Critique de l'anime Windy Tales - Fûjin Monogatari

» par watanuki le
20 Mars 2007
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Windy Tales est avant tout célèbre pour la rumeur selon laquelle Oshii aurait pu réaliser cette série, ce qui n'est pas le cas, puisque Nishimura Junji s'en est occupé, lui qui a dirigé entre autres des séries comme Ranma ou Lamu... Etant ami de Oshii, il a réussi à lui piquer deux trois collaborateurs, avec en tête un Kenji Kawai léthargique.

Ayant su créer une attente forte, la série déçoit, parce qu'elle possède largement de quoi plaire et surprendre, mais qu'elle ne s'en donne pas les moyens, préférant en permanence rester en sous-régime : à l'image de la musique, plaisante mais exécutée sommairement, Windy Tales n'a pas bénéficié d'une réalisation transcendante. La mise en scène demeure très classique, les situations ne sont pas poussées outre mesure, et l'accent est avant tout mis sur la douce rêverie et la magie d'un quotidien idéalisé, là où il y avait matière à bousculer la mise en scène et proposer des séquences bien plus originales. C'est vrai, de loin, Windy Tales semblait coller à un aspect de la sensibilité de Mamoru Oshii, et l'on regrette un peu qu'il se soit contenté de superviser la chose de très loin.

Cependant cette série demeure agréable, on prend plaisir à vivre les gentils aléas de la vie tranquille de nos héros, qui découvrent l'existence de gens capables de manier le vent, et qui s'initient à cet art. Le vent demeure le point commun entre ces "contes" parfois un peu plats, mais toujours distrayants. Tous les éléments susceptibles de captiver les jeunes mais aussi les moins jeunes ont été réunis, chassant parfois de façon détournée sur les terres de Ghibli : multitudes de chats volants, omniprésence de la nature et de sa beauté, éloge des plaisirs simples et portraits de jeunes personnages aux sensibilité différentes, tout est là pour nous rappeler la lointaine influence mizazako-totorine.

Heureusement, la série se distingue dans l'emploi des ressouces techniques : bénéficiant d'un budget peu élevée, elle joue la carte du chara-design frappant et de l'animation stylisée, la colorisation étant à l'avenant : les nuages ressemblent ainsi à des blocs blancs, les textures semblent généralement rigides, et les couleurs un peu ternes ont pour vocation de faire ressortir en permanence le bleu du ciel, où nagent les chats.

Chaque épisode est un conte indépendant, et l'on regrette parfois qu'il n'y ait pas de trame principale, celle-ci n'étant assurée que par les relations qui unissent les divers personnages de la série. La plupart du temps, la série est sauvée de la platitude soit par de violents accès de poésie (généralement splendides), soit par l'usage immodéré de ces éléments kawai que sont les chats : ceux-ci, bien qu'ils soient très annexes dans les récits, pasent leur temps à envahir le cadre, à attirer l'attention du spectateur, qui est ainsi toujours détourné de l'action principale, comme si celle-ci n'était en fin de compte pas très importante. Windy Tales rejoint ici Totoro dans son souci de révéler ce qui est cacher dans notre quotidien, à ceci près que là où Totoro en fait une énigme passionnante, Windy Tales persiste à vouloir en faire un simple élément de poésie absurde et quelque peu accessoire.

Une série qui aurait pu être très novatrice, mais qui s'obstine perpétuellement à vouloir rester dans la norme, malgré son statut d'oeuvre à part : cette ambiguïté non résolue lui nuit beaucoup.

Verdict :6/10
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A propos de l'auteur

watanuki, inscrit depuis le 21/10/2006.
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