Un mélange de genres

» Critique de l'anime Bungô Stray Dogs (TV 1) par Km le
13 Avril 2018

Critique des saisons 1 (7/10) et 2 (8/10)
Dans une teinte bleu vert l’animé évolue avec un rythme équilibré et harmonieux. Les personnages, minces et élégants, presque délicats, nous rappellent Arsène Lupin dans un univers contemporain.
On suit les membres de l’agence de détectives armés. Dotés de superpouvoirs, ils résolvent des enquêtes devant lesquelles la police est impuissante.
Ils s’opposent à deux autres organisations composées de membres aux superpouvoirs qui entreront en scène tour à tour : la mafia portuaire puis une guilde américaine.
Et c’est dans la coexistence de ces trois organisations que réside l’intérêt de l’intrigue. La mafia apporte des combats stratégiques propres et rapides ainsi qu’une certaine tension dramatique. Grâce au personnage de Dazai, qui reprend le style ironique et pessimiste de l’écrivain Osamu Dazai, la confrontation à la mafia portuaire fait aussi rire. La troisième organisation, la guilde américaine, est prétexte à une nouvelle intrigue.
L’animé réussit admirablement ce métissage de genres et de tons ce qui lui confère un équilibre solide. La nuance peut alors se développer : loin de l’univers manichéen, la frontière du bien et du mal est floutée, notamment dans la mesure où elle ne recouvre pas la frontière du légal et de l’illégal. L’homme, même s’il est soumis à la déchéance, est un être responsable capable de choix. En creux une interrogation semble portée sur le bien et le mal, voire, mais c’est peut-être audacieux, sur le bien fondé de cette opposition. En creux, car l’animé veut avant tout nous divertir. Mais son rythme modéré ralentit parfois, et ménage alors des respirations. L’action cède alors la place à des plans longs (mais pas trop) où la musique s’épanouira (cf. S2 Ep 4 vers 15min). La musique semble être une écriture secondaire, qui nous entraîne dans l’image et fait rêver au-delà. L’on se rappellera alors que cet animé met en scène un hommage aux arts. Il y a une référence omniprésente mais légère à la littérature. D’une part la présence de nombreux encarts écrits nous renvoie à la forme écrite du texte de manga, d’autre part les personnages sont nommés selon des auteurs et leur pouvoir reprend un titre d’un de leurs livres. L’animé revendique le superpouvoir de l’imagination et des arts et nous invite à la lecture de la littérature japonaise.

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Km, inscrit depuis le 22/03/2018.
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