Critique de l'anime Gunbuster

» par watanuki le
26 Octobre 2006
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Attention, lorsque vous regardez cet anime, ne vous dîtes pas "encore une série à voir", car il s'agit là avant tout d'un jalon de l'histoire du dessin animé.

Le studio Gainax était alors récemment établi, il n'avait guère que les cartoons réalisés pour le Comiket (Daicon III et IV) à son actif. Gunbuster a fait l'effet d'un coup de tonnerre à sa sortie : pour la première fois il y avait des morts tragiques, de la violence psychologique, des émotions fortes et des larmes, avec un refus affiché de faire dans la facilité, même en ce qui concerne le fan service. En effet à cette époque c'était la toute première fois que l'on avait l'occasion de se rincer l'oeil devant un DA... Car c'est à la Gainax que l'on doit plus ou moins la création du fan service : pour la première fois, on peut (enfin????) voir avec Gunbuster des seins qui bougent de façon surréalistes, l'héroïne déchire son costume, exposant sa poitrine nue à la vue de tous, tandis qu'aucun détail n'est omis pour satisfaire -ou choquer- l'oeil du fan... Formule dont on connaît le succès à l'heure actuelle, et que la Gainax est la première à employer massivement (Mahoromatic, Abenobashi, Gunbuster 2, mais Nadia est aussi concernée).

Cela dit il serait triste de ramener Gunbuster à cette anecdote. L'animation est exceptionnelle, le design de Mikimoto est incroyable de perfection, les couleurs sont splendides et surtout les personnages ne se résument pas à des seins qui bougent (ne serait-ce que parce qu'il y a aussi des hommes dedans, et oui!).

Le scénario est excellent, il opère par très fortes ellipses, ce qui est très neuf à l'époque, et aucun épisode n'est gratuit : nous suivons l'évolution difficile d'une héroïne qui n'a aucun talent spécial et qui ne réussit qu'à force de s'accrocher. Le dessin animé accepte aussi l'idée d'une dignité de l'échec, fait rare dans une démarche actuelle où les super pouvoirs permettent de s'en sortir sans problèmes.

Mais surtout, l'audace visuelle est à la hauteur de ce scénario, les créateurs essaient beaucoup de trucs qui deviendront par la suite des fomules de la Gainax...

En tout cas, comment rester de marbre devant l'idée incroyable de réaliser le dernier épisode en noir et blanc, pour mieux rendre à la fois l'énormité du bond temporel, et le tragique (SPOILER) d'une personne qui rentre chez elles des milliers d'années plus tard, condamnée à vivre seule (FIN SPOILER).

Récemment cet épisode a été remis en chantier et les japonais ont pu bénéficier d'une version 16/9 qui rend enfin justice à ce monument de l'animation, sans lequel l'animation japonaise n'en serait pas là où elle en est aujourd'hui.

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

watanuki, inscrit depuis le 21/10/2006.
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