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L’histoire du Japon vue à travers Kenshin Le Vagabond

Publié le 29/09/2009 par Beck dans Dossiers - 8 commentaires

Si on utilise le système de classification des mangas, Kenshin Le Vagabond (るろうに剣心 aka Rurôni Kenshin) est un shônen pur et dur. L’action, l’aventure et les combats sont l’essence même de ce titre en 28 volumes de Nobuhiro Watsuki publié dans les années 1990. L’auteur y développe une histoire un peu classique d’un assassin repenti qui doit affronter des hordes d’ennemis de plus en plus puissants pour protéger des êtres proches. Mais, vis-à-vis de la concurrence, Rurôni Kenshin se démarque grâce à l’utilisation d’un contexte historique très fort. Si les combats sont loin d’être réalistes, certains lieux et évènements font référence à des franges véridiques de l’histoire du Japon. L’auteur avoue même plusieurs fois s’être inspiré de personnages historiques pour imaginer certains de ses héros. L’Histoire (avec un grand « H ») a tellement inspiré le mangaka que même son scénario est parfois dicté par la réalité historique de la période qu’il a choisi. En plus d’être un shônen réussi, Rurôni Kenshin est donc également une ouverture sur l’histoire du Japon et un moyen de découvrir le passé tumultueux de ce pays qui fascine tant le monde occidental.

 

L’Ere Edo :

La première page du premier tome est à peine ouverte que la première référence apparaît :

“Il y a 140 ans, Kyoto était pris dans le tourbillon mouvementé de la fin de l’Ere Edo, une époque d’ouverture vers le monde, marqué notamment par l’embarquement des “navires noirs” dirigés par le commandant Perry. »

Pour bien comprendre cette phrase, il faut savoir que l’Histoire japonaise est traditionnellement divisée en intervalles qui peuvent prendre le nom d’ère, de période ou d’époque. Ainsi, au milieu du 16ème siècle, le Japon est en pleine période Sengoku, un laps de temps où le pays est très instable avec de fortes turbulences sociales et de très fréquents conflits militaires. Mais, sous l’impulsion de trois hommes, Nobunaga Oda, Hideyoshi Toyotomi et Ieyasu Tokugawa, le pays va petit à petit s’unifier. L’étape cruciale de cette unification est la bataille de Sekigahara qui oppose Ieyasu Tokugawa à un fidèle d’Hideyoshi Toyotomi en 1600. En gagnant cette bataille, Ieyasu Tokugawa s’ouvre les portes du pouvoir. Trois ans plus tard, il se fait proclamer « shogun » et ouvre ainsi l’Ere Edo.

Iemitsu TokugawaCette ère est donc caractérisé par le shogunat (ou « bakufu »), une sorte de dictature militaire installée à Edo (connu aujourd’hui sous le nom de Tokyo) et qui exerce un pouvoir politique, administratif et économique sur le pays. L’empereur est toujours présent mais ne possède qu’un rôle spirituel. Pour s’assurer le contrôle du pays, le shogun met en place un système extrêmement rigide de seigneurs locaux. Chaque seigneur, appelé « daimyo », contrôle un fief et rend compte directement au shogun qui s’assure de sa fidélité par différents moyens (comme la prise en otage de la famille par exemple). D’un point de vue culturel, cette ère correspond à une période de fermeture à cause du « sakoku », une politique isolationniste mise en place par Iemitsu Tokugawa. Les Européens ne sont pas admis dans le pays (hormis quelques comptoirs ouverts en particulier aux Hollandais) sous peine de mort. Le Japon se contente juste d’entretenir quelques relations diplomatiques avec la Corée et des échanges commerciaux avec la Chine et la Hollande.

PerryCependant, un évènement va venir perturber tout ça. En 1852, Matthew Perry, commodore américain, part de Norfolk en direction du Japon. La mission qui lui est confiée par le gouvernement américain est claire : ouvrir une route commerciale vers le Japon et mettre fin à l’isolationnisme du pays au soleil levant. Arrivé sur les côtes en juillet 1853, le commodore Perry menace d’utiliser la force s’il ne peut pas débarquer. Par peur, les autorités nipponnes cèdent et Matthew Perry peut transmettre le courrier écrit par son président au shogun. En attendant une réponse officielle, il se réfugie alors sur les côtes chinoises et revient comme prévu six mois plus tard avec cette fois-ci une flotte deux fois supérieure en nombre (les fameux “bateaux noirs”). Le shogunat décide alors de céder et signe la convention de Kanagawa. Cette dernière ouvre les ports de Shimoda et Hakodate aux Occidentaux. Mais cette décision ne fait pas l’umanimité et, à partir de 1858, certains nobles commencent à reprocher cette ouverture du pays. La convention de Kanagawa devient alors le point de départ d’un début de scission entre une partie des daimyos fidèles au shogunat et une autre hostile aux étrangers. Au fil du temps, la situation empire et, le 3 janvier 1868, la noblesse proclame à Kyoto le retour à l’ancienne monarchie. Par cet acte, l’empereur Mutsuhito décide de reprendre le pouvoir et le Japon peut alors rentrer de plein pied dans la restauration Meiji.

 

La Restauration Meiji :

Nobuhiro Watsuki est extrêmement précis dans la datation de son scénario. L’action débute à Tokyo en 1878 soit environ une dizaine d’années après le début historique de la Restauration Meiji. Sous l’impulsion de l’empereur, de profonds changements apparaissent durant cette époque.

Empereur MutsuhitoTout d’abord, le pouvoir est aux mains de l’empereur qui assure les fonctions de chef d’Etat. Une fois à la tête du pays, il initie des réformes importantes dans le but de moderniser et d’industrialiser le pays. L’empereur veut éviter à tout prix de tomber sous la domination d’un pays occidental. Il commence par mettre fin à la politique isolationniste du « sakoku », il abolit le système féodal, développe les chemins de fer, crée une monnaie nationale, etc. Sa première décision est d’ailleurs très symbolique. Durant l’Ere Edo, la « capitale impériale » est Kyoto tandis que le pouvoir est à Edo. Une fois sur le trône, L’empereur Mutsuhito décide de quitter Kyoto pour s’installer dans la ville d’Edo qu’il rebaptise Tokyo pour l’occasion.

Parmi les différentes réformes, il y en a une à l’origine de nombreux troubles : la dissolution de la classe guerrière des samouraïs. En 1876, l’empereur prend une première décision : il restreint l’usage du sabre à l’armée impériale japonaise et l’interdit donc aux samouraïs. Face à cette interdiction, certains samouraïs jouent le jeu et partent se reconvertir dans la vie économique, politique ou militaire du pays. Mais une partie de cette classe a très difficilement accepté cette décision et le gouvernement s’est vu obligé de réprimer plusieurs révoltes. La plus importante est la rébellion de Satsuma. Mené par Saigo Takamori, cette longue guerre civile se termine lors de la bataille de Shiroyama avec un très lourd bilan : des centaines de milliers de morts dans les deux camps et une énorme dette pour le gouvernement nippon. Puis, en 1878, l’empereur dissout officiellement les privilèges des samouraïs. Ces derniers disparaissent alors officiellement de la vie du pays.

Vous vous en doutez, le passage entre l’Ere Edo et la Restauration Meiji ne s’est pas fait du jour au lendemain. Entre les deux, il y a eu une longue période de transition appelée « bakumatsu ». C’est une période durant laquelle les forces fidèles au shogun affrontent les troupes pro-empereur. Mais d’autres personnes essayent également de prendre le pouvoir. Dans le manga, c’est le cas de Makoto Shishio, un ancien assassin que Kenshin doit affronter. Face à la « menace occidentale », il veut prendre les rênes du pays afin de lui donner les moyens de ne pas tomber sous le joug d’une puissance occidentale. Seulement, il doit faire face à Kenshin qui représente un autre idéal pour le pays.

 

Le Shinokosho :

Au début du deuxième tome, Kenshin doit affronter ce qui deviendra un futur compagnon : Sanosuke Sagara. Alors que le combat est à l’avantage de l’ancien assassin, Nobuhiro Watsuki nous dévoile une partie du passé de Sanosuke. On assiste alors à une scène d’enfance où ce dernier est en pleine discussion avec Sauzou Sagara, capitaine d’une des trois divisions du Sekihotai. Capitaine Sagara, comme il est appelé, tient le discours suivant :

“Ecoute bien Sanosuke, une nouvelle ère s’ouvre à nous après 300 ans de règne des Tokugawa. Finie l’oppression des faibles ainsi que l’inégalité des quatre classes“.

Sauzou Sagara fait allusion au « Shinokosho », un système de hiérarchisation sociale en quatre classes qui a fait son apparition durant l’Ere Edo.

Shinokosho

– La première classe, la plus importante hiérarchiquement, est la classe des guerriers. Elle comprend le shogun, les samouraïs et leur entourage. Pour se distinguer, l’élément indispensable est le port de deux sabres : un long (katana) et un court (wakizashi). Le port d’armes leur permet d’exercer le « kirisute gomen », le droit à la vie et à la mort sur tous les membres des autres castes. De plus, les membres de cette classe ont le droit de porter un nom de famille, privilège qui est également réservé à certaines professions très ciblées.

– La deuxième classe est celle des paysans. Ils ne sont pas directement propriétaires des terres mais c’est eux qui assurent la gestion des villages. Ils organisent également des assemblées de chef de famille pour s’assurer du paiement des impôts et du maintien de l’ordre.

– En troisième position, on trouve la caste des artisans. Avec le développement des cités, l’activité artisanale va en grandissant pour toucher des domaines aussi vastes que le batîment, la confection de textiles ou la production de médicaments.

– La quatrième classe est celle des marchands. Cette classe vient en dernier car la culture japonaise donne plus d’importance à ceux qui protégent la patrie qu’à ceux qui produisent. Après, il faut bien se douter que les riches marchands étaient sans doute mieux estimés que les pauvres artisans.

– Enfin, il y a des catégories de personnes qui n’entrent pas dans les classes ci-dessus. Par exemple, toutes les personnes ayant une activité en rapport avec la mort (abattage, boucherie, tannage de peaux…) mais aussi les « hinins », exclus pour avoir commis un crime ou une faute grave. On peut égaler citer les « ronins », les samouraïs sans seigneur et les « mushuku », des vagabonds pouvant effectuer de menus travaux.

Ces éléments permettent d’éclairer les propos du Capitaine Sagara. Avec l’arrivée de la Restauration Meiji, il rêve que la société japonaise mette fin à ce système de caste sociale. Les propos que tiens Sanosuke quelques cases plus loin deviennent également un peu plus compréhensible :

“Mon capitaine, si l’égalité des quatre classes devient réalité, les enfants de paysans comme moi pourront-ils eux aussi avoir un nom de famille ? ”

Fils de paysans, Sanosuke ne peut pas prétendre à porter un nom de famille mais la fin de ce système de caste lui permet d’en adopter un. Avec son autorisation, il prend celui de son modèle et Sanosuke devient Sanosuke Sagara.

A propos de Sauzo Sagara :

Sauzo SagaraSozo Sagara est un personnage historique du Japon. A la fin de l’Ere Edo, avec la mort du shogun, le « Kangun » (l’armée qui supportait la révolution impériale contre le shogun) gagne d’autres victoires contre les restes de l’armée fidèle au « bakufu » dans les fiefs de Toba et Fumishi. Sauzo Sagara a fait partie du « Kangun » du « Tobaku Senpo Kyodotai Sekihotai » qui a joué un rôle de support pour les clans de l’ouest et du sud qui menaient la rébellion dans le but de renverser le shogun. Une de leur principales promesses étaient une réduction de 50% des taxes pour le peuple après l’accomplissement de la restauration impériale.
Le 28 février 1868, Sozo Sagara est informé de l’arrivée de Tokisada Iwakura dans une auberge de Shimosuwa dans laquelle Sauzo avait déjà séjourné. Tokisada Iwakura était le gouverneur de Tosando, une province importante. En conséquence, Sozo Sagara libère le logement pour le gouverneur et se retire dans la ville de Toyohashi. Le 1er mars, il est convoqué pour un conseil de guerre mais, à la place, il est capturé par Iwakura Tokisada. Les autres membres du Sekihotai sont également attrapés, décapités un par un et leurs têtes sont exposées au public pour les disgracier.
Il est dit que l’armée impériale a fait de Sozo Sagara et de ses compagnons des boucs émissaires car le nouveau gouvernement ne pouvait pas entièrement tenir la promesse publique de réduire de 50% les taxes. En conséquent, ils ont décidé de disgracier Sozo Sagara et ses hommes en espérant que cela détourne l’attention du peuple de cette promesse non tenue.
Plus tard, un mémorial appelé Sakigake-zuka ou Sagara-zuka sera érigé par ceux qui considéraient que Sauzo Sagara était un leader dans la restauration impériale et un pionner de cette nouvelle époque et, durant la période Meiji, le petit-fils de Sauzo Sagara tenta de racheter l’honneur de son ancêtre. Après avoir fait énormément d’efforts, il est récompensé en 1928. Cette année, durant la cérémonie d’intronisation de l’empereur Showa, Sauzo Sagara est nommé « Sho Go-i », un haut grade dans l’armée japonaise.

Pour revenir au personnage de Sanosuke, la trahison de son pays envers son idole est évidemment mal vécue. Quand il croise Kenshin, ce dernier devient le symbole de ce qu’a subi le Sekihotai. Le vaincre devient alors une nécessité afin de venger son idole de toujours.

 

Le Shinsen Gumi :

Un peu plus loin dans ce même tome, Kenshin croise le chemin de l’assassin Jinné Udo. Après un bref combat, Sanosuke et Kenshin discutent dans la rue et ce dernier en dit plus un peu plus sur l’origine de cet homme. Il dévoile alors qu’il appartenait autrefois au Shinsen Gumi.

Isami KondoLe Shinsen Gumi est une force de police spéciale de la fin de l’Ere Edo formée de groupes appelés « bantais ». Devenu quasiment légendaire, ce groupe est connu pour son efficacité grâce à des pouvoirs étendus et à un règlement intérieur très dur. Pour parler de sa création, il faut remonter à l’arrivée des navires noirs du commandant Perry en 1853. L’arrivée de ce représentant du gouvernement américain va provoquer un fort sentiment d’insécurité dans le pays. Le peuple, et en particulier les samouraïs, commence à douter de la capacité du bakufu à se défendre face à ces « envahisseurs ». Un sentiment d’union nationale de lutte contre ces « barbares » nait dans le pays sous le nom de « Sonno Joi » (« révère l’empereur, chasse les barbares »). Petit à petit, des samouraïs quittent leur fief et leur clan pour se rendre à Kyoto et alimenter le mouvement révolutionnaire. Il s’agit de renverser le shogun car ce dernier est jugé incapable d’assurer la sécurité du pays. Cependant, ces samuraïs se regroupent sans aucune coordination et font ainsi naître une certaine anarchie dans la ville.
Pour y faire face, le shogun décide de les embaucher et de former des « rônin-taïs », des samuraïs à son service. Plusieurs écoles de sabre envoient alors des hommes pour qu’ils intègrent ces groupes, l’un d’entre d’eux est d’ailleurs destiné à la protection personnelle du shogun lors de ses visites à Kyoto. Mais, au départ, ces premiers groupes sont en proie aux querelles internes si bien que beaucoup de samouraïs quittent prématurément cette unité. A la fin, il reste uniquement un groupe de 13 ronins qui constitue la base du Shinsen Gumi.
Une fois stable, le Shinsen Gumi commence alors à recruter de nombreux samuraïs grâce à des tests de combats au sabre. Au plus haut, cette milice a compté entre 200 et 300 personnes pour remplir son objectif de maintien de l’ordre public. Chaque membre était soumis à un règlement intérieur dont voici quelques extraits :

Article 1er: Il est interdit de s’écarter de la voie propre à l’humanité.
Article 2: Il est interdit de quitter le Shinsen Gumi.
Article 3: Il est interdit de collecter de l’argent en dehors du cadre du Shinsen Gumi.
Article 4: Il est interdit de se mêler de litiges ne concernant pas le Shinsen Gumi.
Article 5: Il est interdit de combattre à son propre compte.

Shinsengumi by watsukiVoici également quelques annexes parfaitement explicites sur l’ambiance qui devait régner :
– Si le leader d’une unité est mortellement blessé dans un combat, tous les membres du groupe qu’il commandait doivent combattre et mourir sur place.
– Même dans un combat où les pertes sont élevées, il est interdit de récupérer les corps des morts, excepté celui du chef du groupe.
– Si un membre du Shinsen Gumi combat contre un étranger au groupe, que ce soit en service ou non, s’il est blessé et ne peut pas tuer son ennemi, le laissant ainsi s’enfuir, et ce même si la blessure causée est due à une traîtrise, le membre concerné doit faire seppuku (« hara kiri »)

Bien entendu, l’unique châtiment pour avoir enfreint une loi est la mort. Malgré une certaine reconnaissance de la population, l’arrivée de l’empereur au pouvoir va enclencher la fin de cette milice. Après quelques affaires troubles, le Shinsen Gumi intègre les forces shogunales lors de la bataille de Toba – Fushimi (27 janvier 1868). Ces experts en sabre ne peuvent pas faire grand chose face aux armes à feu et le Shinsen Gumi doit faire à de très nombreuses pertes. A la suite de cette bataille, Isami Kondo, une figure emblématique de cette milice, est capturé et décapité. Les quelques survivants se réfugient alors à Hokkaido mais la mort de Hijikate, un des dernier leaders du groupe, scelle définitivement le sort de cette milice.

A propos de Hajime Saito :

Hajime SaitoDans le manga, le Shinshen Gumi refait surface quelques tomes plus tard avec le personnage de Hajime Saitô, ex-capitaine de la troisième division. Pendant le « bakumatsu », c’était le rival de Kenshin : l’un appartenait aux forces du shogun tandis que l’autre cherchait à le renverser. Alors que Kenshin devient un vagabond, Hajime intègre, lui, les forces de la police.

Mais Hajime Saito est aussi un personnage qui a réellement existé. Né le 18 février 1844 sous le nom de Hajime Yamaguchi, il est le cadet d’une famille de trois enfants. A l’âge de 14 ans, il commence l’apprentissage du sabre dans un dojo d’Edo appartenant au clan d’Aizu. A 19 ans, il tue par erreur un samouraï et doit s’enfuir de cette cité. Il prend alors le nom de Hajime Saito avant de s’installer à Kyoto. Dans cette ville, il se met à enseigner le kendo dans un dojo appartenant à un ami de son père. Puis, il intègre le Shinshen Gumi sous le nom de Jirou Yamaguchi et devient un expert en sabre. Sa réputation grandit si bien qu’il est considéré comme un des trois meilleurs manieurs de sabre du Shinshen Gumi. Ce talent associé à son rôle d’executeur (il assassina grand nombre de membres du Shinshen Gumi corrompu) construit sa légende. Il est également le membre le plus proche de la devise du Shinshen Gumi : « Aku, Soku, Zan » que l’on pourrait traduire par « Crime, Punition Expéditive ». Nobuhiro Watsuki reprend d’ailleurs ce slogan pour ce personnage dans son manga.

En 1873, il se marie avec la fille du seigneur de la province d’Aizu avec qui il a un fils. A la fin de l’Ere Edo, quand le nouveau gouvernement est formé, il change encore de nom et devient maître de sabre dans une université. Ensuite, il intègre la police et obtient le droit de continuer à porter un sabre. Grand amateur de saké, il décède le 27 septembre 1915 d’un ulcère à l’estomac à l’âge de 72 ans.

 

Les ninjas de l’Oniwaban Shû :

Aoshi ShinomoriAprès avoir affronté un ancien membre du Shinsen Gumi, Kenshin doit alors faire face à l’Oniwaban Shû. Là aussi, l’auteur s’appuie sur l’histoire pour créer un ennemi à Kenshin puisque l’Oniwaban Shu (littéralement « Les Gardiens du Jardin ») est un groupe qui a réellement existé. Créé par le shogun Yoshimune Tokugawa, cette unité avait pour mission la protection du shogun, la collecte d’informations et l’espionnage. L’Oniwaban Shu était constitué uniquement de ninjas, des guerriers espions spécialisés dans l’assassinat, l’espionnage et la guérrilla. Pour remplir leur mission, ils développèrent un ensemble de techniques de combats regroupées sous le nom de « ninjutsus ». Les ninjas (également appelé « shinobi ») trouvent leur origine dans les province d’Iga et Ômi. Situées à proximité de Tokyo, ces provinces étaient libres et indépendantes. En conséquence, les guerriers n’étaient ni inféodés ni soumis au « bushido », le code d’honneur des samuraïs. Ils pouvaient donc développer des techniques de combats non orthodoxes comme l’espionnage, la guerilla et l’assassinat. Embauchés par les grandes familles, ils pouvaient facilement se charger des basses besognes. Les techniques de combats, le « ninjutsus », étaient extrêmement variées. Le ninja devait maitriser par exemple le combat à mains nues, l’escrime et le sabre. Il devait également savoir lancer des objets tranchants comme les fameux shurikens mais aussi monter et combattre à cheval. La stratégie et la tactique devaient faire partie de son arsenal tout comme les techniques d’évasions, l’art de l’inflitation ou de l’illusion. Le ninja possédait également des équipements spécifiques comme un grappin, des fumigènes ou encore le « kunai » (une sorte de dague).

Aujourd’hui, le ninja est un héros populaire à l’image de Naruto et le ninjutsu est enseigné dans de nombreuses écoles dans le monde.

8 commentaires

Très bon dossier sur cette période historique, qui lève plusieurs lacunes que j'avais quant à la compréhension de l'ensemble des références du manga.
2 PanzerFaust le 01/10/2009
Oui, c'est une vraie mine d'informations sur un manga que j'apprécie beaucoup.
Bravo Beck !
3 mana le 24/10/2009
Merci beaucoup pour cet éclairage de l'histoire nippone !
Voilà qui nous renseigne extrêmement bien sur l'Histoire et en même temps sur ce manga fantastique qu'est Kenshin Le Vagabond. C'est vraiment bien détaillé, clair, concis...Je viens d'apprendre beaucoup de choses !
La consultation de ce dossier devrait être fortement conseillé avant toute lecture de Kenshin Le Vagabond.
Merci pour ces différents commentaires. Franchement, ça fait plaisir à lire ^^
6 Afloplouf le 31/10/2009
Ça donnerait presque envie de se mettre à lire Kenshin Le Vagabond. ^^'
Si tu aimes les bons vieux shonens, je pense que tu peux y aller les yeux fermés :]
Merci pour ton article, grâce à toi j'en saurais un peu plus ! Exelent, vraiment ^^

Merci encore

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