Un coeur d'ombre derrière un voile de soleil

Aku No Hana est pour moi, un anime pervers. Pas dans le sens que vous croyez, mais dans le sens où il met à nu l'être humain. Nous, qui construisons notre masque pièce par pièce au fil de l'âge, pour nous intégrer dans la danse appelée société, avec comme fil conducteur l'éthique. Dans Aku No Hana, tout est balayé en un instant, pour ne laisser place qu'a la brutalité absolument délicieuse et perverse de l'humain. Et cette application se retrouve absolument partout dans l'anime

Abordons le point qui m'a à la fois rebuté et attiré dans cet anime, les graphismes. Je l'avoue, j'aime bien le style ultra japonisé des animes et manga, et je n'apprécie pas spécialement avoir quelque chose se rapprochant trop de la réalité, chose à laquelle je devais m'attendre vu l'utilisation de la rotoscopie ( fait de créer des animations sur des prises du monde réelle, en gros redessiner des personnes réels )pour la réalisation de Aku No Hana. Si je dois parler des graphismes d'un point de vue technique, je n'ai pas grand chose à préciser, la rotoscopie reste intéressante, mais je pense qu'elle est bien moins permissive qu'un anime entièrement réalisé sans prise réelle.

Mais au fur et à mesure de mon visionnage, j'ai réalisé que c'était bien plus qu'une simple envie de faire dans l'original, mais plutôt un partie pris artistique correspondant parfaitement bien à la morale de l'anime.

En effet, comme sous-entendu dans mon introduction, Aku No Hana est un anime marginal, qui tend à briser le conventionnel que chaque personne s'impose à soi-même. Porter son masque, et se déguiser jusqu'à devenir ce que le monde attends de nous plutôt qu'à vivre nos désires, aussi étranges soient-ils.

Et quoi de mieux, me direz-vous, que d'employer la rotoscopie, qui vient s'imposer sur des prises réelles, pour redessiner l'être à sa convenance, cachant ainsi l'humain derrière le dessin ? C'est ainsi que je vois le parti pris graphique, et il convient juste parfaitement à ce que j'ai tiré de cette série.

Mais pour faire tomber les masques, il faut un élément déclencheur, élément qui se trouve en la personne de Nakamura. Car oui, notre protagoniste principal, Takao, vit la vie de tout le monde, un lycéen banal, dans un quotidien banal, amoureux d'une fille, Saeki... Et l'anime nous le fait bien comprendre, via un début de série très languissant, traînant dans les prises de vue. Jusqu'à ce que Nakamura, une marginale, apparaisse...

Et là, les personnalités se dévoilent, en bien comme en mal. Ce qui nous apparaît comme quelque chose de dérangé en début de visionnage, nous fais vite réaliser que chacun possède cette petite partie en lui, qu'il contient, qu'il cache aux yeux des autres, et qui est commune à chaque être humain. Un petit bout d'irraisonnable, de pervers, de marginalité, qui ferait qu'on voudrait faire ce que l'on veut, mais que l'éthique et la raison nous poussent à enterrer au plus profond de nous.

Et ce cache-cache émotionnel/sentimental/pervers vient sublimer encore une fois ma vision d'un anime cherchant à déterrer l'être humain tel qu'il est réellement.

Si nous abordons le sujet de l'histoire, je me dois de reste évasif, car il se passe pas mal de chose, avec du relationnel tortueux et compliqué. Sachez juste que cela sort des sentiers battus, que les relations sont magnifiquement bien amenées, que l'on retrouve en la personnalité de certains protagonistes ce côté "bien rangé/marginal", qui donne vraiment du relief à l'entourage de Takao. Et certains vont très certainement se retrouver concernant différent point de vue de ce dernier envers la fille qu'il aime.

Pour conclure, ce fur l'un de mes derniers visionnages les plus intéressants. J'attends une saison 2 avec grande impatience, la fin de la S1 nous laissant... sur notre faim. Pour une fois qu'originalité rime avec sens, on ne va pas se priver!