Otogi Matsuri est le tout premier manga d'Inoue Jun'ya, qui était à l'origine un illustrateur travaillant dans le domaine du jeu vidéo. Après l'avoir fini, il est passé au médiocre Btooom! qui sort actuellement.
Ordinairement, mieux vaut se diriger vers la dernière série d'un mangaka, en espérant y trouver plus d'expérience et de maturité. Oui mais là non. Otogi Matsuri explose ainsi littéralement son cadet et vous prouvera rapidement que l'habit ne fait pas le moine.

Comment donc ce qui s'annonçait comme un énième torchon stéréotypé parvient donc à envoyer paître la majorité de ses concurrent?

Tout d'abord, en le commençant, vous avez la certitude d'avoir une fin. Une fin qui vient d'ailleurs seulement en 12 volumes. Pas "d'étirage de sauce à l'eau claire": Inoue a donc un nombre de tomes limité pour raconter son histoire. Ainsi celle-ci découle de ce constat, elle est rythmé par l'apparition régulière de l'un des dix Yokai sanguinaires que les 4 gardiens de la ville vont devoir abattre pour protéger leurs amis, familles et compatriotes.
Les règles du jeu sont énoncées de puis le début, le massacre peut commencer.
Le traitement des légendes japonaise est très efficace: variés et monstrueux, voir terrifiants, les créatures apparaissent par surprise et ne laissent aucuns répit aux héros qui vont bien souvent se voir pousser dans leurs derniers retranchements. Car oui, pas de Bleach-like ici. Dans Otogi matsuri, les personnages meurent, souffrent, connaissent l'échec et le désespoir. Le fantastique n'est pas un prétexte pour raconter une histoire pour gosses: les flots de sang qui s'y déversent et les visages torturés des victimes que l'équipe échouera à sauver le prouveront rapidement.

Le mangaka dévoile alors ce qui fait l'intérêt majeur d'Otogi Matsuri: des combats nerveux, haletant, à la mise en scène spectaculaire. le manga colle alors aux mains, et vous ne vous arrêterez pas avant d'avoir lu la fin de l'affrontement.
Le trait est clair, la compréhension aisée, et on se retrouve instantanément suspendu aux combats désespérés des 4 gardiens.
Des personnages d'ailleurs plutôt attachants, et pas uniquement parce que l'on est le témoin constant de leur combat. Inoue est clairement plus doué pour les combats que le slice of life et les amourettes, mais tout ceci s'intègre quand même assez harmonieusement à l'ensemble. De plus, le charisme de certains, comme le professeur Ezo, est indéniable. Et il est loin d'être le seul.

Alors pourquoi ce petit bijou souffre-t-il d'un aussi spectaculaire manque de popularité? Car c'est un fait: Doki Doki a arrêté sa publication et trouver les tomes relève plus de la chasse au trésor que de la promenade pour aller faire les courses. Effet de mode du survival, communication insuffisante? Peut-être. Mais quand vous le comparerez à son cadet, le verdict sera indéniable.

8/10 pour un manga bien sanglant et nerveux à la qualité certaine, dont j'aurais cependant juste apprécié que la fin, quoique intelligente, montre un peu plus d'ambition.