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Critique du manga Dragon Ball

» par HanaiSenpai le
16 Septembre 2006
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Dragon Ball ou comment un auteur déjà célèbre est parvenu à créer le manga le plus populaire de tous les temps.

Je précise cependant que, comme beaucoup d'autres, j'ai découvert Dragon Ball par l'intermédiaire de sa transposition en anime qui passait sur TF1 dans le désormais disparu Club Dorothée. Un anime extrêmement populaire auprès des jeunes de l'époque mais qui, sur le long terme a malheureusement fait plus de mal que de bien à l'animation nippone dans nos contrées. Représentant aux yeux des censeurs la quintesscence de la "japoniaiserie" dont il fallait protéger nos chères petites têtes blondes, Dragon Ball Z a fini par fermer à triple tours toute tentative de diffusion d'animations japonaises sur les chaînes hertziennes.

Bizarrement, c'est justement à ce moment (milieu des années 90) que l'édition semble avoir pris le relais et a commencé, petit à petit, à diffuser les bandes dessinées étranges venant de ce pays lointain nommé Japon. Alors que la série se terminait, le manga Dragon Ball apparaissait et recevait un succès alors sans précédent.

Le jugement étroit des censeurs, la série ne le méritait pas et le manga de Toriyama le mérite encore moins.

Car, sans être parfait, ce shonen n'en est pas moins l'un des plus passionnants.

Il est tout d'abord très bien dessiné. C'est le minimum me direz-vous mais si je souligne ce point c'est précisément parce que c'est loin d'être le cas de toutes les productions actuelles du genre (ex : Hunter x Hunter). Dès les premiers tomes, le trait de l'auteur est extrêmement précis et cette qualité est conservée jusqu'à la fin, malgré la surenchère de combats des derniers tomes. Les combats justement sont extrêmement bien rythmés. Alors que l'anime est connu pour ses épisodes entiers de plans fixes à base de "concentration d'énergie", le manga, lui, enchaîne très bien et seul l'ultime affrontement face à Boo est réellement "à rallonge".

Toryama a également réussi à créer son propre univers (le rêve de tous les auteurs) à le doter d'une très grande cohérence (les dragon balls, les capsules, les peuples, les planètes, l'au-delà...) et à baigner le tout dans un humour très efficace bien que souvent graveleux, grâce principalement à des personnages secondaires géniaux de débilité et au sommet desquels trône l'inimitable Tortue Géniale et ses saignements de nez. On se demande d'ailleurs encore ce qu'avait fumé Toriyama lorsqu'il a invité le personnage de Lunch.

Le scénario est bien moins répétitif qu'on le croit et ne comporte réellement que deux ruptures qui aurait pu marquer la fin de l'histoire : le mariaga de Sangoku et la mort de ce dernier face à Cell. Le premier cycle, consacré à l'enfance de Sangoku, à son apprentissage, à la découverte de ses amis, amène progressivement notre héros à la conscience qu'il fait partie des humains et qu'il ne veut plus vivre seul dans la forêt. Désormais intégré, Sangoku va, au cours du deuxième cycle, devoir combattre ses propres origines afin de défendre ceux qui l'ont accepté parmi eux. Puis, après avoir atteint le sommet de l'univers, il va prendre peu à peu conscience de sa propre mortalité et de son devoir de confier la sauvegarde de l'humanité aux générations suivantes, c'est à dire à son fils San Gohan.

L'histoire arrêtée là, la boucle était bouclée et Dragon Ball une totale réussite. Ce le fut d'ailleurs pendant quelques années, avant que les éditeurs, face au succès rencontré, ne poussent Toryama à en rajouter une couche à base de méchant gélatineux, de héros fusionnant en dansant (ou pas !) et d'une nouvelle transformation sayen plus moche que les précédentes. Une couche de trop qui brise la logique du cycle précédent (San Goku revient) et s'apparente énormément à une forme de fan service basé sur l'expension sans limite des pouvoires des sayens et la lutte de suprématie sans fin que semblent se livrer San Goku et Végéta, les personnages préférés des otakus.

Dommage.

Néanmoins rendons grâce à Toriyama (et dans une moinder mesure à Glénat) car sans Dragon Ball, le manga en France se battrait encore contre les idées étroites de ceux qui nous dirigent et il n'y aurait peut-être jamais eu de Naruto, de 20th century boys, de Nana ou de Fruit Baskets.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

HanaiSenpai, inscrit depuis le 16/01/2006.
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