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Critique du manga Kenshin Le Vagabond

» par HanaiSenpai le
03 Octobre 2006
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Difficile pour moi de parler de Kenshin avec sang-froid. Il y a bientôt dix ans j'avais découvert à la Fnac le tome 2 de ce manga alors inconnu. Celui avec le chapeau noir et le duel de nuit où Kenshin redevient pour la première fois Battosaï l'assassin. Et j'ai tout de suite adoré : les graphismes, la noirceur du propos, la vivacité du combat alors qu'il ne s'agissait "que" de sabres, et le dilemme déjà posé de la dualité du héros assassin.

La grande qualité de ce shônen est de fonctionner "à l'envers". Tous les shonens nous présentent de jeunes garçons qui décident un jour de devenir des guerriers pour X ou Y raisons et qui vont dès lors développer leur habileté à coup d'entrainements et de combats de plus en durs pour enfin devenir le "guerrier suprême" ce qui annonce en général la fin de l'aventure. Kenshin le vagabond, au contraire, débute là où les autres s'arrêtent. Kenshin est le "guerrier suprême", un combattant invincible et que tous redoutent. Mais c'est surtout un guerrier horrifié par ses propres crimes et qui cherche désormais à les racheter.

Les qualités de l'ensemble sont indéniables. Le manga est beau et même de plus en plus beau au fil des tomes, à mesure que le trait de Watsuki se fait plus précis et plus pur. Les combats impliquant Kenshin sont d'une intensité, d'une inventivité, d'une violence rares, et surtout évitent les syndrômes les plus énervants des autres shonens, à savoir "la résurrection grâce à la volonté de vaincre" et "le sauvetage de dernière seconde par le chevalier Phoenix qui décidément débarque toujours au dernier moment". Ce qui leur confère une dimension dramatique supplémentaire.

L'aspect historique est très intéressant. Watsuki tache notamment de briser l'image d'Epinal de cette époque violente et de démontrer que l'âge des samourais n'avait rien d'un âge d'or. Bien loin des clichés hollywoodiens (n'est-ce pas M Cruise ?), on y découvre subtilement des orphelins n'ayant aucuns droits (Sojiro), des femmes vendues aux maisons closes (Yumi) et des villages rançonnés par les seigneurs de guerre.

Le scénario est sans doute ce que j'ai vu de mieux en terme de shonens. Les 17 premiers tomes voient réapparaître les anciens ennemis de Kenshin qui viennent lui rappeler ses forfaits passés et qui l'obligent à reprendre les armes. D'excellents tomes certes, mais assez classiques finalement. Pourtant, alors qu'un cycle semble s'achever, Kenshin est finalement confronté au Crime Impardonnable, celui qui le hante et qu'il fuit depuis des années. Un crime qui nous est raconté lors des "chapitres du souvenir" qui constituent sans doute la pierre angulaire du manga. Le sommet de l'oeuvre sans aucun doute. D'une noirceur et d'une beauté lugubre rarement atteinte (on dirait du Gunnm c'est dire).

Bien sûr, tout n'est pas parfait, à commencer par certains personnages (Yahiko) ou combats (les sbires d'Enishi) qui n'appportent pas grand chose au récit, mais tout cela ne pèse pas lourd face au reste d'une oeuvre que tout fan de manga devrait avoir lu.

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

HanaiSenpai, inscrit depuis le 16/01/2006.
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