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A Silent Voice – La parole est d’Argent mais le silence est d’Or

Publié le 16/03/2015 par dans Manga - 5 commentaires

A-Silent-Voice-Titre

Yoshitoki OIMA (ou OHIMA, cela dépend) est une jeune mangaka qui débute. Koe no Katachi (A Silent Voice) représente donc ses premiers pas dans le monde du manga. Publiée dans le Shônen Magazine de l’éditeur Kodansha, qui a comporté quelques mangas célèbres comme GTO, Negima ou Fairy Tail, on peut se demander si elle a les atouts pour réussir. Parfaite inconnue au bataillon, il lui faut alors être originale. Pari réussi ? Pour sûr ! Déjà, ici, pas de superpouvoirs ou de scènes ecchi. On part sur une base simple : une histoire de lycéens avec un sujet au centre de toutes les attentions au Japon : le bizutage scolaire.

Tout commence lorsqu’un jour Shoko Nishimiya, une jeune malentendante, arrive dans une nouvelle école. Elle se retrouve dans la classe de Shoya Ishida, un garçon comme tous les autres. La venue d’une fille si différente de par ses problèmes auditifs ne sera qu’une nouvelle source d’amusement aux yeux du garçon. Il faut dire que Shoya Ishida est un casse-cou : sauter d’un pont pour atterrir dans une rivière ne lui fait pas peur ! Toujours prêt à relever les défis les plus stupides, il va être le premier à faire des misères à Shoko. Pourtant, celle-ci se laissera faire, s’excusant continuellement de ne pas comprendre la situation à cause de sa surdité. Bien que cela fasse rire ses camarades et que le professeur semble le comprendre, Shoya Ishida dépasse les limites : à force de jeter l’appareil auditif de Shoko, le principal est mis au courant. Aussitôt, toutes les accusations se portent sur Shoya … et sa vie va changer du jour au lendemain.

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Lui qui était toujours le mieux placé pour les farces, faisant rire ses camarades, voilà que ces derniers se retournent contre lui. Brimades, vol de chaussures, « abandon » du professeur qui ne montre en rien la pédagogie de son métier, il n’y a que Shoko qui continue, inlassablement, à mener sa petite existence, effaçant les traces des moqueries de ses camarades sur son pupitre. Shoya, avec l’insouciance de l’enfance, n’arrive pas à la comprendre et va jusqu’à se bagarrer avec la jeune fille, jusqu’au point où celle-ci se retrouve obligée de changer d’école un mois plus tard. Quant au pupitre qu’elle lavait tous les jours… c’était celui de Shoya. Cette étape dans la vie de Shoya l’accompagnera durant de nombreuses années. Continuellement mis de côté, il n’est plus que l’ombre de lui-même, se détestant de rendre malheureuse sa mère et n’ayant plus aucun ami. Puis un jour, dans son nouveau lycée, il retrouve la fille qu’il haïssait dans son enfance, celle à cause de qui tout a commencé : Shoko.

A Silent Voice est une œuvre faite pour durer et perdurer. Une histoire intemporelle, qui, dans quelques années, sera toujours d’actualité. Ici, il n’est pas question d’aventure héroïque. Ici, il s’agit simplement de la vie de tous les jours. Il suffit de faire quelques mètres, de se diriger vers l’école la plus proche, pour vous retrouver en plein dans le sujet principal d’A Silent Voice. Et c’est pour cela que ce tome marque les esprits. Le dessin peut paraître brouillon, difficile à apprécier mais la mangaka, grâce à quelques symboles comme les croix, arrive à imposer son genre et à graver cela dans nos esprits.

A-Silent-Voice-2

Ce premier tome fait office de prélude à cette histoire terminée en sept volumes. Ainsi, les éditions Ki-oon, en licenciant ce manga, était sûr de réussir leur coup. Impossible de rester neutre devant une telle histoire, difficile de lui trouver un défaut quand dans notre entourage, une personne a sûrement vécu de tels évènements.

De mon côté, le plaisir est bel et bien là. Moi qui suis habitué à des œuvres parfois très anciennes (comme Kinnikuman), ce n’est pas forcément pour son flot de détails que j’apprécie un manga. Ainsi, pour un début, Koe no Katachi se permet de graver tout de suite une place dans ma mémoire, comme le ferait un Onani Master Kurosawa. Quand on sait que la série ne fera que sept tomes, pourquoi se priver d’une histoire originale et courte ?

Criant de vérité, ne partant jamais dans le pathos exagéré, le premier volume d’A Silent Voice fait commencer d’une bien belle manière l’année 2015, partant déjà comme favori aux yeux de beaucoup.

Disponible depuis le 22 Janvier 2015 aux éditions Ki-oon. Prix : 6,60€

5 commentaires

Un gros coup de coeur pour moi également !
Je me suis procuré les deux premiers volumes, chacun le jour de leur sortie respective.

On les dévore à une vitesse comme c’est pas permis, même en prenant le temps d’apprécier la patte de Mlle Oima, que je trouve très jolie personnellement, la lecture semble trop rapide et on en redemande.
C’est tellement impactant et poignant comme sujet, de plus que l’interprétation est magnifiquement mise en page, on s’attache vite à Shoya et Shoko et l’histoire est vraiment bouleversante.

Vraiment sympa comme article ! =)

Bien joué de la part de l’éditeur, cette sortie vient relever encore un peu plus le standing de leur catalogue. Quant à l’auteur(e) j’apprécie son trait pour sa simplicité, bien que parfois il puisse paraitre un peu brouillon. En fait je remarque juste que les personnages de cette histoire sont bien mis valeur et pour moi c’est quelque chose d’essentiel (ils ne se ressemblent pas, ne sont pas désagréables à regarder et il y a un bon travail / rendu au niveau de leurs expressions faciales).

Au delà de l’histoire j’apprécie le traitement de sujets touchant aussi bien à l’humain qu’au social, et tout particulièrement la problématique de « la différence », qui ressortait bien ici . On voit bien toutes les conséquences néfastes qu’elle peut engendrer au niveau des comportements, autant chez les adultes que chez les enfants : harcèlement moral, violence, déni et rejet de l’autre. Bref, c’était un tome rude et touchant en même temps. ~

Donc c’est une très bonne entame (et heureusement la suite l’est aussi). Et bien joué pour cet article clair, concis et agréable qui met en lumière les qualités de ce premier tome de A Silent Voice. :)

Il n’est pas exclu que je me laisse tenter un de ces jours. À la vue de tout le bien que l’on peut m’en dire.

Tu ne devrais pas t’inquiéter ou te poser la question, Leaf.
Ce manga se doit d’être acheté … :)
Et content que ça vous plaise, le second tome est tout aussi bon !

Pas encore lu le deuxième mais le premier m’a suffit pour savoir que je continuerai la série.
Un sujet délicat, les brimades à l’école, la tête de turc etc. J’ai juste trouvé le retournement de veste général un peu gros mais c’est une oeuvre de qualité !
Le sujet de l’intégration des personnes porteuses de handicap est aussi le sujet principal car Shoko est un peu laissée de coté…
Merci pour cet article, silence voice fera parler de lui c’et sûr.

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