Until my Body is Dry

» Critique de l'anime Kill La Kill par Zankaze le
31 Mars 2014

Plantons le décor. C'était un automne un peu morne en japanime: l'ouverture de la saison proposait quelques suites, un nombre faramineux d'adaptations de Light Novels, de jeux vidéos et autres, quelques animes "originaux" noyé dans la masses, une ou deux tranches de vie et les habituels animes moes décérébrés. Un automne bien morne donc. A moins que ce soit un été. Ou le printemps d'avant.

Toutefois, chez les fous, les insatisfaits, les amateurs de déjanté, les dingues, les vrais, ceux qui aiment quand ça bouge et ça pète de partout, le feu couvait sous les neiges de l'hibernation. Trigger, réincarnation du studio Gainax, avait annoncé sa première vraie série. Des visuels avait filtré: la silhouette d'une lycéenne à la tronche aggressive, armée d'une lame de ciseau gigantesque et dessinée à grands coups de pinceau noirs et furieux. Des Kanjis rouges vifs, carrés et imposants. Des flammes, et un bâtiment gigantesque en forme de tour. Un morceau de musique rageur. Le sang s'échauffait, les théories se faisaient et s'effondraient, le hype montait:

Trigger oserait-il?

Cet Automne, la Japanime allait-elle s'éveiller, secouer ses chaînes et montrer ce qu'elle savait vraiment faire? (Tadam!)

Et les première affiches arrivèrent. Ce fut la déception, que dis-je, la débacle: l'héroïne certes classe, était vêtu de ce que la décence interdisait de qualifier d'uniforme, voir même de bikini. Le fanservice (outrancier) serait de la partie, tout était perdu. Les hommes, autrefois pleins d'espoir, maudirent les dieux, le destin et le cancer du Moe et se remirent à espérer le Messie ou au moins le redémarrage d'Aoki Uru. Comme nous nous trompions. Imaishi, toi qui était au cast d'Evangelion, toi qui nous avait offert Redline, Gurren Lagann, Panty and Stocking ou encore Dead Leaves et Diebuster, comment avions-nous pu douter de toi?!

Le premier épisode vint et ce fut la révélation. Un truc gueulard, absurde, déjanté, avec des fille (et des mecs) dénudés de partout, avec une OST qui fait bouillir le sang. L'humour était stupide (dans le bon sens) et les clichés n'y étaient présents que pour l’auto-parodie. Les combats étaient épiques, bougeaient de partout en explosant régulièrement les 3/4 du décor. Boire une tasse de thé était devenu badass, et il convenait de lâcher une phrase absurde toutes les deux minutes avec une conviction à faire s'ébranler l'Everest.
Pour deux saisons, le GAR était de retour et allait percer les cieux étriqués de la logique à la foreuse.

Mais au fil du déroulement de la bête, le doute remontait. Le scénario s'éternisait, et le même schéma d'épisode tendait à se répéter, même si la réalisation parfaite tenait toujours en respect la concurrence. Ryuko tardait à trouver l'assassin de son père, et le spectateur tardait à fois un peu plus à retrouver ce moment béni où, tel un fix de (votre drogue favorite ici) le temps s’effaçait et son esprit, que dis-je, son âme même ne faisait plus qu'une avec son sang bouillonnant!

Hommes de peu de foi que nous sommes.

Tel le lever du soleil dissipant les ténèbres de la nuit, tel le phénix renaissant de ses cendres, les épisodes 15 et 16 arrivèrent et le hype reprit de plus belle. Les révélations tombèrent et toute la folie du studio et l'absurde insolence du scénario apparut enfin. Quel besoin de chercher la logique avions-nous? L'anime l'avait délaissé depuis le départ, et il n'en avait nul besoin pour nous prendre aux tripes, nous faire pleurer du sang (positivement), rire aux éclats et exulter, tout ça assis sur une chaise.

Le décor était planté, les acteurs en place: à part un ou deux rebondissements prévisibles ou inutiles que la mise en scène parfaite et survitaminé réussit sans peine à faire passer, la série s'acheva dans une apothéose géniale et épique, dans un déluge de classe et de sentiments, transportée jusqu'au bout par des personnages irrésistibles et débilement charismatiques.

Épuisé par l'épreuve, tel le boxeur victorieux mais à bout, il était temps pour le spectateur de compter les coups. Oui, une bonne partie des rebondissements de la série étaient prévisibles. Oui, l'OST badass d'Hiroyuki SAWANO n'était pas toujours bien placée. Oui, il y avait des longueurs et quelques scènes douteuses.

Mais qu'importe. Combien de temps avions-nous attendu pour une série pareille? Combien de temps devrons-nous attendre pour la suivante? A part KILL LA KILL (parce qu'on ne peut pas écrire le nom en minuscule, ça ne convient décemment pas à l'esprit), quelle autre série nous avait autant frappé durant ces deux saisons?

[/Larmes viriles.]

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Zankaze, inscrit depuis le 18/01/2010.
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