tatami Galaxy. Le moe se retrouve à travers le personnage de Stocking, le charisme et la badasserie (vous m'excuserez le terme) avec Panty. L'ecchi est finalement loin d'être absent de la série, nous donnant un bon nombre de scènes dans lesquelles nos deux héroïnes retrouvent des proportions normales, ce qui est loin de déplaire aux spectateurs, d'autant plus que ces scènes sont visuellement très soignées. Il y a donc assez d'éléments pour plaire à une immense majorité de personnes, et ce sont les mêmes que les séries que P&S méprise.

La où on est plus surpris, par contre, c'est au sujet du l'identité visuelle, et des références en général présentes dans la série. Pour tout dire, on croirait quelque chose Made in America. Les titres des épisodes font références à films américains, les panneaux sont écrits en anglais, Panty et Stocking n'ont que fuck à la bouche et SURTOUT, les graphismes sont dans la pure tradition cartoonienne, rappelant un peu les Powerpuff Girls. En fait, je me demande si on pourrait faire un anime plus éloigné du Japon... Gainax ont changé à faire quelque de complètement différent de ce à quoi on est habitué, et au lieu de créer leur propre style, ils sont allés chercher leur inspiration ailleurs. Le problème, c'est que moi, j'aime bien ce côté japonais propre aux animes. C'est en regardant P&S que j'ai remarqué à quel point j'étais attaché aux dialogues sur l'honneur et l'amitié, à la naïveté des personnages et à la fraîcheur propre à beaucoup d'animes traditionnels. Ici, rien de tout ça. Panty est une p*te désillusionnée, Stocking une gothique jusqu'au plus profond de son âme. Autant, les blagues à moitié ecchi sur les petites culottes ne m'ont pas manqué, autant l'absence des décors superbes et de la précision du trait s'est fait sentir. Et pas qu'un peu. Je ne supporte pas le design de la ville, les couleurs utilisées, ce crétin de chien vert insupportable qui se fait démolir la tête systématiquement, le fait qu'il se fait tout le temps exploser, le design des monstres, et j'en passe... Je regarde des animes pour regarder des animes, pas des cartoons. D'un autre côté, c'est juste moi, ça. Je dois être le seul au monde à détester les cartoons, hein. J'ai plus qu'à prendre la corde que me proposait un membre du forum...

Dans P&S, la Gainax a rejeté toute la pourriture qui gangrenait l'animation récente, mais en a profité pour jeter l'aspect graphique qui ne cesse de s'améliorer pour privilégier la mocheté de l'animation américaine. De mon côté, c'est pas passé. Après, c'est nécessaire pour ce moquer de l'ecchi sans trop en intégrer dans la série, mais mon ordre des priorités est différent. La forme passe avant tout les messages qu'on pourrait intégrer dans le fond. Si c'est insupportable à regarder, je n'aurai même pas envie de me casser là tête à chercher un sens plus enfoui.

Bon, ça, c'était pour les doléances personnelles. Je ne pouvais pas m'empêcher de les mettre, parce qu'un bonne partie des raisons pour lesquelles mon bilan sur P&S est mitigé bien de préférences que je suis le seul à entretenir. Le problème, c'est que s'il n'y avait que ça, P&S tiendrait encore largement la route, étant donné que je suis prêt à être un minimum ouvert d'esprit. Pour tout dire, le fond de la série est aussi vide que le crâne de Panty ou le caleçon de Brief. Premier épisode, deux monstres. Deuxième épisode, deux monstres, troisième épisode, deux monstres...vous avez compris le refrain. Chaque semaine, on a nos deux Monsters of the Week, qui se font latter aussi facilement que Chuck. C'est une blague, hein ? La Grande Gainax ne serait pas capable de nous pondre un scénario d'une facilité aussi dégoûtante, quand même. La grande question, c'est est-ce qu'on peut vraiment qualifier ça de scénario ?. C'est une suite d'historiettes, avec peu de rapport les unes avec les autres. Autrement dit, il ne se passe rien. Enfin, il se passe plus de choses que dans Aria, mais il ne se passe rien. Au vu du succès de Samurai Champloo, on dirait que ça ne pose pas trop de problèmes, quand il n'y a pas de scénario. MOI, J'AIME PAS ÇA ! En gros, c'est vide. Il n'y a pas d'histoire.

On essaye de pallier ça tant bien que mal, avec le même cache-misère que beaucoup d'autres animes : les personnages. Il faut noter que les deux anges sont aussi vides l'une que l'autre. Aucun développement, très peu d'évolution. On dirait bel et bien que la Grande Gainax n'a pas voulu se fatiguer. Donc, on joue sur des caractéristiques qui sont beaucoup plkus faciles à intégrer chez un personnage. Stocking a finalement un caractère très moe, et ça marche, puisqu'on s'y attache très vite. De son côté, Panty avec son côté vulgaire n'est pas mal non plus. Quoi qu'il en soit, les deux sont vraiment plutôt charismatiques lors des combats, même si ce n'est pas hypnotisant non plus. Panty m'a presque fait penser à Revy par moments, avec ses "Fuck!" et ses deux flingues. Allez-y, moquez-vous de moi, on reprend après...

Le problème, quand les personnages sont vides et le scénario aussi, on peine à rentrer réellement dans l'anime. Il y a deux épisodes plutôt bons qui explorent Panty et Stocking plus en détail, mais ce n'est pas assez pour permettre un développement plus sérieux. Presque chaque épisode est basé sur le même schéma, et c'est souvent que l'on sait déjà ce qui va se passer avant même de l'avoir vu. Moi, je trouve ça triste, pour ne pas dire nul. De même quand on n'arrive pas à rentrer dans l'histoire et à vraiment s'attacher aux personnages, les combats perdent leur intérêt et on regarde avec moins d'assiduité les scènes d'action. On est alors frappé du syndrome Gurren Lagann, dont les symptômes sont caractérisés (chez moi) par un ennui profond devant les combats, menant à des bâillements multiples. Vous m'excuserez, mais quand on s'ennuie devant les combats et les scènes d'action, c'est qu'il y a un défaut au niveau fondamental. Défaut dont je n'ai pas l'intention ni l'envie de pardonner.

L'épisode 6 apporte un vent de fraicheur parmi les montagnes de sperme grâce à de nouveaux personnages qui sont plutôt intéressantes, de par le fait qu'elle sont l'opposé complet des héroïnes. Elles sont d'ailleurs beaucoup plus morales que les deux anges, paradoxalement. A partir de ce moment-là, la fréquence des bons épisodes augmente, certains étant très appréciables (bien que je sois resté de marbre quant à l'humour...). J'ai quand même envie d'évoquer un épisode en particulier qui non seulement est bourré de références que j'adore, mais est excellent sur tous les plans, présentant un concert de rock avec les personnages principaux en tant qu'artistes.

♫ Anarchyyyyy, everyone wants to be me...♪

La deuxième moitié de la série est assez clairement meilleure que la première, à l'inverse de Gurren Lagann. Il n'y a toujours pas de scénario, mais le schéma du Monster of the Week s'efface un peu, ce qui est vraiment bienvenu. C'est ainsi que quand la fin est enfin arrivée, ça me surpris d'être triste de laisser derrière moi les deux héroïnes. P&S n'est finalement pas une série que j'aurai vu de manière complètement apathique, surtout grâce aux 3-4 avant-derniers épisodes. Quand je pense encore à un anime après l'avoir fini, quand je regrette de l'avoir terminé, il remonte un peu dans mon estime.

La dernière production en date de la Gainax est par contre très, très satisfaisante au niveau de l'animation et de la bande-son. Pour ce qui est de l'animation, je ne pense pas me fourvoyer quand je dis que c'est ce qu'on a vu de mieux depuis Full Metal Alchemist : Brotherhood. C'est incroyablement dynamique (en pleine opposition avec la mollesse de tant d'autres animes) et très fluide. L'OST délaisse le classique pour nous servir de la pop et de l'électro. Je le crie haut et fort, en temps normal, je hais ce genre de son. Du plus profond de mon âme. Mais dans de le cas de cette BO, ça colle très bien, et ça contribue au dynamisme de l'anime. P&S a en effet un punch qu'on retrouve dans très peu d'autre productions, comme Gurren Lagann (made in Gainax aussi, de toute façon...). C'est une qualité de prime importance et qui rend P&S encore un peu plus spéciale qu'elle ne l'était déjà.

Je ne suis pas prêt à pardonner les trop nombreux défauts de cet anime, malgré que de nombreux aspects m'ont plu. Quand je regardais les premiers épisodes, je me disais que j'allais finir la série exprès pour la démolir plus tard. A raison : j'ai trouvé la première moitié tout simplement médiocre. Heureusement, donc, que ça s'améliore par la suite. Par contre, l'humour n'est pas en fin de compte ce qui m'a fait accrocher à la série, mais tout simplement le dynamisme, l'ambiance, et surtout les personnages. (Ne mentionnons surtout pas les scènes de transformation, hein...)

Finalement, j'arrive assez mal à cadrer ce qui m'a plu, alors que ce que j'ai détesté est assez clair dans mon esprit. Si le style cartoon ne vous dérange pas, si vous n'accordez pas trop d'importance au scénario, foncez. Sinon, allez-y plus doucement, parce que ça risque d'être insupportable, sinon.

Verdict :6/10
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A propos de l'auteur

Kyoshi, inscrit depuis le 17/05/2010.
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