Walkure Romanze - Oui, mais non...

En 2009 sortait Princess Lover, anime tiré d’un eroge que j’avais regardé dans une période de creux, et qui m’avait marqué par sa médiocrité crasse… Dernièrement, j’apprenais surpris qu’un studio avait décidé d’adapter à l’écran un nouveau jeu prenant pour thème principal les joutes montées. Autant par curiosité que pour exorciser mon vieux « traumatisme », je me suis lancé dans le visionnage de la production.

Commençons par le point sur lequel il sera difficile de faire la fine bouche : techniquement c’est beau, très bien animé avec une 3D parfaitement intégrée. On ne peut que le constater à chaque nouvel épisode, mais ce sont véritablement les scènes de joutes qui font briller la rétine. Tant sur la charge des chevaux que lors du placement des lances qui finissent par voler en éclat sous la violence des attaques, menaçant de désarçonner les cavalières par la même occasion, on sent que la production n’a pas cherché à faire dans la demi-mesure ni à bâcler son travail. Je n’aurais pas pensé dire ça, mais de ce point de vue, c’est du bon boulot qui a été fait.

Je serai néanmoins plus critique sur la direction artistique de l’anime : avec les couleurs pastels criardes tirant fortement sur le rose, on a parfois l’impression de se balader dans un univers Disney ou pire, chez Barbie et Ken… ou plutôt, Takahiro et son harem.

Alors on me dira que pour un anime tiré d’un eroge, on ne va pas faire la fine bouche, et j’approuverais sans discuter si toute la mièvrerie et le fan service qui en découlent ne dégoulinaient pas sur les scènes d’affrontements entre cavalières, ce qui ne tarde malheureusement pas à arriver. Entre les bons sentiments exacerbés ou la cohue d’adolescentes qui se jettent littéralement sur le jeune homme, on ne tarde pas à faire ressortir les vieux démons de la japanimation, le fan-service en tête. Et bien entendu, aucune de ces demoiselle n’aura le cran d’avouer pourquoi elle tient tant à avoir son propre écuyer, alors que ça crève l’écran à chaque fois.
Bref, malgré une demi-douzaine de love-stories possibles, aucune ne dépassera jamais le stade embryonnaire et l’on terminera sur un statu-quo navrant forçant les héroïnes (et le public) à ronger un peu plus leur frein malgré leur insistance toujours plus marquée quant à ce sujet.
On se consolera avec le fan-service offrant des séquences parfois assez extrêmes, du moins autant qu’elles puissent l’être avant que la censure n’intervienne. Mais au moins, on évite le « nuage magique » qui apparait sans prévenir et rend le tout parfaitement ridicule.

Autre déception concernant la pratique des joutes : à aucun moment on ne nous en explique les tenants et aboutissants. S’agit-il simplement d’une discipline pratiquée de manière ludique dans l’établissement prestigieux ? Offre-t-elle par la suite des débouchés spécifiques dans une carrière militaire ou sportive de haut niveau ?
Même le Panzerfahren de Girls und Panzer proposait une réponse à cette question, complètement WTF certes, mais acceptable malgré tout.

Pour conclure WR, sans être exceptionnel, avait de quoi offrir un programme un peu plus consistant, servi par une animation propre et maîtrisée, un thème original et des personnages attachants. Dommage donc qu’il me semble aussi creux une fois le dernier épisode achevé…