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Monster-kun, Sukinayo et Kamisama Kiss

Publié le 19/11/2012 par dans Anime - un commentaire

Paraît-il que le printemps est la saison de l’amour et des fleurs. Cette année, il semble s’être invité en plein automne comme on peut compter parmi les nouvelles séries pas moins de trois adaptations de shôjos. Du jamais vu, d’autant plus que l’espèce était en voie de disparition depuis le succès Kimi ni Todoke. Joli prétexte pour aborder non pas un mais trois nouveaux titres : Tonari no Kaibutsu-kunSukitte Ii na yo et Kamisama Kiss. Au menu : des couples en devenir, de la franchise, des chassés-croisés et des yôkai !

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Premier point commun entre ces quelques séries : un baiser dès le premier épisode ! De quoi rassurer ceux qui s’agacent de suivre un couple vedette peu entreprenant. Mais chaque fois un baiser pour le moins ambigu. Durant le premier, Haru se rend compte que Shizuku ne fait pas battre son cœur. La pauvre a failli s’étouffer. Yamato se sert du second pour décourager un homme qui suit Mei de trop près. Le dernier scelle le contrat entre la nouvelle déesse Nanami et son serviteur, l’esprit renard Tomoe. Malheureusement, tous ces concours de circonstances ne préfigurent en rien une franchise dans la relation : ils nous rappellent juste qu’un baiser n’est pas forcément l’expression d’un amour réciproque. Celui-ci demande à être forgé tout au long des épisodes à venir. Comme à l’accoutumée en quelque sorte.

Nous avons trois récits très différents les uns des autres. Tonari no Kaibutsu-kun et Sukitte Ii na yo se ressemblent beaucoup car romances et tranches de vie s’y succèdent au sein d’un groupe d’étudiants qui s’élargit au fil des épisodes. Cependant, là où le premier s’appuie sur un casting pétillant d’originalité et de dynamisme ainsi qu’une bonne dose d’humour, le second se distingue par ses thématiques plus matures telles que la sexualité, l’isolement et l’estime de soi. En revanche, Kamisama Kiss explore un tout autre aspect du shôjo où la jeune fille est plongée dans un monde fantastique peuplé d’esprits et de démons. De petites histoires qui nous touchent à chaque épisode pour nous attacher toujours plus à l’univers et ses personnages.

On ne sait pas vraiment où nous mène chaque récit. Tonari no Kaibutsu-kun a entrepris une sorte de chassé-croisé qui tient difficilement la route. Sukitte Ii na yo ne laisse planer aucun mystére sur les sentiments des personnages. Tout semble trop direct pour laisser une place au mélodrame même si quelques rivalités se profilent à l’horizon. En ce qui concerne Kamisama Kiss, sa structure annonce de simples aventures à la manière de Natsume Yuujinchou.

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Si vous préférez un shôjo péchu avec un coq à la vedette.

Présentons un peu les héroïnes puis leurs prétendants. Là aussi, celles de Tonari no Kaibutsu-kun et Sukitte Ii na yo se ressemblent. Pas qu’elles soient toutes les deux planche à pain mais leur côté asocial et leur froideur surtout. Shizuku n’aspire qu’à rester la meilleure élève de son école et se fiche pas mal de socialiser. En ce qui concerne Mei, c’est un vieux traumatisme qui la pousse à un certain isolement. On se moque d’elle car il y a quelque chose de désuet dans sa façon de s’habiller en jupe longue et elle n’a jamais eu de petit ami. Jusqu’au jour où une rencontre les conduit à s’ouvrir aux autres, à l’être aimé tout d’abord puis à leur entourage qui ne cessera dès lors de s’agrandir. Nanami est quand à elle une lycéenne tout ce qu’il y a de plus banale qui se retrouve sans domicile le jour où son père fait faillite. Elle possède ce pétillant caractère propre à toutes les héroïnes de Julietta Suzuki, un côté franc et dynamique illustré par une impressionnante palette d’expressions. La jeune fille manifeste souvent un tempérament capricieux et une insolence pleine de fraicheur. Après tout, c’est une déesse!

Tonari no Kaibutsu-kun (littéralement « mon voisin le monstre ») met l’emphase sur Haru, un personnage à problèmes. On voit encore sur les murs de l’école la trace laissée par la dépouille des sempais qu’il a éclatés dans un accès de violence. Son naturel féroce et asocial  laisse place à une convivialité insoupçonnée après sa rencontre avec Shizuku. L’apollon de Sukitte Ii na yo, le grand Yamato, est un prototype du beau gosse entouré d’une armada d’admiratrices. Le genre de type d’autant plus agaçant que sa grosse mèche lui donne un sale air efféminé. Comme le laisse entendre son statut d’esprit renard, Tomoe est quand à lui d’un naturel espiègle et orgueilleux. Un peu androgyne sur les bords aussi. On sent qu’il se soucie beaucoup de Nanami mais on se demande encore si cet attachement n’est pas juste une conséquence du pacte. Il n’apprécie pas de voir ce petit brin de fille le mener par le bout du nez.

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Si vous préférez un shôjo plus direct et mature.

Shizuku est sans doute mon héroïne fétiche de la saison car son caractère taciturne et réservé fait très vite place à une impressionnante franchise des sentiments. Plutôt rafraîchissant quand on sait que ce genre de personnage met traditionnellement un temps absurde à sortir du placard. C’est d’ailleurs le cas de Sukitte Ii na yo où Mei n’est pas encore décidée à répondre aux sentiments de Yamato en prononçant les mots stupides du titre alors que son comportement reste assez explicite. La situation de Nanami est plus complexe comme Tomoe n’est pas un humain. Les quelques regards emplis de douceur et d’affection trahissent les sentiments de la jeune fille mais on a plutôt affaire à une romance toute en subtilité qui rappelle celle d’Hotarubi no Mori e entre la petite Hotaru et le yôkai.

Niveau  réalisation, on sent que les moyens ne sont pas les mêmes d’un studio à l’autre. Brains Base s’appuie clairement sur un plus grand budget : l’univers de Tonari no Kaibutsu-kun est plus vivant et dynamique alors que les autres titres compensent leur manque d’animation en soignant la mise en scène. Kaburaki Hiro (réalisateur de Kimi ni Todoke) a fait preuve de beaucoup d’imagination dans la conception de l’opening, notamment le passage où le voisin de Shizuku prend successivement la forme d’un chien, d’une ombre, de slimes, d’un sac ou encore d’un coq. Histoire de montrer que Haru est un personnage très difficile à cerner. L’ending est illustré de superbes artworks ornés de quelques objets animés. Ne manquez pas non plus le surprenant épilogue de l’épisode 5 où l’espace d’une minute la trame est transférée à l’époque Edo. De quoi rappeler la déroutante mise en scène du trailer qui mentait allègrement sur la marchandise. J’attends les versions western et sci-fi de Tonari no Kaibutsu-kun.

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Si vous préférez les histoires de yôkai avec une héroïne pétillante.

Ce sont trois shôjos aux tonalités très différentes qui nous sont présentés. Tonari no Kaibutsu-kun s’appuie sur une palette de couleurs vives qui se fondent à merveille dans l’ambiance pétillante du récit. Celles de Sukitte Ii na yo sont beaucoup plus ternes pour décrire avec réalisme le quotidien de jeunes gens mals dans leur peau. Pourtant, c’est le récit qui transpire le plus la guimauve : des petits regards tout plein, des mots doux partout, des baisers à la pelle. J’aime beaucoup la petite minute qui suit l’ending, où l’on voit une Mei version SD qui raconte ses états d’âme en compagnie de son petit chat. Une pointe d’humour bienvenue qui permet de s’attacher à l’héroïne. Kamisama Kiss nous plonge dans le folklore japonais et ses mythes. Pour donner un côté féerique à ce petit univers, Akitarou Daichi (le réalisateur de Fruits Basket et Kodocha) n’hésite pas à abuser des boules de lumière et des fleurs ornementales. A la fois bon enfant et charmant, le générique d’ouverture nous sert une petite chanson sous forme de prière à la déesse, celle d’une fille qui en a marre d’être trop gentille !

Au final, si vous êtes fleur bleue, régalez-vous de ce plein de romance servi cet automne. Si vous êtes plus modéré, privilégiez Tonari no Kaibutsu-kun, un shôjo plus accessible aux réfractaires du genre. Comme chaque série ne comptera en principe que 13 épisodes, il faut s’attendre à une fin arrangée et espérer que le succès soit au rendez-vous pour une suite. Dans nos librairies, on peut déjà lire Divine Nanami publié chez Delcourt. Gageons que les deux autres titres l’y rejoindront bientôt.

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