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Critique du manga Hatsukanezumi no Jikan

» par Sirius le
16 Mai 2009
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Dans une académie privée, des étudiants sensés représenter l’élite mais soumis à un joug sans précédent : élevés entre ces murs depuis l’âge de trois ans, ils ne peuvent voir l’extérieur et ont des troubles de mémoire fréquents. Quand Maki rencontre une nouvelle élève, il sent des souvenirs refaire surface et apprend de la demoiselle les mystères cachés derrière l’établissement. Mais la fuite vers l’inconnu est-elle préférable à cette prison dorée?

Hatsukanezumi no Jikan est un manga en 4 volumes de Kei Toume. Ayant apprécié le crayonné très fin et épuré de l’auteur dans Les Lamentations de l’Agneau ainsi que la manière dont elle raconte ses histoires, je n’ai pas hésité à tenter l’expérience.

Il s’agirait d’un premier abord de la vie banale de quelques étudiants dans une école. Le lecteur est introduit dans l’univers sans savoir ce que cache l’espace dans lequel vit Maki. Les interrogations naissent quand un de ses camarades passe un jugement devant une simple caméra pour avoir tenté de s’enfuir de l’établissement. Pourquoi les élèves aspirent à la fuite ? Qui tire les ficelles derrière cette mystérieuse école ?
On se rend vite compte que l’on est étouffé dans un espace clos et inquiétant où le héros commence peu à peu à s’interroger sur ce qui l’entoure. Un élément extérieur viendra bousculer la petite vie tranquille que mènent Maki et ses camarades : il s’agit de Kiriko, une jeune fille mystérieuse qui s’est enfuie et a vécu dans le monde extérieur.

Deux éléments sont essentiels dans le manga : la mémoire et la peur de l’inconnu. A la manière d’un régime totalitaire où chacun est sous l’emprise de Big Brother, les étudiants sont des souris expérimentales à la vie strictement réglementée comme du papier à musique et ont en particulier pris l’habitude d’absorber un médicament qui détruit certains souvenirs. D’où un certain malaise quand des bribes du passé refont surface et que l’on ignore ce qu’elles sous-entendent.
Mais surtout, la peur de l’inconnu, l’angoisse à l’idée d’un extérieur auquel on risque de ne jamais pouvoir s’adapter et qui effraie tellement on l’imagine échapper aux limites de notre entendement. Aussi artificielles puissent-elles paraître, l’homme se complait dans ses limites rassurantes.

Hatsukanezumi no Jikan est une œuvre qui parle de manipulation humaine, de tranche de vie et d’introspection. Si l’essai de Kei Toume n’atteint bien évidemment pas le génie de Georges Orwell, il offre un bel aperçu de l’homme, de ses peurs, de ses aspirations et surtout de ses contradictions.

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Sirius, inscrit depuis le 16/07/2007.
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