« Certains veulent que ça arrive, d'autres aimeraient que ça arrive et d'autres font que ça arrive. » - Michael Jordan.

» Critique de l'anime Kuroko's Basketball (TV 2) par Maya* le
16 Décembre 2014
Kuroko's Basketball (TV 2) - Screenshot #1

Que vous soyez preux otaku, hystérique fanboy/girl ou simple fan d’anime, vous êtes forcément tombé au moins une fois sur un éloge, une critique ou un fanart de Kuroko no Basket (KnB). Avec l’adaptation animée, la popularité de l’œuvre a grimpé de façon prodigieuse. Tumblr, Zerochan et comparse pullulant d’articles à la gloire du casting haut en couleur qui fait chavirer les cœurs.

Si je devais exposer les points forts de KnB d’entrée de jeu, ça serait de prime abord le riche éventail de personnages (principaux et secondaires) – Y en a pour tous les goûts – , ensuite vient une animation très correcte qui ne s’essouffle pas sur la durée, et pour finir un scénario nerveux qui arrive à nous tenir en haleine même si un match de 40 minutes peut s’étaler sur 4 épisodes.

Les personnages principaux (Kagami et Kuroko) sont très rapidement introduits comme les éléments les plus mis en avant, ce qui a pour impact un démarrage assez lent et le risque de désintérêt pour ceux qui n’adhèrent pas des masses au duo de la belle et la bête… Heureusement que plus on avance, plus leurs co-équipiers ont l’occasion de briller, je pense notamment à Hyuuga, Teppei ou encore Izuki, malgré leur statut de faire-valoir assez embêtant au début, l’auteur rattrape le coup en développant les skills de chacun. Même si leurs skills n’égalent pas le talent brut de Kagami ou la précision spécialisée de Kuroko, ils ne servent pas qu’à décorer ou se reposer sur leurs as et atout.

Kuroko's Basketball (TV 2) - Screenshot #2Les adversaires qui sont un critère très important dans l’appréciation du type shonen sportif, sont ou marrants (coucou Papa ~) ou fouillés (la génération miracle) à tel point qu’on pourrait même les considérer comme personnages principaux (avec certains arcs où la génération miracle nous fait hurler, stresser, grimper au rideau en criant « Kiseeeeee »… ah non, ça, c’est juste moi.) tant leur screentime est conséquent et ils sont vendus à chaque début d’épisode, durant toute la première moitié de la première saison, avec une intro de deux minutes que vous finirez par apprendre par cœur.

La génération miracle (au même titre que l’Akatsuki… *se prend des tomates*) est la carte maîtresse de l’anime. Ils sont intercalés au compte-goutte dans l’histoire, de façon à entretenir l’intérêt. Les plus impatient(e)s pourraient voir ça comme une « lenteur » ou un défaut majeur teinté de mauvaise foi, mais c’est un choix d’écriture assez judicieux. Ainsi, les premiers à être présentés (Coucou Kise. *filet de bave qui coule le long du menton*) ne sont pas survolés et ne servent pas que d’étape ou de faire-valoir aux prochains.

Les personnages ultra-secondaires (notamment les co-équipiers de la génération miracle), sont pour certains forts sympathiques.
Me viennent tout de suite à l’esprit, Ryo (Sumimasen, sumimasen ~) qui est trop craquant, le capitaine de l’équipe de Kise que je shippe volontiers avec ce dernier, et Takao que je shippe tout aussi volontiers avec Shin-chan, okay, promis, j’arrête avec ça… ou bien, non, tant qu’on en parle, il serait pertinent de souligner que l’excitation des internets autour du titre vient également d’un fandom fujoshi motivé par un charadesign léché, des muscles saillants et l’absence de la gent féminine (mis à part Riko qui est assez tomboy et ne porte un semblant d’intérêt que pour Hyuuga, ou encore Satsuki qui n'appairait que tardivement et avec un love interest marqué et exclusif), les pairings concevables étant nombreux et les fangirls/boys ne manquant pas d’imagination, c’est la fête du BL (même si le subtext est quasiment inexistant).

Kuroko's Basketball (TV 2) - Screenshot #3Maintenant qu’on a mis tout délire BL de côté, dans les faits, les liens entre les différents personnages sont développés dans le cadre d’époustouflantes compétitions, que ça soit les relations dans une même équipe ou avec l’adversaire (La relation chien et chat de Shin-chan et BaKagami étant l’une de mes favorites).

Les techniques qu’on retrouve lors de ces compétitions sont très variées, et pour la plupart, bien incrustées. Alors même qu’un peu aux quatre coins de la toile, elles sont pointées comme les fails irréalistes de l’œuvre, oui mais non. On ne regarde pas KnB comme on regarderait un match de NBA, même que le public ciblé n’est pas franchement sportif (avec des notions de basket, tout au plus) ou franchement fujoshi (car oui, ils sont beaux et musclés mais si vous voulez des connotations Boy’s love, allez voir ailleurs >>) mais vise plus large.

KnB n’a pas pour ambition d’être le miroir crédible de matchs de basketball, tout est dans l’exagération et la surenchère, dans la même veine que le stade interminable d’un Captain Tsubasa. Ça rokse, ça bouge, ce n’est pas crédible deux secondes en tant que sport (entre les arts martiaux, les types qui se regardent en chien de faïence mille ans au cours d’un block, les deux du fond qui échangent un roman avant de faire une passe, le gars trop cheaté qui arrive à marquer de derrière le panneau, ou encore l’extraordinaire Z.O.N.E avec des éclairs dans les yeux...) mais les rebondissements hallucinants servent l’ambiance, la tension est palpable (sur le terrain comme de l’autre côté de l’écran avec un téléspectateur happé par le suspense), les cliff’ sont terribles et les quelques temps morts ne nuisent pas au rythme. (Note fangirlesque hors de propos : Je garde un souvenir impérissable du Kise VS Aomine.)

Kuroko's Basketball (TV 2) - Screenshot #4Les personnages évoluent lors d’affrontements (chocs de titans lorsqu’ il s’agit de membres de la génération des miracles) où l’animation ne faiblit pas : ça passe, ça dribble, ça dunk, ça te sort une technique à te faire tourner la tête, … etc. Le tout est fluide, rapide et efficace.

Je tiens spécialement à saluer la maîtrise du ralenti (où on explique au spectateur lambda ce qui se passe de façon subtile avec l’un des joueurs qui est impressionné ou qui essaye d’anticiper la prochaine action de l’adversaire) et des accélérations, l’effet d’alternance est très réussi. (J’évoque, au hasard, le talent d’Aomine qui rend très bien à l’écran). La force de certaines passes Kurokoniennes, des sauts Kagamiens, des accélérations Aominiennes est portée par une animation qui s’en sort dignement. Merci au studio Production IG qui réussit par là le défi d’une adaptation géniale pour un manga pas spécialement transcendant sur le papier.

En dehors des entraînements et des tournois, ne vous attendez pas à quelque chose de plus fouillé ou à un développement quelconque de la vie des personnages en dehors de leur passion. Ça reste très basique, on retrouve l’essence même du shonen, qu’est le lvl-up et pouvoir de l’amitié, renforçant les liens entre coéquipiers, mais ça reste superficiel.
Cet anime est un hymne au basketball, se servant des personnages comme outil pour booster la popularité d’un sport pas très privilégié au Japon (contrairement au foot et au baseball).
La narration manque d’épaisseur et tiendrait sur un ticket de métro tant on se concentre sur la compétition avec quelques épisodes orphelins où les personnages évoluent indépendamment d’un tournoi, mais on peut se consoler en se disant qu’avec un thème sportif, ce n’est pas du tranches-de-vie ce qu’on cherche en se lançant dans l’aventure, et que l’humour dans KnB (THIS IS JAPANESE LUNCH TIME RUSH!), est efficace .

Kuroko's Basketball (TV 2) - Screenshot #5Venons-en à l’habillage sonore – on fait ses transitions comme on peut -, qu’est plutôt chouette. Notamment un premier ED, de qualité auditive certaine, avec Hyadain aux commandes. Les OP font appel à GranRodeo qui mettent en place l’ambiance de façon efficiente (Kyou ga waga mi da I can do it ! You can do it ! WE CANT DO IT ~). Les musiques d’ambiance aux sons techno s’agencent bien aux scènes (Direction du son, impecc’) mais ne sont pas pour autant écoutables seules.

Avant de passer à la conclusion, je me dois de parler des doublages, pour les deux du fond que ça intéresse. Le casting des seiyuu est, quelque part, l’un des points forts de l'anime. En effet, il joue un rôle prépondérant dans le charisme des personnages et consiste un réel appât à fangirls.

On ouvre le bal avec un Ono Yuuki (coup de coeur seiyuuesque de Kimi to Boku où il double Tsukahara Kaname) des plus convaincants avec sa voix grave et son Engrish correspondant très bien au personnage de Kagami.

Un excellent choix pour le personnage de Kise avec Kimura Ryouhei (Aki de Kamisama Dolls, Sho-chan de MawaPen...), qui arrive à souligner le côté espiègle et charmant du blondinet.

Kuroko's Basketball (TV 2) - Screenshot #6Junichi Suwabe n'est pas mauvais dans le rôle du taciturne Aomine, même qu'il réussit à nuancer son antipathie, effectivement, c’est un habitué des personnages à double facette, notamment Grimmjow dans Bleach, ou encore Archer dans FSN.

On retrouve Hosoya Yoshimasa (Avec un CV long comme mon bras, mais je ne citerai que Arata dans Chihayafuru, Sentarou dans Kids on the Slope...) dans le doublage de Hyuuga, un personnage pas spécialement développé ou mis en avant (quoi que.) mais dont le doublage booste la popularité.

Ono Daisuke est au rendez-vous et réussit merveilleusement à sublimer Tsundere Shin-chan ~ Les tsundere étant son domaine de prédilection, avec Shizuo dans Durarara!, Satou dans Working!... mais il reste plus connu pour son doublage de Sebastien dans Kuroshitsuji.

Je pourrai continuer encore longtemps mais j’ai le sentiment que je commence à vous endormir, alors autant conclure cette partie, aussi importante qu’inutile, en parlant du doublage le plus convaincant de toute la série (celle là est pour toi, Maddilly) : Fukuyama Jun qu'on ne présente même plus, dans le rôle de Makoto Hanamiya, un personnage délicieusement détestable, avec des sourcils hors du commun… mais dont on guette les apparitions, rien que pour l’entendre parler. Une performance vocale des plus réussies avec des modulations alternant entre la petite voix gentillette qui raconte des bobards, le rire (Lelouchien) machiavélique et le retour à la voix antipathique. Seul un tel seiyuu pouvait aider à tempérer les envies de baffes que suscite le personnage. Même le mangaka, Fujimaki Tadatoshi, déclarait dans une interview être fan de l’adaptation animée de Hanamiya, que la gestuelle du personnage et le doublage de Fukuyama-san le faisaient juste mourir de rire.

En conclusion, vous pourrez trouver mon avis global bien enthousiaste (à la limite du trompeur) mais il est proportionnel à mon enjoyement en suivant la série qui n’a comme ambition que de divertir, happer l’attention du spectateur et lui faire passer un agréable moment de détente. La palette de personnages réussit son pari d’accrocher au moins à un dans le lot, sans essayer de booster la popularité du personnage principal (Kuroko, en l’occurrence) qui frise avec l’anti-héros, tant il peut être fadasse quand il n’a pas un ballon entre les mains.
Le storyline n’est pas complexe et les événements se déroulent de façon addictive de simplicité. KnB se laisse voir, quelle que soit l’humeur, quel que soit le degré de concentration. C’est la série que l’on peut apprécier à tout instant, même en cette grosse période de saturation d'adaptations de shonen sportif, qui poussent comme des champignons.

N’hésitez pas à vous faire votre propre avis, même que vous ne pouvez mieux choisir votre moment vu que l’attente pour la troisième saison est bientôt finie, rejoignez-nous sur cette série où shonenistes et fujoshis arrivent à faire bon ménage ou pas.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Maya*, inscrit depuis le 01/02/2012.
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