La quintessence du shōnen, tout simplement.

» Critique de l'anime One Piece par Maya* le
27 Juin 2014
One Piece - Screenshot #1

Tôt ou tard, inexorablement, qu’on s’intéresse à la japanim’ ou pas du tout, on finit par croiser le titre de One Piece qui déchaîne les passions depuis aussi loin que je me souvienne.

De par sa durée d’existence et sa longueur, mais aussi et surtout de par sa popularité, One Piece s’est imposé au fil des années comme l’adaptation incontournable et digne du support d’origine : Le manga de nom éponyme de Maître Eiichirō Oda, pré-publié dans le Weekly Shonen Jump depuis 1997. Il convient de souligner qu’il s’agit par ailleurs du manga le plus vendu au Japon mais également au monde dépassant le jusque là indétrônable Dragon Ball d'Akira Toriyama fin 2013 avec plus de 345 millions d'exemplaires.

C’est d’ailleurs de ces mêmes « longueur et popularité » que peut souffrir le titre, tant il devient quelque part difficile à aborder pour quelqu’un qui aurait raté le coche et qui se retrouve aujourd’hui face à une œuvre très chronophage quand prise en cours de route, sans parler du poids des attentes qui peut peser assez lourd dans l’appréciation. Entre les fans hardcores et pourtant animephiles occasionnels décrivant One Piece comme un légende et les otaques connaisseurs plus réservés le décrivant cependant comme l’un des meilleurs shonens de notre époque, l’œuvre semble pourtant mettre la majorité d’accord quant à sa qualité, et ça rassure autant que ça ouvre grand les portes de la déception si on en attend monts et merveilles.

Comme autres réticences souvent croisées, certains sont rebutés par le charadesgin assez particulier et d’autres gardent un souvenir désagréable de la VF. Pour avoir été moi-même victime de ces préjugés avant de me lancer à corps perdu dans un marathon de 600+ épisodes, j’estime être assez bien placée pour comprendre ces aprioris pour les avoir partagés autrefois. On finit par s’habituer assez vite au style assez particulier des dessins et même y trouver un certain charme, tant c’est atypique, même que ça se bonifie avec le temps et l’expérience de la plume d’Oda.

A côté de cela, la VF n’est définitivement pas représentative de One Piece tant elle infantilise les personnages et lisse l’histoire. Avant de condamner la série, il faut impérativement essayer la VO au risque de passer sinon à côté de quelque chose valant le détour.

Mes appréhensions personnelles touchaient principalement à la longueur, au côté too mainstream et au charadesign à l'esthétique discutable (Et ouais, superficialité quand tu nous tiens). Mais grâce à l’acharnement louable de mon entourage et à une période riche en temps libre, j’ai fini par m’y mettre… et ce fut le coup de cœur. Hé, toi, là-bas, l’otaque qui continue encore de snober la série parce que too mainstream et moche, sache que le jour où tu t’y mettras, tu seras à la fois content d’avoir attendu aussi longtemps vu que tu auras une quantité conséquente d’épisodes à t’enfiler comme un fou, mais tu seras également abasourdi que tu te sois privé pendant aussi longtemps de la drogue One Piece.

A première vue, le plot parait assez basique et indéniablement shonenesque : Le parcours initiatique d’un adolescent avec des rêves plein la tête qui prend la mer à la quête d’un trésor légendaire. Dit comme ça, ça ne paye pas de mine, on ne se doute pas de la richesse de l’histoire, qui est servie convenablement par un univers immersif et pullulant de détails.

One Piece est un univers à part entière, tellement étranger au nôtre qu’il convient de parler de « crédibilité » ou encore de « cohérence » en écartant plus ou moins tout concept de réalisme en abordant l’action.
Cela dit, certaines sociétés et cultures croisées au cours du voyage peuvent se rapprocher et faire penser à notre réalité, vu que l’auteur reste un terrien puisant son imaginaire dans l’Histoire de notre monde, en y ajoutant une touche de fantaisie tout en traitant subtilement de certains problèmes contemporains. One Piece est le récit des aventures de l’Equipage de Luffy mais pas seulement, c'est aussi des monarchies qui se dressent et s'effondrent, un combat de chaque instant contre une mondialisation dont les fondements et les motivations seront tout au long remis en question.

En parlant de cohérence, il serait difficile de nier la maîtrise d’Oda et la précision chirurgicale avec laquelle il suture les différentes composantes de son univers. Certes, certaines actions peuvent paraître absolument improbables (comme un géant qui se déplace sur un petit radeau ou encore un simple humain qui te découpe un bateau avec son sabre ou fait des haltères avec des rochers) mais qui restent tout à fait en harmonie avec le contexte mis en place. Je n’ai pas eu l’impression qu’on abuse de ma « suspension consentie de l’incrédulité » et n’ai noté aucune fausse note venant ruiner la construction de l’ensemble. Que ce soit la géographie (où on ne peut que saluer l’inventivité et l’imagination abondante de l’auteur), la politique ou les différents pouvoirs. Il est d’ailleurs intéressant que chaque pouvoir ait son opposant « naturel » quelque part dans le monde de One Piece, ce qui rend certaines confrontations (Je pense tout de suite au blondinet de Skypiea) intelligentes en sus d’être passionnantes.

Comme autre élément de l’univers qui mérite à être mentionné tant j’en suis fan : le Den Den Mushi (Escargophone) qui fait office de téléphonie mobile, projecteur, caméra de surveillance et tout ce qui est média. Sa sonnerie et ses expressions sont tellement tritri qu’il en devient épique. Ça, c’est dit.

One Piece - Screenshot #2Outre l’univers, des personnages hauts en couleurs sont mis au service de l’histoire. Notamment son héros qui ne veut pas être un héros parce qu’un héros doit partager sa viande, mais également tout un casting qui participe à la popularité de la série tant il est hétérogène et intéressant. Certains personnages sont un tantinet clichés (quoi qu’il est malhonnête de parler de « cliché » quand on constate que One Piece est à l’origine de ce que l’on trouve cliché de nos jours tant certains de ses éléments ont été repompés à outrance, il a incontestablement posé les bases du shonen d’aujourd’hui, pour le meilleur comme pour le pire) avec des traits de caractères assez marqués voire redondants, mais dans le lot vous aurez forcément un ou deux favoris, chacun d’entre eux ayant une fanbase plutôt solide, pour des raisons aussi variées que le casting lui-même.

Mais parlons d’abord de Luffy. Parce qu’il faut bien parler de Luffy. Et même s’il ne le fallait pas, j’en parlerai quand-même. Parce que Luffy, au-delà du fait qu’il reste le pivot de cette histoire, est un morceau de sucre dont je n’ai cessé de me délecter tout au long des 600+ épisodes.
Car malgré la diversité du casting et l’embarras du choix de chouchou, je fais pour le coup fièrement partie de (la plèbe) ceux qui sont complètement gaga du protagoniste principal.

Luffy a su, grâce à sa spontanéité, sa naïveté et son gros sourire conquérir mon petit cœur, s’y installer confortablement et y planter racine. Mon appréciation du personnage étant allée crescendo au fil des arcs jusqu’à se transformer en une profonde affection.

Le fait que j’aie marathonné la série a dû grandement y participer mais à un moment du visionnage, mon rêve ultime (et plus si inconscient que ça) devenait celui d’envoyer valser la réalité, passer à travers mon écran et devenir la nakama de Luffy. Il est tellement chou-pi-net tout en arrivant à s’imposer au sein de la joyeuse troupe comme le capitaine. Il peut ennuyer certains par son côté insouciant, idiot et excessivement bon vivant, et pourtant, il reste nettement moins lourd que d’autres héros shonen de son espèce.

Il a, bien évidemment, ses moments de badassitude extrême et peut faire preuve d’ingéniosité (certaines de ses techniques et tactiques étant loin d’être gratuitement bourrines) mais curieusement, ce qui fait le charme du personnage reste ces moments anodins du quotidien, quand il s’empiffre de viande, demande de but en blanc au squelette qu’il vient de rencontrer s’il fait caca, ou encore quand il chante comme un abruti en se promenant avec un bâton dans une forêt jonchée d’ennemis.

Je n’ai pas honte de l’admettre, mais j’ai développé une forte empathie aux émotions de Luffy. Quand il pleure, je pleure. C’est systématique. Le fait qu’il ne soit pas un pleurnichard n’y étant pas pour rien. Luffy est un personnage résolument optimiste, toujours motivé pour une nouvelle aventure, toujours partant pour botter le postérieur du méchant, même en mauvaise posture et dans les situations les plus désespérées, il garde le sourire. Donc, quand cela lui arrive de pleurer, c’est que ça fait vraiment vraiment mal, et on a mal avec lui.

Même si Luffy est tout aussi adorable dans le manga, ce serait un blasphème de ne pas reconnaître que sa version animée est sublimée par son doublage. Mayumi Tanaka fait de l’excellent travail et fait la force du personnage, elle est d’ailleurs –en toute subjectivité, cela s’entend - l’élément principal que j’avancerai pour convaincre les sceptiques qui hésiteraient quant au support par lequel aborder One Piece. Je n’aurai imaginé un autre timbre de voix à Luffy tant il lui colle à la peau, comme si la seiyuu était en parfaite symbiose avec son rôle.

Le reste de l’Equipage de Luffy n’est pas en reste. Nous avons par exemple Zoro, merveilleusement doublé par Kazuya Nakai au timbre de voix à la fois posé et viril mais qui sait dérailler quand il le faut. Quand on fait sa connaissance, on pourrait penser qu’il s’agisse du membre le plus pince-sans-rire de l’équipage mais il s’avère assez rapidement être l’un des éléments humoristiques les plus efficaces tant par son sens de l’orientation quasi inexistant que par son caractère aussi insouciant et aventurier que Luffy.

On retrouve également Sanji, plutôt dragueur et volage mais d’une efficacité déconcertante. Son « point faible » (qu’est la gent féminine) mis de côté, c’est quelqu’un qui sait être sérieux et réfléchi, même qu’il sera à maintes reprises celui à sauver la mise quand les autres ne feront que foncer dans le tas. Il convient également de parler de son doublage tant Hiroaki Hirata gère avec minutie les différentes facettes du personnage, en passant de la voix aigüe et excitée (Namiiiii-swaaan, Robiiiin-chwan ~) à la voix grave et badass, il sait prendre différentes intonations et réussit à épaissir encore plus un personnage dont l’écriture suffisait déjà pour convaincre.

Si je cite ces deux-là en premier, ce n’est pas parce qu’ils s’entendent comme chien et chat, mais parce qu’ils sont les deux membres les plus brillants mais aussi, d’une certaine façon, les plus proches de Luffy. Je reste profondément marquée par la conclusion de la saga Thriller Bark qui mettait en avant leur loyauté et sublimait encore une fois ce concept qu’est d’être nakama.

A côté, nous avons le trio : Nami, Usopp et Chopper, fort sympathiques mais malheureusement un poil effacés par rapport aux autres. Nami n’étant pas une combattante, on a parfois l’impression qu’elle remplit le quota boobs plus qu’autre chose, ceci étant dit il lui arrive d’avoir ses moments de gloire et reste un personnage essentiel au sein du groupe. Usopp m’a très longtemps insupporté, même que j’ai eu des envies de meurtre durant l’arc Water Seven mais notre relation s’est quelque peu améliorée depuis. Chopper est le personnage (à goodies et produits dérivés) ultra-adorable à vous faire instantanément fondre dès sa première apparition avec sa voix sucrée de (Pikachu) Ikue Ohtani.

One Piece - Screenshot #3Robin est incontestablement le personnage féminin le plus charismatique et de premier abord énigmatique de la série. Petit à petit, Oda finit par débrider le personnage et l’accorder avec la folie ambiante du groupe avec brio. Alors même qu’elle est la plus âgée et du coup la plus mature du groupe, elle a cette passion pour l’aventure mêlée d’insouciance voire même inconscience qu’ont Luffy ou encore Zoro et Sanji, et c’est un réel enchantement de suivre son épanouissement.

Les deux restants étant d’apparition très tardive, en parler serait du spoil’, donc disons simplement qu’ils sont dans la continuité : bien pensés, délirants et s’intégrant avec justesse au groupe.

Chaque membre de l’Equipage jouit par ailleurs d’un background solide et approfondi qui nous est révélé d’entrée de jeu des fois (comme c’est le cas pour Usopp ou encore Sanji) et plus tardivement d’autre fois (notamment les passés de Nami et Robin). Il est d’ailleurs souvent reproché à la série que les passés des personnages soient « tragiques » et tirent sur la corde sensible du téléspectateur mais cela dépend honnêtement de la sensibilité de chacun, surtout que ce n’est pas comme si One Piece était une série déprimante, il y a un juste équilibre entre l’humour, les scènes d’action et les scènes émouvantes. Et les backgrounds font partie des moments les plus émouvants de l’histoire, à condition de se laisser porter et faire preuve d’empathie. Surtout qu’il y a un message d’espoir derrière, où malgré toutes les épreuves et la solitude passées, ils continuent d’avancer.

L’un des backgrounds les plus marquants à mon sens étant celui de Nami dont l’arc reste l’un de mes préférés à ce jour. L’autre étant celui d’Ace et Luffy (les adorables mômes ! Je veux leur faire des câlins tout plein !) qui sans être ultra-dramatique a été révélé à point nommé et a su vider mes glandes lacrymales.

Mais dans One Piece, il n’y a pas que l’Equipage du chapeau de paille qui brille, mais une ribambelle de personnages importants et d’autres plus ou moins secondaires, aux apparitions sporadiques ou limitées à un arc, qui n’en restent pas moins marquants et aux personnalités fouillées et intéressantes. Certains, au même titre que l’Equipage principal, jouissent d’un background tout autant soigné et mis en avant, je pense aussitôt aux personnages de Vivi, Ace (que je cite pour la seconde fois et ça ne reste pas assez… je salue au passage son excellent doublage par Toshio Furukawa) ou encore Law.

En gros, chaque personnage dans OP a à sa façon un impact sur l’histoire et une identité propre, même Toby, le pleurnichard que vous rencontrez dès le premier épisode. De même, les antagonistes comme les alliés sont le fer de lance de la série par leur charisme ou encore par leur psychologie (Crocoboy , Enel, Mihawk, Aokiji, Hancock…).

L’histoire s’articule autour de son univers et de ses personnages avec justesse et pas un poil qui dépasse. Elle se construit en plusieurs sagas divisées en arcs. Cette structure narrative est à l’origine d’une impression de « répétitivité » souvent reprochée à la série.

Nous avons un schéma répétitif « île – Découverte d’une culture et d’un peuple – Méchant à déglinguer » mais ce n’est pas spécialement désagréable, le monde de OP étant assez palpitant et les différentes rencontres assez intéressantes pour que ça passe crème. Ça permet de mêler à juste dose aventure, découverte du monde, humour (L’une des pierres angulaires faisant la force du récit), introduction/développement de personnages et action. Même que chaque antagoniste (a.k.a méchant à déglinguer) offre de nouvelles perspectives même si la conclusion (Luffy lui refait le portrait) reste la même.

Aussi, ces arcs servent à consolider les liens entre nakama, plus forts que de l’amour (d'ailleurs, Oda a clairement déclaré qu'il n'y aura pas de romance dans OP, mais n'hésitez pas à shipper Zoro et Perona ensemble parce que c'est bien) ou de l’amitié, être nakama c’est partager le même chemin et le même destin (ou comment réinventer et sublimer le concept même de l’amitié, c’est d’ailleurs regrettable que ce terme pensé pour illustrer la force des relations dans One Piece ne soit pas maintenu dans la traduction).

Au fur et à mesure qu’on avance, la narration s’écarte des fois de ce schéma pour nous présenter des antagonistes plus nuancés (comme Smoker, ou encore Aokiji) avant de prendre une tournure à la fois imprévisible et hallucinante à partir des 400+ épisodes. Les (profanes) sceptiques diront que se taper 400+ épisodes avant d’arriver à la « quintessence » de la série, ça fait un peu beaucoup… et c’est dommage pour eux.

One Piece étant de base une très bonne série, avec la saga de la Guerre au Sommet, elle atteint le sommet du shonen, j’ai rarement été autant happée par un visionnage de toute ma carrière d’otaque. La mise en scène, l’animation, les enjeux, la bande-son, le suspense, l’intensité des émotions, l’action… tout y étant purement fabuleux. Toute personne n’étant pas allée assez loin dans l’histoire pour atteindre cette saga ne peut comprendre l’euphorie autour du titre.

La saga suivante souffre de donner suite à autant d’epicness mais n’en reste pas moins intéressante et riche en révélations avant d’introduire la saga en cours qui envoie déjà du pâté.

One Piece - Screenshot #4Par ailleurs, des détails pouvant paraître insignifiants et des personnages qu’on pense de passage peuvent à tout moment resurgir tant Oda a une idée précise de là où il se dirige et s’amuse à entremêler les différentes intrigues. Tout est pensé d’avance et rien n’est laissé au hasard. Les fondements du gouvernement mondial et l’Histoire du monde étant l’intrigue de fond dont les indices disséminés tout au long font la force du récit.

Si la longueur actuelle vous fait déjà peur, sachez que One Piece est loin d’être terminé. Au vu de tout ce qui reste à découvrir dans ce vaste univers, il se pourrait même que ces 600+ épisodes ne soient que l’introduction de quelque chose d’encore plus mémorable et gigantesque. Le meilleur restant encore à venir, on ne peut qu’attendre fébrilement la suite.

Pour ce qui est de l’habillage visuel, comme déjà dit, le charadesign peut rebuter au départ mais on peut également y voir une forme de créativité, tant les personnages sont particuliers et se distinguent non seulement des prototypes habituels mais y compris entre eux. Il existe une grande variété de traits, et il est plutôt rare de confondre quelqu’un avec un autre tant les ressemblances sont absentes ou minimes.

J’ai eu pour ma part beaucoup de mal avec les nez d’Usopp (caricature de Pinocchio ?) et Robin, la physionomie des filles avec ces hanches étranges ou encore les drôles de têtes des hommes-poissons. Mais une fois qu’on s’habitue au style, on y trouve un certain charme et on ne prête même plus attention aux têtes bizarroïdes qui ne cesseront d'apparaître (Au pire, consolez-vous avec Cavendich, qui se trouve même être doublé par Ishida Akira, aha aha ~).

Comme point fort, les personnages sont très vivants et au panel d’expressions très riches. J’ai fini par complètement adhérer à leurs bouilles. Notamment les sourires d'Ace et Luffy montrant toutes leurs dents : absolument a-do-rab-les.

Les décors sans être très détaillés, sont très agréables, frais et colorés. C’est toujours avec excitation qu’on accoste à une nouvelle île, curieux de découvrir ses paysages.

L’animation est correcte, malgré plusieurs réutilisations principalement au cours des premières saisons qui, mine de rien, commencent à dater, la série fêtant en 2014 son 15ème anniversaire. Cela dit, Toei Animation a fait du bon boulot et la série a bien vieilli. L’animation reste stable et de qualité nettement moins inégale que dans les autres séries shonen fleuves, tout en s’améliorant au fil des années. Certains combats sont purement orgasmiques et sublimés par leur animation mais aussi par la bande-son. Sur ce, une magnifique transition…

L’habillage musical constitue clairement la puissance de l’adaptation. Tu sens que les types derrière ont bien saisi l’univers de One Piece et la portée de chaque séquence tant il marient à merveille l’image, le contexte et le son. Les différents thèmes des personnages et pistes d’OST, en sus d’être agréables à l’oreille et aux genres variés, sont judicieusement insérés et adaptés à l’histoire. Certains morceaux rythmés subliment les scènes d’action et participent à l’aspect épique des confrontations comme notamment Let’s battle, alors que d’autres plus doux et crève-cœur tout en étant stressants accompagnent des moments d’une profonde détresse mêlée de tristesse. Je pense surtout au morceau d’Uunan And The Stone Storage Room qui est arrivé à me déchirer le cœur.

Les génériques (OP/ED) sont très bons, visuellement et musicalement soignés. A partir de l’épisode 279, il n’y a plus d’ED mais les OP deviennent plus longs (2:30) et plus travaillés.

Parmi les sublimes, il y a le 14 ème, Fight Together chanté par Namie Amuro, que je ne suis arrivée à zapper à aucun des 25 épisodes qu’il démarre, et à chaque fois il réussissait à me faire verser une larme. Mais également le 13ème OP avec la douce mais entraînante mélodie One Day de THE ROOTLESS (et puis on y voit vite fait Marco en phœnix, ça suffit à faire pétiller ma rétine ~), et plus récemment, un réel coup de cœur qu’est le 16ème OP avec la chanson des Back-On, Hands Up. o/
Le 6ème OP, Brand New World de D-51 est également bien tritri, et peut-être le plus représentatif du côté aventure. Hashiridase Hashiridase ~

Du côté des ED, j’ai une préférence marquée pour le 15ème qui même en n’étant quasi pas animé brille tout de même par son morceau musical : Eternal Pose d’Asia Engineer.

J'ai failli commettre le sacrilège de ne pas parler de l'insert-song « Bink’s Sake » qui reste l'une des forces de l'adaptation par rapport à son support. Il s'agit d'un morceau qui était à une époque lointaine l'hymne de pirates, triste et heureux à la fois, il peut être joué de différentes façons et avec divers instruments.
Il semblerait qu'Oda avait déjà pensé aux paroles de la chanson avant même l'apparition de Brook mais n'arrivait pas à composer la mélodie au cas où ça serait adapté à l'écran, il a alors fait appel à Kouhei Tanaka pour l'aider dans la mélodie, et ce déjà 4 ou 5 ans avant même la diffusion de l'arc Thriller Bark, un visionnaire cet Oda...

Ma version préférée reste celle des Rumbar Pirates.

Pour conclure, pardonnez-moi la longueur de la critique, mais sa taille est proportionnelle à celle de la série mais également à mon enjoyement de cette dernière.

One Piece est la quintessence du shonen qui arrive, sans être atypique ou très original, à exploiter les ficelles du genre et à ne toujours pas s’épuiser au bout de 600+ épisodes, même que c’est une montée en puissance.
Une seule pièce mais des personnages de toutes les couleurs, un univers aux multiples facettes, des combats époustouflants, des émotions de toutes sortes, un humour débile mais efficace et une aventure immanquable.

N’hésitez plus, adoptez One Piece et venez accompagner Luffy et sa joyeuse bande dans leurs trépidantes aventures. Le voyage ne fait que commencer, et aussi long soit-il, on a envie qu’il dure encore ! Même que si je devais y aller de ma petite théorie, le One Piece ne serait pas forcément un trésor matériel mais spirituel : L’aventure en elle-même.

Peut-être que la série ne mérite pas la note complète dans l'absolu, mais elle la mérite amplement dans mon cœur.
Merci de m’avoir lue.

Verdict :10/10
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A propos de l'auteur

Maya*, inscrit depuis le 01/02/2012.
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