Bien bien... Il est temps de remonter ce sujet! Parce que Monsieur Taniguchi le vaut vraiment bien.
Je parlerais surtout de Quartier Lointain, peut-être un peu du Journal de mon Père. Mais j'avertis de suite que ce sont de petits bijoux! Des belles œuvres dont on veut et on ne peut que prendre soin ; qui ne méritent pas d'être lu à la sauvette depuis la bibliothèque ou supermarché du coin.
Ces deux histoires se ressemblent dans la nostalgie qu'elles exhalent. Et pour moi, ce fut une bonne et douce odeur, teintée évidemment de tristesse, comme tout sentiment nostalgique, mais on en ressort malgré tout apaisé et régénéré. Car ces effluves mélancoliques n'ont pas pour but de nous miner le moral et nous faire humer le passé jusqu'à en avoir mal au crâne.
Non, ces histoires, au contraire, semblent être une mise en garde ; et je parle des deux œuvres. Les souvenirs sont quelque chose de délicat, de précieux, s'en jouer pourrait à l'avenir se retourner contre nous.
On a tous envie d'enterrer quelque chose bien profond, mais cette chose en question, si elle n'a pas été clarifiée et que l'on n'assume par son inhumation. Que l'on fasse attention le jour où elle ressurgira à notre mémoire, ce sera sûrement douloureux.
Dans Quartier Lointain, un quadragénaire revient mystérieusement à l'âge de ses quatorze ans. Il va réapprendre à vivre comme un adolescent, avec une mentalité d'adulte. Comment ne pas "tricher" en faisant appel à toute l'expérience acquise..., tout en revivant les bonheurs de cet âge -ingrat!- :].
Sauf que petit à petit, une révélation importante surgit et constituera la préoccupation de notre 'jeune' ami Hiroshi : la raison pour laquelle il vit ce voyage dans le temps ? Pas sûr, mais c'est comme si les premiers rayons de l'aurore éclairaient à nouveau son passé.
Son père étant le gros nuage qui obscurcira l'horizon... Avait-il le droit d'être à ce point égoïste? Un point très discutable, mais qui a le mérite d'être surprenant à la lecture.
On est donc embarqué dans ce voyage dans le temps, sur une mer loin d'être tranquille puisque tiraillée par des flots d'inquiétudes. Pour finir amarrer dans le présent. Le roulis des vagues a cessé et tout semble à nouveau calme ... Ce naufrage dans son propre passé a-t-il vraiment eu lieu? Certainement; Et les enseignements tirés précieux...
Pour le Journal de mon Père, je serai plus bref puisque Yoichi revit son passé lors de la veillée funèbre, grâce aux souvenirs relatés par sa famille et notamment son oncle. C'est un peu le même principe, puisque lui aussi au final, demeure impuissant. Il contemple ses erreurs, son déni et sa fuite avec peine.
Mais comme je l'ai dis, le résultat reste toujours riche d'enseignements donc à la fin des histoires, on est pas tant censé être en larme, que de vivre avec de nouvelles résolutions.
Personnellement, ça m'a beaucoup fait réfléchir mais l'émotion, comme les goûts et les couleurs, sont confiés à la sensibilité de chacun :].
Brièvement, à propos du dessin; j'avoue que j'en étais pas amoureux au début, encore maintenant mais il est loin de me rebuter et ça s'insère finalement parfaitement dans l'histoire je trouve.
Voilà Emilie, i did it! Mais j'ai l'impression de pas avoir tout retranscrit, ni d'avoir été assez élogieux! Aux autres de compléter ;].