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Critique du manga Kurohimé

» par kuchiki byakuya le
06 Septembre 2011
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Ce qui m’a séduit dans ce manga, c’est l’humour, un peu lourd certes, mais divertissant. Malgré une certaine histoire, est-ce que le résultat est à la hauteur des attentes?

Et bien je répondrai: à moitié. Le manga se déroule en deux actes bien distincts qui sont très différents, en terme de qualité. Le premier est bon dans son ensemble (sans crever le plafond non plus car il reste avant tout un divertissement). On y plante un décor sympathique, aux allures de farwest saupoudré de magie. Mélange séduisant, porté par un dessin qui colle bien à l’esprit du manga. Il y a de l’action, des gags, pas toujours drôles mais souvent amusant, et une romance gentillette, mais l’histoire avance lentement car ce ne sont que de petites quêtes, sans grand rapport avec l’état de Kurohime. Qu’importe, les premiers tomes plantent le décor, introduisent les personnages et amènent un point important concernant Kurohime. Ce n’est qu’après que le scénario décolle enfin jusqu’au tome 5 (fin du premier acte). Les révélations sont apportées et assez convaincantes, voir même bien pensées. L’effort était là et amène le lecteur à reconsidérer ce qu’il a lu avant.

Kurohime est un personnage haissable au début. D’abord en tant que gamine qu fait des caprices dignes des enfants gâtées, puis en tant qu’armagicienne qui se montre vaniteuse, également capricieuse. Elle change petit à petit au contact de Zéro qui son inverse. Il est bon, juste, mielleux, presque énervant pour son sens de la justice exacerbé, voir complètement cloche. Mais il se montre aussi courageux, prêt à tout pour défendre celle qu’il aime, quitte à se sacrifier (même si Kurohime le sauve presque à chaque fois). Le méchant à de la classe par contre mais normal car il est le Dieu de la Mort. Ses sbires sont aussi intéressantes car assez humaines dans le fond, surtout Sword, qui éprouve des sentiments. Mais ma préférée reste Asura, démone du feu, qui déteste les humains, tout en se sentant incroyablement attirée par leur esprit complexe.

Le tableau semble satisfaisant jusqu’au tome 5. Oui mais voilà, ca se corse beaucoup par la suite. L’histoire se continue et change un peu ton. Elle devient moins drole, plus romantique, ce qui n’est pas un mal en soi, et même plutôt bien amenée, mais les dérapages liés à ce changement portent un coup au manga, qui ne parviendra plus à se relever. Je veux dire que le mangaka part loin, très loi, trop loin, et finit par se perdre dans les méandres de son scénario, qu’il ne sait plus comment finir et ca se sent parfois.

Kurohime a un but, tout à fait louable sur le fond, et qui gonfle en plus son personnage, déjà bon avant. Elle prend conscience de ce qu’il l’entoure et cherche à récupérer ce qui lui a été pris. Jusque là, rien d’alarmant et ca aurait été suffisant en fait. Mais par je ne sais quel processus, l’heroine se retrouve embarquer dans tout un tas d’aventures, qui plombent le manga. Bien sur, c’était quelque part nécessaire pour le scénario mais j’ai plusieurs fois eu le sentiment que je lisais un autre manga, ou plus exactement, un manga alternatif. Voilà ce qui me gêne. Ca part un peu dans tous les sens, on oublie parfois les raisons de sa quête et passé un cap, ca empire encore.

Les derniers tomes (comprendre à partir du 11. Sur 18, ca fait beaucoup) développent un grand n’importe quoi, dont on ne voit même plus l’intérêt. Retour dans le passé, quêtes annexes qui prennent trop de place, personnages qui se mélangent et qu’on a fini par oublier, révélations dont on ne mesure pas l’importance parce qu’on est perdu, bref, un résultat loin d’être concluant.Le deuxième acte s’embourbe dans trop d’histoires, parfois réussies certes, mais parfois ratées et profondément inutiles. Les personnages perdent un peu de leur éclat dans ce marais et heureusement que les principaux (et anciens) restent relativement intéressants car les nouveaux ne valent pas une cacahuète, sauf pour être sacrifiés sur l’autel du désespoir.

Et puis vient la fin, dans laquelle on plonge en étant déjà à moitié largué. Une fin que je qualifierai de catastrophique, surtout quand on repense aux révélations du premier acte. Impossible de ne pas penser que le mangaka n’avait plus d’imagination et qu’il s’est dépêché de terminer en nous balançant un truc venu de nulle part, car il n’y a vraiment aucune logique, juste pour créer l’illusion d’avoir voulu surprendre le lecteur. On se demande encore par quel chemin sinueux et obscur, la fin peut prendre forme, tellement on se sent perdu et dubitatif.

En gros, Kurohime est une déception énorme, surtout quand on voit le début sympathique et le début du 2ème acte qui promettait de belles choses mais qui se perd complètement en chemin, pour se terminer en catastrophe.

Verdict :5/10
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A propos de l'auteur

kuchiki byakuya, inscrit depuis le 24/08/2006.
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