Soren ayant parfaitement résumé ce que je pensais de la série animée, je vais plutôt m'attaquer au manga, (dont les 15 premiers tomes correspondent à celle-ci) qui la poursuit et raconte la suite. Il vient d'être licencié par kana, donc autant profiter de cette double occasion.
La question, quand on s'attaque à ZKC, c'est de savoir comment un manga avec un pitch aussi convenu et de mauvais augure a réussi à accoucher d'un manga (et d'un anime) aussi génial.
Des gamines de 10 ans aux pouvoirs psys qui jouent aux super-héros sous la supervision d'un surdoué au service du gouvernement, tout en tentant d'améliorer les relations espers-humains. Avouez que c'était mal parti.
Pour commencer, ce qui est certainement l'une des raison du succès de ce manga est ses personnages. Nombreux, variés, drôles et attachants mais aussi sérieux et classes par moment, ils assurent aussi bien les gags en tout genres que les moments sérieux sans aucun soucis. les trois gamines ainsi que leur superviseur, mais aussi la plupart des persos principaux voient leurs personnages travaillés, approfondis et deviennent rapidement très intéressants. Et il en est de même pour les persos secondaire: chacun a le droit à un moment de focus qui va le mettre en valeur et l'expliquer.
Pour donner un exemple, le major Hyoubu, le principal antagoniste, mériterait une critique à lui tout seul. Drôle et insaisissable, émouvant et mélancolique par moment, sans pitié et cruel l'instant d'après, il incarne à lui seul la plus grande réussite de ZKC à mon avis: le parfait mix entre humour et le sérieux/drame. Rarement j'ai pu voir une production mélanger avec autant de brio et de justesse les deux dans tous ses aspects: personnages, situations...
Deuxième grand succès de ZKC: le manga AVANCE. Et pas qu'un peu. Les enfants grandissent, les relations entre les personnages changent, leurs caractère aussi évoluent et c'est un vrai plaisir de suivre l'évolution (heureusement, certaines choses ne changent pas!) de tout ce petit monde. Tout ça renforce vraiment l'idée que l'on suit une grande fresque dont la conclusion s'approche de plus en plus, qu'elle soit heureuse ou non.
D'ailleurs, autre point positif de ZKC, la trame de fond est introduite très tôt et ne s'éloigne jamais totalement: cela renforce le cohérence de l'histoire et atténue l'impression "d'arcs" qui peut parfois nuire à la continuité d'une production.
Dernière chose: ça a beau être relativement peu digne d'intérêt habituellement, les yonkomas (gags en quatre cases) de fin de tomes de ZKC sont une vraie réussite: un sourire après une fin de tome parfois sombre est toujours un plus et ils permettent aussi de garder le contact avec des personnages mis de côté pour un moment, ce qui est inévitable dans une série fleuve de ce style. Mais ils permettent aussi d'approfondir ou de créer le côté comique de certains personnage (l'un des fondement de ZKC, comme je l'avais dit plus haut), voir même carrément d'en introduire. Ils ne pas à sous-estimer, ces petits gags. Et en plus, ils sont en général excellents...
Sur le plan technique, si le manga souffre dans les premier tomes d'un design étrangement old-school et peu lisible par moment, cette impression s'atténue peu à peu lorsque Takashi Shiina se met à trouver son véritable style: celui-ci est plaisant et clair, et convient sans peine à la plupart des situations dramatiques comme comiques. Pour finir, l'auteur utilise également des design célèbres de temps à autres pour renforcer l'humour et s'en tire très bien: attendez de tomber sur une parodie du style de Takeshi Obata, de Kazuo Umezu ou de Tezuka au détour d'une page ou d'un yonkoma...
Bref, ne vous fiez pas au chara design vieillot des premier tomes ni à la faiblesse du pitch ou du début de ce manga. Ce serait passer à côté d'une grande histoire, de personnages terriblement attachant, et d'un parfait cocktail entre humour, action et drame.
Un manga que vous gagnerez donc à découvrir, et dont vous ne ressortirez probablement plus une fois plongé dedans.
C'est donc un 8/10 mais la note est susceptible monter encore plus selon la fin... Et j'éditerais, comme d'habitude.