Et toi, peux-tu tomber amoureux d'un androïde ?

Parmi tous les animes du Spring Season Anime 2015 s'est très clairement imposé des chiens de compétitions dans le coeur des fans. Je pourrais entre autre citer Kekkai Sensen, Ore Monogatari ou la deuxième partie de Fate/Stay Night (Gintama, j'ai mis ça à part), mais je ne le ferais pas. En effet, si je vous écris ces mots-là, c'est pour vous concocter une critique sur un anime de ce Spring Season ayant piqué ma curiosité. Il s'agit de Plastic Memories et ainsi peut commencer ma neuvième critique.

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Si Plastic Memories peut aisément se faire une identité propre à lui seul, c'est déjà parce que le monde futuriste dans lequel se déroule l'anime est relégué au rang de simple décor dénué d'enjeux politiques ou militaires. Dans cette anime futuriste est délaissé l'action (je parle par exemple de mechas volants dans l'espace ou armes ultra sophistiqués) au détriment du quotidien d'une entreprise très particulière. De manière plus claire, il est préférable de dire que Plastic Memories est une tranche de vie avant d'être une Science Fiction et c'est de cette manière qu'elle se différencie des animes traitant de notre monde plus tard.

L'anime se centre sur l'androïde, très clairement sous-utilisé comparé aux méchas ou aux cyborgs tueurs et ce type précis de robot s'impose comme élément-clé de l'anime. Ressemblant le plus aux humains par rapports aux méchas et capable à degré variable de ressentir leurs émotions, ce ne sont certes pas les meilleurs au combat, mais ils correspondent le mieux à cet anime si spécial.
Plus qu'une aventure à vivre, Plastic Memories nous amène à se questionner sur des sujets comme l'innovation en nous montrant un avenir plus ou moins lointain où des androïdes seraient capables de ressentir les mêmes émotions que l'Homme. Il amène à la fois les personnages et les spectateurs à voir au-delà de la robotique et de la programmation en essayant de considérer un androïde comme une personne dont on peut être l'ami ou tomber amoureux. De plus, en imposant une durée de vie fixe et limitée à ces androïdes, ils forcent le public à diversifier intégralement ses réponses quant à ces fameuses questions d'amour et d'amitié.

Le coeur de l'anime est d'ailleurs un duo humain/androïde (ce que je préfère) de la SAI Corp construisant ces fameux androïdes dotés de sentiments. Il y'a d'un côté, le Spotter Tsukasa venant tout juste d'avoir 18 ans et de l'autre, il y a la Marksman androïde Isla. Sans surprise, on sent un coup de foudre classique envahir notre jeune garçon qui va tenter par tous les moyens de s'entendre le mieux avec une mignonne petite lolicon ayant fermé son coeur bien avant l'arrivée de Tsukasa. Bien qu'il puisse être banal d'apparence, il portera forcément de l'intérêt au public par le fait qu'il ait choisi de vouloir chérir un être à la durée de vie fixe. En plus, notre pauvre héros ne pourra pas uniquement resté concentré sur sa romance puisqu'il devra faire face à la dureté de son travail, récupérer les Androïdes en fin de vie, ayant donc pour conséquence de pouvoir briser les sentiments, les souvenirs de leurs propriétaires et de leurs proches. Aimer un androïde signifie être prêt à vivre un amour éphémère, où il faudra nécessairement laisser son âme soeur être récupérer. Il est donc intéressant de voir si Tsukasa et même Isla sont réellement préparés à ce moment tragique.
L'anime se dynamise donc, par l'intention forte du héros à être auprès d'une androïde doté d'une vie fixe, refermée sur elle-même et par les multiples découvertes d'androïdes à récupérer et de leurs propriétaires. Le sujet de l'androïde est bien travaillé et est même poussé au point que l'anime répond à des questions tel que, "est-ce qu'un enfant peut être éduqué par un androïde ?" ou encore "que se passe-t-il si un androïde est récupéré après la date limite de récupération ?" et "Que peut devenir un androïde après avoir été récupéré ?". L'anime ne s'écrase heureusement pas et ne transforme pas ce sujet déjà intéressant en routine où notre héros novice dans le domaine, fera toujours face aux mêmes problèmes de récupération de l'androïde (Propriétaires très réticents pour rendre l'androïde...).

Pour empoigner son public, Plastic Memories joue un répertoire de musiques principalement douces collant parfaitement à la tristesse de certains moments. L'OST ne sert pas de gros point faible à la différence de beaucoup d'animes. Elle fait simplement le boulot qu'on lui demande : soutenir très bien l'anime sans le souiller et amplifier les émotions pour le spectateur. L'OST "Again and Again" est clairement une OST à écouter et je ne peux que vous conseiller de tomber sous son charme.
Il en va de même pour l'opening où l'on peut à chaque épisode le visage de Isla en fonction de ses sentiments pour Tsukasa. Aussi bien l'opening que l'ending correspondent à l'univers doux et triste qu'est Plastic Memories.

Plastic Memories n'est malheureusement pas parfait. Le défaut le plus visible réside sur l'innombrable nombre de personnages que s'est permis cet anime. Il y en a beaucoup, excessivement beaucoup ! Au sein de cette entreprise, existe d'autres duos Spotter/Marksman qui auraient gagnés à être plus détaillés. Tous ces personnages semblent avoir assez de charisme pour avoir à raconter quelque chose d'intéressant. L'anime est en effet extrêmement centré sur l'évolution de la relation entre Tsukasa et Isla. Quant au reste des membres de l'entreprise, il reste plutôt délaissé, ce qui est dommage. Leur Chara-Design n'était pas immonde. Seul Michiru et Kazuki semble être exploité comparé aux autres personnages, mais le peu que l'on voit d'eux laisse paraître un personnage hystérique, tsundere pour l'un et une directrice sévère, digérant mal l'alcool de l'autre : deux personnages frôlant un peu les clichés.

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Pour conclure tout ça et enfin vous libérer, Plastic Memories est un anime expédiant la Sci-Fi au second plan au détriment du Slice of Life. Pour obtenir cette identité unique, les réalisateurs se servent habilement d'androïdes sophistiqués et incitent le spectateur ainsi que les personnages principaux à se poser des questions quant à la viabilité de sentiments profonds entre humains et androïdes. Entourés d'Opening et d'Ending adéquats, les OST sont d'un excellent niveau et ne font qu'alimenter la grande estime que j'ai pour cet anime. La romance et le drames sont les genres dominants bien que le humour peut parfois être au rendez-vous. Enfin, si je ne me suis même pas attardé sur les graphismes et le chara-design, c'est qu'ils ne m'ont pas du tout choqués, parfois semblant se démarquer, parfois touchant le seuil de normalité.
Seul les personnages pourraient entacher ce tableau de compliments. Nous suivons exclusivement un duo assez bien rodé où une évolution est vraiment distincte. Tsukasa a une gueule bien banale et des sentiments simples à comprendre, alors que Isla est clairement l'être complexe du duo sous une apparence classique de lolicon froide. Quant aux autres personnages, on peut être déçu par un manque d'exploitations de certains d'entre eux.
J'ai peu de reproches à donner à cet anime, si ce n'est peut-être un essoufflement après l'épisode 10. Quoi qu'il en soit, ma note finale est : 10/10. Très bon travail du studio Dogakobo et de Fujiwara Yoshiyuki, que d'ailleurs je ne connaissais pas du tout. Un anime fort attachant !