Critique de l'anime Sukisho

» par Lologust le
09 Août 2011
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"Sukisho" ou "Sukisyo" ou de son vrai nom "Suki na Mono wa Suki Dakara Shouganai" (bien trop long pour que quiconque puisse vraiment s'en souvenir à mon avis) fait parti de ces premiers animes qui ont accompagnés mes pas de nourrissons sur le chemin du BL ("Boy's Love" pour les intimes).

Donc forcément, il fait incontestablement parti de mes premiers coups de foudre en matière de shônen-aï. C'est un anime que j'ai aimé, que j'aime encore et que je continuerais probablement à aimer même dans dix ans. Premier amour oblige :)

Évidemment, au niveau japanime il y a beaucoup mieux dans le genre (Junjou Romantica et j'en passe) mais qu'à cela ne tienne, même si " Sukisyo " a des défauts il ne faut pas cracher dans la soupe pour autant car cette série fait partit de celles dont le potentiel a été mal exploité. Et pourtant il y avait de quoi faire.

Histoire :

Bien sûr, la trame générale est loin d'avoir été ignorée. Révélations, secrets et complots machiavéliques passent bien la ligne d'arrivée donc l'histoire a bien un point final et arrivé au terme du dernier épisode, on ne ressemble pas à des têtards frétillants de frustration. Non, le soucis vient plus de la mise en forme que du scénario lui-même.

Le premier épisode nous met l'eau à la bouche. On découvre que, suite à un accident, Sora a perdu la mémoire. En plus de la raison de son accident, il a également oublié toute son enfance, y compris la personne qui comptait le plus pour lui à cette époque : Sunao. Sunao, qui de son côté, semble souffrir d'un dédoublement de personnalité et qui assure que Sora souffre de la même chose. Aussi voit-on assez rapidement l'apparition de Ran l'amant de Yoru (la double personnalité de Sunao pour le premier et celle de Sora, pour le second).

A partir de là c'est un jeu de séduction plutôt drôle qui s'entame. Sora et Sunao ne s'entendent pas du tout, or leurs doubles personnalités sont amoureuses l'une de l'autre, ce qui du coup, les conduira sans le vouloir à se retrouver dans des positions plutôt ambiguës. En particulier lorsque les hormones de Ran et Yoru se mettrons à chanter au clair de lune et qu'ils leurs sera impossible à l'un comme à l'autre de réfréner leurs ardeurs. Ah la jeunesse !

Alors bien sûr, en surface c'est une drôle d'histoire d'amour avec un drôle de quatuor, mais en profondeur Ran et Yoru n'existent pas uniquement pour contenter les yaoïstes en manquent de câlins ou passer outre les inhibitions de leurs hôtes. Ici le scénario enfle un peu, car ces doubles personnalités sont en réalité les exutoires qui ont permis à Sunao et Sora de survivre à leur misérable enfance. Je dis bien " survivre " car malgré le côté facétieux et romantique des premiers épisodes, l'histoire de ce couple est bien plus dramatique et complexe.

C'est à partir de là qu'on voit les limites de la réalisation.

Les premiers épisodes sont une succession de tranches de vie amusantes, où l'ont découvre les personnages, où Sora essaie de se familiariser avec le fait d'avoir une double personnalité et où la relation entre Sunao et lui se construit petit à petit.

L'humour est présent et même si ça ne casse pas toujours trois pattes à un canard, c'est drôle et j'ai beaucoup ris. En particulier pendant l'épisode 06 (celui de la Saint Valentin) qui m'a arraché un gros éclat de rire quand Sora s'est prit pour un pseudo cupidon. C'est gros comme une maison et ça sent le plan foireux à cent kilomètre à la ronde mais c'est bougrement efficace. Je ne dirais qu'une chose : " Bon sang le coup du violon j'en ai encore mal au ventre ! XD " Je l'ai vu un million de fois et je ris encore...

Donc oui, c'est agréable et drôle. Oui, oui MAIS.

Mais, le problème réside surtout dans le fait que pratiquement aucune information importante n'est donnée. Alors évidemment voir le rapprochement entre Sunao et Sora est sympa, sans compter les tribulations sexuelles de leurs doubles personnalités (quoique je dis ça mais ça reste tout de même ultra soft à ce niveau là) et les petits moments comiques, mais c'est juste tirer sur l'élastique trop longtemps. Parce qu'ensuite l'histoire commence à filer et c'est une explosion d'infos dans les trois derniers épisodes.

Du coup, là où il y aurait du avoir une continuité dans l'évolution de certains évènements on nous sert juste des faits et on se débrouille pour le reste, oubliant au passage quelques explications cruciales. Et si au début on nous servait de l'humour bon enfant on bascule totalement d'un univers à un autre et on se retrouve sans trop savoir comment poussés du plongeoir vers le drame absolu.

Alors on peut critiquer le format court de la série à ce niveau-là, mais moi je dis juste que les premiers épisodes ou au moins, ceux suivants les trois premiers auraient pu être mieux exploités.

Personnages :

Tous plutôt mignons, on a quand même droit à des personnages charismatiques. En particulier, Yoru et Sunao. Bon on a droit au " Seme " (actif) et au " Uke " (passif) de base, Yoru étant l'image même de la virilité masculine (à l'inverse de Sora qui lui est plus remuant et caractériel) et Ran, celle de la jeune épouse amoureuse (contrairement à Sunao qui a plus le caractère d'une "tsundere").

Ensuite viennent les personnages secondaires avec le meilleur ami volontaire et gentil, les parents protecteurs et les amis sympathiques. Ce n'est pas une grande sélection et ça reste très classique, mais ils sont tous très attachants et finissent par nous émouvoir.

Et puis viennent ceux qu'on ne sait pas comment placer. Secondaire ou tertiaire ?

Ils apparaissent en cours de série et semblent avoir une importance particulière dans la vie de nos héros (secondaire?) mais dont ne sait presque rien et dont on en saura pas plus de toute façon puisque comme des cheveux sur la soupe ils ne sont là que le temps d'un épisode (tertiaire ?).

Et enfin on a le gros méchant. Que dire ?

Machiavélique, froid, calculateur, manipulateur, timbré (entouré de roses ? Ah je me demandais bien comment ils avaient recyclé celles de l'opening !). Ouh, ironie, ironie, mais il n'y a vraiment pas grand chose à dire. Son ombre plane tout le long de la série mais il n'est là qu'à la fin tel le "grand boss" final qu'il faut battre pour sauver la princesse. Donc, le méchant classique qui est, et bien... méchant.

Graphismes / Musiques :

Correct sans plus, ça reste très basique ici aussi, autant dans le design que dans les couleurs. Bleu pour le garçon (Sora) et rose pour la fille (Sunao). Des tons pastels qui ne piquent pas les yeux, avec assez souvent un trait en dent de scie (frisant même le laid et la disproportion à certains moments), même si on a droit à quelques beaux plans.

En même temps, j'ai vu pire (la saison 2 de Sorcerer Orphen où je crois que le staff avait décidé de faire son boulot entre deux trajets de voiture) et il faut ajouter que le dessin original du manga est encore plus affreux.

Quelques personnages se ressemblent comme deux gouttes d'eau Sora / Sei et Ichikawa / Kano. Et d'autres personnages sont justes moches (je suis plutôt tolérante au niveau du chara-design et je suis loin d'être réfractaire à l'extravagance, à l'originalité et même au classicisme mais là, franchement, ça craint) : Soushi et Aizawa sont vraiment pas beau, pas beau. Le premier avec une fondue d'algue sur la tête et le second avec un pseudo cocotier en guise de frange... non mais voilà quoi !

Alors manque d'inspiration ou effet de style voulu ?

L'opening est sympa mais téléphoné (que ce soit musicalement ou graphiquement parlant). On entame sur une ambiance plutôt mature et bien foutue pour basculer d'un coup sur du Candy sucrée, bouquets de roses et brumes vaporeuse à l'appui (quoique curieusement, c'est plutôt cette ambiance là qu'on retrouve dans l'anime. A bon entendeur...). Quant à l'ending je ne m'en souviens plus.

En conclusion :

C'est une série gentillette qui ne marquera pas les anales, mais qui se laisse regarder (pour les fans du genre évidemment) et qui a le mérite d'être divertissante. Une série train à vapeur qui prend son temps pour démarrer et à laquelle on a du mal à s'accrocher au début mais qui après un bon coup de boost et un peu de patience, arrive à quai en ayant tout de même satisfait ses clients.

Au final je lui donne un bon 6/10 mais l'épisode de la Saint Valentin avec le fameux coup du violon mérite à lui tout seul un gros point donc, un 7/10 bien mérité pour mon premier amour !

-Lola-

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Lologust, inscrit depuis le 01/08/2011.
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