Critique de l'anime The Tatami Galaxy

» par Nakei1024 le
17 Janvier 2011
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Pour être expérimental, c’est un anime expérimental que Madhouse nous livre ici.

Que ceux qui seraient effrayés par le terme, sachez que vous n’avez aucune crainte à avoir en commençant le premier épisode : le concept reste finalement assez bateau. Il s’agit ni plus ni moins de suivre le quotidien un peu particulier d’un étudiant au cours de ses 2 années de faculté, années durant lesquelles il compte bien se trouver une jolie fille à séduire… Mais là ou cela devient bizarre, c’est que le jeune homme semble affligé d’une malchance chronique doublée d’un syndrome « Retour vers le passé ». Comprenez que chaque épisode remettra systématiquement les pendules à zéro pour lui permettre de revivre ses études et rencontres en espérant que chaque nouveau parcours soit moins chaotique que le précédent. Car s’il est une chose que l’on remarque de suite, c’est qu’à la manière d’une mauvaise blague, les dieux semblent s’être donnés le mot pour que chaque tentative de parvenir à vivre une scolarité épanouie vire irrémédiablement en catastrophe. Pour ceux qui connaîtraient la blague, voici la mise en scène parfaite à la citation « Touche le fond mais creuse encore ».

En chef d’orchestre, on a bien entendu le mystérieux personnage d’Ozu, au visage reconnaissable entre mille, inspirant difficilement confiance et dont je me demande encore s’il est là pour jouer le rôle de démon ou d’ange gardien auprès du héros narrant ses déboires. Car même s’il est toujours présent (voire l’instigateur) lors des mauvais coups dans lesquels son camarade se retrouve, il apparaît également toujours lorsque ce dernier semble avoir atteint le point de non retour pour lui offrir une porte de sortie d’une manière ou d’une autre et lui permettre de réaliser son fameux « saut dans le temps ». Ange ou démon, la question reste entière, mais il est certain que ces deux-là sont liés par le destin.

Autour de ce duo déjà incongru, d’autres personnages tout aussi farfelus gravitent, comme un étudiant-ronin qui vit sur le campus depuis quelques années déjà, une vieille femme aux prédictions étranges (et au tarif augmentant d’un chapitre à l’autre), quelques camarades aux aspirations et activités assez atypiques et enfin une jeune fille manquant sérieusement de goûts vestimentaires, ayant peur des papillons (il faut le faire) et qui pourtant ne manque pas d’un certain charme. Très vite, on comprend qu’il pourrait se passer quelque chose entre elle et le narrateur, mais celui-ci trop occupé par ses ennuis n’a pas le temps de s’en rendre compte.

Ainsi chaque épisode est l’occasion de rire une fois de plus devant les déboires du héros et le comique de répétition virant presque au sadisme. C’est également l’occasion de découvrir le quotidien de cette université pas comme les autres et de s’apercevoir qu’il s’y passe des choses pas forcément normales, surtout quand Ozu vient y mettre son grain de sel… En plus des clubs « classiques », on croisera entre autre une secte et une société secrète spécialisée dans l’espionnage et le recel d’informations compromettantes sur les élèves…Etrange vous avez dit ?

On pourrait croire que chaque nouveau cycle est indépendant des précédent, et que la série peut se regarder dans un sens totalement aléatoire, mais il n’en est rien et les ponts entre épisodes sont légions, demandant une attention de chaque instant (en plus des répliques à très haut débit lâchées par le narrateur) pour en savourer toute la mise en scène et l’humour, un peu comme un puzzle dont il faudrait remettre les pièces dans le bon ordre pour enfin arriver à une fin heureuse.

La réalisation se veut également très alambiquée mélangeant allègrement symboles, indices et autres clins d’œil pour mieux perdre le spectateur dans le raisonnement toujours plus irrationnel du jeune homme, preuve qu’il perd peu à peu la raison au fil de ses expériences plutôt traumatisantes. Malgré cet imbroglio dont il devient de plus en plus difficile de se sortir (un peu comme des sables mouvants), la solution de l’énigme qui lui est posée crève véritablement les yeux du spectateur, qui malgré une proximité de plus en plus forte grâce au mode de narration bien mené n’a finalement pas son mot à dire et ne peut jouer que le rôle de spectateur, témoin impuissant (et amusé) des évènements présentés.

Voici donc une bonne surprise, surprenante (forcément) à bien des égards. Pourtant, malgré le travail important sur le fond (mais plutôt minimaliste sur la forme), fourni par le studio Madhouse, je n’ai pas totalement accroché au concept et à ma grande honte, j’avoue que j’ai mis un certain temps avant d’arriver au bout de l’anime. Question de feeling ou faute de goût, je serai donc naturellement moins enjoué dans ma notation que mes prédecesseurs. Cela-dit, voici quand même une expérience intéressante à côté de laquelle il serait dommage de passer.

Pour moi, ce sera en tout cas un 7,5 bien mérité.

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Nakei1024, inscrit depuis le 05/01/2007.
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