Critique de l'anime Claymore

» par Scalix le
06 Octobre 2007
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La plupart des fans d’animes, après un certain temps, s’affilient explicitement à un genre bien précis. Certains ne jurent que par les shônens, tandis que d’autres, appréciant le calme et la réflexion, auront plutôt tendance à se diriger vers les shôjos et les seinens. Les séries d’humour ont, elles aussi, leurs lots de fans, avec des blockbusters comme School Rumble, Suzumiya Haruhi No Yutsuu, ou encore Ouran High School Host Club.

Quoiqu’il en soit, il existe un genre dont je n’entends pas souvent parler, et qui défère plus qu’il ne fédère : le gore. Certains se remémoreront sans problèmes Elfen Lied, mêlant romance, nudité, bains de sang et hurlements. Claymore, c’est un peu la même chose, mais c’est quand même vachement mieux….au début.

Les premiers épisodes m’ont littéralement émerveillé.

Visuellement, la série n’a vraiment pas de quoi avoir honte. Le character-design, bien loin de la tendance conformiste, séduit instantanément. Le style est propre, coloré, précis, et numérisé à l’extrême. Phénomène rarissime, Ô miracle parmi les miracles, l’animation suivra.

La qualité restera constante, tout au long de la série. Les couleurs sont belles, les personnages séduisent, et malgré la rapidité de certaines scènes d’action, on ne remarque pas la moindre perte de détails, chose pourtant coutumière dans les séries où ça bastonne dur (Naruto, pour ne citer que lui).

Les personnages de Claire et de Theresa, comme toutes les autres Claymore, sont réellement impressionnants d’esthétiques.

Seul regret, les Yomas, démons ancestraux, qui sont pour leur part assez laids et vulgaires. On aurait préféré des ennemis plus intelligents, façon Mascarade (jeu de rôle célèbre), avec une société cachée se mêlant avec aisance aux humains. Un procédé de ce genre là aurait nettement accru le charisme des stupides créatures que la série nous propose.

Malgré leur nombre important, chacune des Claymores est travaillée comme un personnage principal, ce qui permet au scénario de partir dans toutes les directions possibles et imaginables, ces dernières étant au nombre de 47. Evidemment, en 26 épisodes, on ne peut tout savoir, mais les flashbacks et les histoires personnelles de nombre d’entre elles occupent une bonne partie de la série.

Cela dit, l’histoire tourne principalement autour de trois personnages essentiels : Claire, Theresa et Raki.

Theresa est clairement l’un des protagonistes les plus intéressants de l’anime, et son histoire caractérise l’un des meilleurs passages de la série. Imposante, élégante, raffinée et intelligente, cette Claymore est réellement l’un des moteurs poussant le spectateur à enchaîner les épisodes.

Claire, héroïne de l’anime, est elle aussi bien travaillée. Sa personnalité se développe au fil des épisodes, la rendant à chaque fois attachante et plus touchante. Le schéma de la trame sera d’ailleurs basé sur elle-même, avec, dans la plus pure tradition ses shônens, la quête de pouvoir et l’ennemi invincible à tuer pour venger un être proche. Classique certes, mais efficace avec Claymore, qui traite le sujet d’une manière assez novatrice.

Enfin, Raki est un peu la pièce rapportée non nécessaire de la série. Inutile, faible et pleurnichard, sa présence est certes requise pour le bon déroulement d'un seul élément du scénario, mais le rendre plus intelligent, plus débrouillard et surtout moins détestable n’aurait pas été un mal. A lui seul, il parvient à détruire l’ambiance pesante de la série, et surtout le sérieux de la trame. En d’autres termes, Raki est un véritable parasite qui détruit totalement l’esprit que les créateurs ont voulu insuffler à leur série.

Au-delà du schéma relativement banal de la série, on découvre un autre genre, le gore. En effet, bien loin d’un Naruto, d’un Pokemon ou d’un Bleach, Claymore ne lésine pas sur l’hémoglobine. Les membres se coupent, les artères font jaillir une pluie de sang, et les ennemis se délectent de nos entrailles. Dit comme ça, la série semble être d’une violence sans nom, alors qu’au fur et à mesure, on ne prête pratiquement plus d’importance à ces flots rougeâtres qui ponctuent les épisodes. Quoiqu’il en soit, cette violence est belle et bien présente, et permet à Claymore de se différencier des autres séries du même genre.

Jusque là, tout allait bien. Beaucoup de gens attendaient avec impatience les épisodes suivants ; l’excitation était à son comble, et l’on fantasmait déjà sur un épilogue dantesque, épique, marquant au fer rouge le nom de Claymore dans le panthéon des séries « à voir et à revoir ». Or…

Les derniers épisodes m’ont littéralement dégoûté.

Alors qu’au départ, la trame était bonne, le rythme soutenu et les épisodes remplis, la fin de l’anime a détruit la quasi-totalité de son potentiel.

Si la série avait du s’arrêter entre les épisodes 15 et 20, j’aurais, sans la moindre arrière pensée, foncé sur une note aux alentours de 8 ou 9/10. Or, la série continuait…

Si le visuel n’a cessé d’être de qualité, Claymore fut tout de même victime du syndrome DBZ.

En effet, les derniers épisodes ont été l’occasion d’un festival de couleurs flashy, de luttes sans merci, désespérées, mais dans lesquelles les gentils gagnent, car les scénaristes, s’étant éloignés du manga, ont déjà décidé d’une fin fleur-bleue, avec une grande ouverture, ou plutôt un gouffre, que rien ni personne ne remplira jamais. Formidable.

Oui, la fin a tout gâché. Alors que la série était prise au sérieux par une large communauté, et parvenait, tout comme Death Note, a fédérer les nouveaux amateurs d’animes et les anciens baroudeurs du genre, une fin facile intervient dans le processus, enlaidit la série et décrédibilise absolument tout le scénario.

Rentrer davantage dans le détail serait spoiler. Je m’arrête donc là, en espérant avoir su manifester mes regrets face à une série qui était partie pour être l’une des références de cette saison. On retiendra tout de même les excellents épisodes précédant l’épilogue, l’évolution de Claire que l’on suit avec joie, le visuel enchanteur et les couleurs pastel, omniprésentes dans Claymore.

Deux regrets donc, à savoir les pathétiques ennemis, certes puissants, mais laids et stupides (pour la plupart, je précise), ainsi qu’une fin bâclée, inadaptée à la série et ridicule, pour tous ceux capables de faire preuve de discernement. Il est rare que j’ai autant de mal à mettre une note, mais pour le coup, cette anime n’en mérite pas une bonne.

A voir sans s’attendre à une référence, mais plutôt à une déception.

Verdict :6/10
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A propos de l'auteur

Scalix, inscrit depuis le 05/04/2004.
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