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Drama : The Realisation (2/3)

Publié le 03/09/2010 par dans Culture - 19 commentaires

Maintenant que vous savez à peu près en quoi consiste un drama et ce dont il parle, intéressons-nous à la mise en forme. Vous devez sans doute savoir, si vous êtes un minimum cinéphiles, que le Japon a accouché de grands réalisateurs (Akira Kurosawa et Takashi Miike au hasard…). Nous pouvons donc espérer que leurs successeurs ont hérité d’un peu de leur talent, même si ce ne sont que des séries télévisées… Ne faisons pas durer le suspens plus longtemps: la réponse est non, trois fois non. Allez, démolissons-les !

Scénario, plus connu sous le nom de « ramassis de clichés »

Focalisons-nous tout d’abord sur un point essentiel pour une série télévisée, qu’importe sa nationalité : le scénario. Comme nous l’avons vu précédemment, la principale force du drama est de s’intéresser à tous les domaines, même les plus saugrenus. C’est vrai quoi, vous avez souvent vu une série américaine ou européenne qui nous parle de cuisine, de la vie des profs, d’avortement ou de musique classique ? Avouons-le, les Japonais traitent de sujets bien plus originaux et les bonnes idées ne manquent pas. Mais il y a un problème… Pourquoi ne retrouvons-nous pas cette originalité dans les scénarii ? Pourquoi voyons-nous toujours les mêmes ficelles scénaristiques ? Qu’importe le sujet, il est tout de même hallucinant de constater qu’ils reprennent à chaque fois les mêmes éléments pour « étirer » la trame.

Argh… Le dieu des clichés contrôle ma main, je ne la maîtrise plus !
Je ne peux plus écrire de scénario original !
(
Bloody Monday 2)

Le plus connu d’entre tous est bien sûr le seul, l’unique, l’éternel, l’irremplaçable, l’increvable triangle amoureux (ou n’importe quel autre figure géométrique de votre choix), plus connu sous le nom de syndrome de « Je t’aime – Je sais pas trop, faut que je réfléchisse ». Vous vous interrogez sur la raison pour laquelle on le retrouve dans chaque drama, hormis quelques très rares titres comme Bloody Monday ? Eh bien la réponse est simple. C’est parce que c’est très pratique. Oui, oui, vous ne vous rendez peut-être pas compte, mais grâce à un triangle amoureux, les Japonais peuvent tenir sur au moins trois épisodes, si ce n’est sur l’ensemble de la série quand elle appartient au genre « romance ». Grâce à ça, vous pouvez mettre en place un nombre incroyable de quiproquos, la plupart du temps invraisemblables, qui mettra en péril (oh my God !) la relation naissante ou déjà établie entre nos deux héros. En fait, les Japonais ont une vision très personnelle de l’amour. Tout d’abord, il n’y a aucun dialogue entre les deux amoureux (ah ben oui, sinon il n’y aurait pas de quiproquo). Et vas-y que tu deviens méga-jaloux(se) et que tu fais la gueule pendant quatre épisodes, alors que si tu écoutais jusqu’au bout ton partenaire, tu comprendrais tout et tu nous éviterais de pousser des soupirs de désespoir avec comme injonction le très connu « Mais qu’il (elle) est con(ne) ! ». Je tiens à préciser qu’un tel manque de confiance et d’écoute envers son partenaire n’est jamais bon dans une relation sur la durée. Alors qu’on ne vienne pas me sortir à la fin « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », car je n’y croirai pas une seule seconde. Je suis même prête à parier sur leur divorce d’ici quelques années.

Deuxièmement, il semblerait qu’aimer soit le chemin le plus court pour avoir des ennuis. Entre les familles en total désaccord, le ou la rivale qui est forcément un(e) psychopathe (mais qui deviendra le ou la meilleur(e) ami(e) par la suite, évidemment…) et autres journalistes ou grands pontes de l’industrie si l’élu du cœur est célèbre ou bien issu d’une famille prestigieuse, on est servis. Et bien sûr, aucun des partis n’accepte que cette union ait lieu. C’est la loi du « Tout le monde est contre nous ». Et après on s’étonne que le Japon ait un taux de naissance proche du négatif…

En plus de ces quiproquos à coucher dehors, nous devons aussi supporter les hésitations incessantes d’un des deux membres du couple. Allez hop, on gagne deux épisodes en plus ! Et là ça va parfois très loin, comme dans la deuxième saison d’Hana Yori Dango, où on finit vraiment par être désespérés par cette pauvre cruche de Tsukushi. Ces hésitations remplissent la deuxième saison en entier. Et le pire, c’est que ça continue dans le film ! Vous me direz, si encore il nous était impossible de deviner qui serait l’heureux(se) (ou plutôt malheureux(se)) élu(e) qui aurait l’immense honneur (malheur marche aussi) d’être choisi(e), on pourrait trouver la série passionnante. Le problème est que les réalisateurs n’ont aucun sens du suspens. On voit tout arriver 25 km à l’avance. Alors forcément, leur triangle amoureux n’a plus grand intérêt. Sauf celui de nous faire gagner du temps en sautant des épisodes pour arriver à la fin, qu’on aura par ailleurs devinée à la réplique près.

Mais lorsque la romance est au second plan, nous avons un autre système : la fameuse technique « On leur sort la déclaration d’amour au dernier épisode comme ça ils sont obligés de regarder la série en entier ». Pour le coup, vous pouvez avoir une sacrée surprise si vous n’aviez pas deviné auparavant qu’ils s’aimaient (mais alors c’est que vous n’êtes vraiment pas perspicaces…). Il s’agit sans doute de la technique la plus intelligente, car au moins les scénaristes se consacrent à autre chose qu’à un foutu triangle amoureux. Les Gouttes de Dieu est parfaitement représentatif du genre : nous nous consacrons à leur tournoi de poivrots pendant toute la série, et arrivé à la fin, tadam !, déclaration. Et tout le monde est content.

Enfin, pour en finir avec le côté romantique, vous avez tous connu dans les mangas le fameux cas de « timidité extrême », qui consiste à ne rien révéler de ses sentiments… alors que tout le monde sait tout. Sauf les deux principaux concernés. Et ça, c’est vraiment énervant. Surtout quand on n’aime pas laisser les choses inachevées, comme moi. Eh bien, réjouissez-vous, compagnons d’infortune ! Les dramas reprennent exactement le même système ! De ce point de vue là, Kurosagi ou Tokyo Dogs me semblent être de très bons exemples. Bon, après tout, nous avons quand même la déclaration de notre « héroïne » dans le premier, et vu que l’intéressé est un neurasthénique profond, on peut pardonner le fait qu’il ne lui réponde pas. Quoique… Non, en fait après réflexion, il n’a aucune excuse valable. Quant au deuxième, on peut très facilement deviner qu’il n’y aura pas de développement puisque le protagoniste concerné est la réincarnation vivante de Sagara Sousuke de Full Metal Panic! Finalement, on en vient même à se dire que c’est normal qu’il ne se passe rien…

Les relations sont tellement compliquées que les Japonais doivent faire des schémas pour comprendre ! Ici un très beau spécimen de triangles amoureux
(
Honey and Clover)

Quittons l’aspect romantique et intéressons-nous à une autre technique scénaristique : le syndrome de « Je touche le fond », très connu car employé de partout. Je ne crois pas avoir vu un seul drama qui ne réutilise pas cette ficelle scénaristique usée jusqu’à la corde. La seule différence réside dans la durée : pour les dramas les plus réussis, il dure quelques secondes (Mr. Brain) ; pour les plus nuls, on peut compter en épisodes. Le principe est très simple : il arrive ce qui pouvait arriver de pire au personnage principal. Enfin, « pire » de son point de vue seulement, car par rapport à la faim dans le monde ou autre séisme dévastateur, ses problèmes font un peu pitié à voir… Heureusement, quand bien même l’idée est exactement similaire d’un drama à l’autre, les origines du désastre intérieur de notre héros sont bien souvent différentes. Là, c’est l’ami de toujours qui risque de rester paraplégique et ne pourra alors plus assouvir sa passion avec le héros (Pride), ou juste une personne proche qui va bientôt être emportée par une maladie terrible (voir Drama : The Origin, section Drame) là, la peur que le père ait été infidèle et ait eu un autre enfant (Les Gouttes de Dieu),  ou encore un petit coup de « Je suis une fille normale, je ne peux pas vivre dans un monde de riches » (appelez parfois le syndrome de « Ah bon, je viens d’une famille riche ? ») avec les larmes qui vont avec (Mei-chan no Shitsuji, Hana Yori Dango), sans oublier le grand méchant qui s’échappe une fois de trop, alors que le héros le poursuit sans relâche depuis qu’il a eu l’idée saugrenue de tuer son père / frère / meilleur pote / sa sœur / mère / petite amie (rayer la mention inutile) (Remote, Tokyo Dogs,  Bloody Monday). Remarquez que le coup de s’en prendre à une personne chère au héros revient très souvent.

On enchaîne alors avec la dépression et tout ce qui va avec, c’est-à-dire la remise en question (« pourquoi fais-je cela ? », « le veux-je vraiment ? » et autres interrogations qui ne servent à rien à part nous énerver, puisqu’on connaît déjà la réponse), puis l’engueulade par le père / frère / meilleur pote… bref, celui qui n’est pas mort ou qui est en état de lui faire la morale, et on finit avec la remise sur pied « miraculeuse » pour en revenir… au même point qu’avant la dépression. Et hop, deux épisodes de bouclés et plein de spectateurs dégoutés car l’histoire n’avance pas. Heureusement, il arrive tout de même que notre protagoniste tire un enseignement de ce passage dans le côté obscur. Il nous revient alors plus fort, plus intelligent, et plus déterminé que jamais. Et il peut tout faire, comme vaincre en deux temps trois mouvements le type qui l’avait précédemment écrasé, ou bien résoudre son mystère en cinq minutes alors qu’auparavant cela lui prenait cinq mois pour n’en trouver qu’une partie… Oh mon Dieu, c’est tellement beau que j’essuie une larme… Mais les scénaristes éviteront ce cas de figure la plupart du temps, qui nuit à l’étirement de la trame, comprenez-les…

Il est tout à fait possible de transmettre sa dépression à un membre de sa famille.
Très bel exemple de contamination ici
(
14 Sai no Haha)

Dernière ficelle que nous évoquerons parmi tant d’autre, le tout aussi connu mais moins présent syndrome du « Mais… Qui êtes-vous ? ». Aah, la perte de mémoire… Sans doute l’invention la plus utile jamais créée par les scénaristes pour étirer la trame. Des génies, il n’y a pas d’autres mots. Alors que, paradoxalement, c’est la ficelle scénaristique la plus inutile qui soit. Vu qu’on sait exactement comment cela va se terminer : il se souviendra de tout. Replaçons-nous dans le contexte. Notre personnage principal vit sa vie tranquillement, avec quelques péripéties tout de même (sinon on s’ennuierait). Et alors que nous sommes habitués à le suivre, paf ! Accident de la route, sauvetage dont il ressort blessé, chute stupide ou autre, et on le retrouve à l’hôpital, amnésique. Et le truc complètement dingue, c’est qu’il n’oublie le plus souvent qu’une seule personne : son amour ou idole. Celle qui est la plus à même de ne jamais être oublié (Hana Yori Dango, Remote chez un personnage secondaire). Crédibilité, quand tu nous tiens… S’ensuivent les essais de ses amis pour lui faire retrouver la mémoire (parfois vraiment comique) qui, forcément, aboutiront car tout le monde sait que l’amitié et l’amour sont plus forts que tout ! Bref, je m’égare… La perte de mémoire devient donc quelque chose de banal, dont on peut guérir en moins de deux (hormis dans Mr Brain, où le cas est vraiment traitée de manière médicale. Tokyo Dogs aussi, néamoins il paraît beaucoup moins crédible…). Nous sommes bien loin de la symbolique du départ et du renouveau… En effet, cette réflexion n’est jamais abordée. Alors qu’il s’agit d’un événement que l’on pourrait qualifier de dramatique (perte de soi-même), la perte de mémoire est surtout utilisée pour son côté comique. Ils ont le mérite de faire ça correctement au moins, dirons-nous pour nous consoler…

Alors normalement, une amnésie ça se passe par ici… Je crois…
Ah ben je m’en souviens plus…
(
Mr. Brain)

Il y a encore bien d’autres ficelles scénaristiques dont je pourrais parler, notamment le coup du « Je viens d’une famille riche et je l’ignorais complètement » déjà évoqué, ou bien le syndrome du « Ce n’est qu’un au revoir » où notre protagoniste principal, une fois la série sur le point de se terminer, décide de tout laisser derrière lui pour se faire un petit voyage d’étude, en Amérique les trois quarts du temps (afin de revenir avec de nouvelles capacités pour une future saison deux ?). On retrouve ce système dans Mr Brain, Tokyo Dogs, Les Gouttes de Dieu… Bref, c’est le voyage initiatique final ! Mais  évoquer ces points nous empêcherait de découvrir les autres trésors que nous réservent les dramas… Voyez-vous de quoi je parle ?

Vers l’infini et au-delà !
(
Hana Yori Dango)

Les personnages : vous avez dit original ? C’te bonne blague !

Et oui, et nos protagonistes alors ? Que serait un scénario sans les personnages ? Ce sont eux qui font vivre l’histoire, tout de même. Et bien joie, ils sont exactement comme le scénario : tous pareils. Des clichés vivants. Aussi bien masculins que féminins. Pour preuve, je suis même capable de vous dresser une liste… Oublions pour cette fois la galanterie et commençons par nos protagonistes masculins, puisqu’étant les plus représentés dans ces séries.

– THE beau gosse : l’incontournable. S’il n’existe pas, c’est que vous n’êtes pas en train de regardez un drama. Car le beau gosse, c’est une institution. Il en existe deux catégories : l’orgueilleux complètement stupide, qui se doit de garder une assurance à cause de son statut social ou d’un traumatisme passé mais qui a tout de même bon fond (dont le meilleur représentant n’est autre que Domyoji d’Hana Yori Dango) et l’hypocrite, qui est beaucoup plus intéressant. Dans les deux cas, nous avons comme particularité qu’il cache qui il est réellement. Beau à l’extérieur, mais l’intérieur est beaucoup moins réjouissant… Le premier étant très facilement identifiable, nous allons plutôt nous intéresser au second. Sa particularité ? Il est très populaire (normal, il est beau, intelligent et doué en sport), et il est copain avec tout le monde. Il sourit, participe à tout, discute de tout, est doué en tout… Bref, l’homme parfait. En réalité, il s’agit d’un dépressif en puissance. S’il fait tout cela, c’est pour une seule raison : il s’ennuie. Tout cela n’est qu’un jeu pour lui, dont il est le maître. Mais, au fond, il se lamente sur son futur, s’interroge sur ce qu’il est, à quoi il sert… Il refuse de rentrer dans le moule, de devenir comme ces « adultes irresponsables ». Un excellent exemple est Shuji de Nobuta wo Produce. Mais il faut avouer que  Mimura de Yamada Taro Monogatari se défend bien lui aussi… Des dépressifs en puissance, je vous le dis. Et tout ça à 16 ans seulement. Alors imaginez ce que ce sera à 26… Je pense qu’on peut envisager le suicide.

Le majordome beau-gosse…               Le beau-gosse riche benêt…
… fantasme de toutes les femmes                                … une cible idéale

Lui il est polyvalent : riche et hypocrite…                Ca manquait de sourires pour des
Il sera plus difficile à séduire, mesdemoiselles            beaux gosses, alors je l’ai rajouté…

(Mei-chan no Shitsuji, Hana Yori Dango, Yamada Taro no Monogatari, Nobuta wo Produce)

–  le neurasthénique : très souvent couplé au beau gosse, vous le retrouverez dans bon nombre de productions. Beaucoup de jeunes filles en fleur l’apprécient pour son côté « mystérieux », couplé à une « ténébritude » et un mutisme tellement impressionnant qu’on pourrait le croire drogué… Ah oui, ne pas oublier un soupçon de classe et de charisme, qui n’est malheureusement pas toujours présent… Il suffit de voir Kurosagi dans Kurosagi pour comprendre. Mais revenons à notre description. Solitaire en puissance, il possède une certaine influence sur ses camarades, due à sa confiance en lui et à son côté imperturbable. Car rien, mais alors rien, ne le surprend. Pour résumé, c’est un gros blasé de la vie. Mais attention, il a une bonne raison d’être aussi amorphe. Comme tout perturbé mental digne de ce nom, il a une blessure secrète, que seule notre héroïne complètement cruche saura guérir, bien évidemment. Sachez qu’il existe un acteur auquel est attitré tous ces personnages, nommé Shun Oguri. Lui, il a le chic pour n’avoir pratiquement que ces rôles à jouer. Ou en tout cas, je n’ai pas vu de série où il campait un autre type de personnage… Et la liste est longue : Sano de Hana Kimi, Rui de Hana Yori Dango, le webmaster de Densha Otoko… Il a aussi joué (et plutôt bien en plus) une sorte de parodie de ce type de personnage en interprétant Sô de Tokyo Dogs, tellement énorme qu’on n’y croit pas une seule seconde. Rappelez-vous, je l’avais déjà évoqué comme étant la réincarnation de Sagara Sousuke…

T’approche pas ou je me suicide… (Hana Kimi)

C’est toi qu’as piqué ma drogue ? (Hana Yori Dango)

– le bouffon (ou la bande de bouffons, ça marche mieux) : ah, mes préférés ! Leur particularité (en plus d’être beau, bien sûr) ? Ils sont complètement cons. Ou cinglés, pour rester poli. Et par ordre des choses, ils sont donc hilarants. Leur but dans la vie ? Réaliser le plus de conneries possibles. Plus c’est stupide, plus ils aiment. Leur personnalité n’est pas très approfondie, mais on n’en a rien à cirer vu qu’ils sont uniquement là pour nous faire rigoler. La série où vous verrez le plus de tarés est Hana Kimi, avec Nakatsu en tête (lui, il est tout de même un peu creusé), qui part dans des délires mémorables. Et heureusement me direz-vous, sinon on s’ennuierait royalement. Pour vous dire, les bouffons sauvent carrément la série. D’où l’importance de la présence d’au moins un de ces fous dans n’importe quel drama digne de ce nom. Un bouffon, c’est l’assurance de s’amuser un minimum et de détendre l’atmosphère si le larmoyant se fait trop présent. Même des drames comme 14 Sai no Haha en ont un, comme le prouve l’oncle musicien dans cette même série. Bref, le bouffon, c’est un indispensable… Certains sont déjà vus, vus et revus, tel que le dragueur qui échoue tout le temps (Maruo de Tokyo Dogs), le type qui joue un rôle et qui s’y croit à fond (Oscar de Hana Kimi), le pseudo intello, le rêveur, celui qui communique avec les esprits, celui qui est raide dingue de sa copine…
Vous l’avez compris, les bouffons, ce sont des stéréotypes en puissance, mais les situations dans lesquelles ils sont mis en scène sont tellement variées que l’on s’en moque. On rigole, et on est de bonne humeur. Je reviens sur Akira de Nobuta wo Produce qui s’avère être une petite exception. C’est le bouffon par excellence, complètement décalé de la réalité, mais finalement, il n’est pas si abruti et possède une vraie psychologie. C’est tellement rare que je me devais de le signaler…

Mais qu’est ce qu’il fout ?!! (My Boss my Hero)

Oh putain, ils ont découvert mes penchants secrets… (Hana Kimi)

Eh ben m’en fous, je continue !
« Ce soir, au bal masqué ohé, ohé… »

(Hana Kimi)

Nous arrêterons là pour nos beaux gosses en puissance. Sachez aussi que cette énumération n’est qu’un fragment des clichés que vous trouverez, il en existe bien d’autres (le psychopathe, par exemple). Mais passons donc à nos dames qui, malheureusement, n’ont que très rarement le beau rôle… Eh oui, la plupart du temps, elles n’ont qu’un rôle secondaire, ou alors de figurantes dont le rôle est de crier ou de se jeter sur des beaux gosses lorsqu’elles en voient … Images peu reluisantes, vous en conviendrez … Rigolez si vous voulez, mais c’est en regardant des drama que j’ai réellement compris que le Japon était un pays limite misogyne… Bref, mesdemoiselles et mesdames, je m’excuse par avance si je vous offusque…

– la cruche : on l’attendait forcément, celle-là… Dois-je vous faire un dessin pour que vous compreniez à quel point elle est pénible ? Ah, on me fait signe que oui dans le fond… Très bien, si vous êtes masochiste, ça vous regarde. Allons-y alors. Tout d’abord, il faut savoir que par définition, une cruche, c’est vide. Comme une gourde. Pour ceux qui n’auraient pas compris cette splendide métaphore, cela veut dire que chez la cruche humaine, il n’y a pas de cerveau. Il a subi une lobotomie. Ou alors il s’est enfui à Pétaouchnock en compagnie des petits poneys, car il en avait marre de ne servir à rien. Et oui, car la cruche ne sait rien faire seule. Elle est totalement dépendante, incapable de réfléchir par elle-même. S’il y a ne serait-ce qu’une décision à prendre, il faut absolument qu’elle aille demander conseil à quelqu’un. Bref, étant incapable de prendre l’initiative, on en vient carrément à se demander comment elle peut vivre seule… Car en plus de cela peut s’ajouter une autre tare : la maladresse (qui reste rare, fort heureusement). Vous voulez un exemple ? La protagoniste principale de Pride (je reviendrai sur cette série…), dont j’ai oublié le nom et que vous devrez chercher car je ne vais pas m’ennuyer à le retrouver, conviendra parfaitement.

Mais attendez, ce n’est pas fini ! Sachez qu’il existe plusieurs catégories de cruches. Nous venons de voir la stupide, mais il y a aussi la niaise… Ses particularités ? Déjà, comme la précédente, elle est pénible. Ensuite, elle est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop naïve et gentille, à un point que ça en devient déplorable… Ses répliques préférées ? Des interrogations dans 90 % des cas, telles que « hein ? », « quoi ? », « hm ? », « qu’est-ce qu’il y a ? ». Oui, il y a du niveau côté cérébral. Elle a aussi la manie, comme elle est beaucoup trop gentille (quizz : combien de « beaucoup » ai-je écrit ?), de se mêler de tous les petits problèmes des autres, avec en tête l’idée saugrenue de les résoudre (alors qu’elle n’en a pas les capacités la plupart du temps)… Mizuki de Hana Kimi correspond très bien à cette description, sans oublier Kurumi de Remote, à qui je décerne la palme.

Drama ou l’Encyclopédie des cruches de A à Z (vous trouverez celles-ci à T, M et K)
(
Hana Yori Dango, Hana Kimi, Remote)

Bien, ensuite qu’avons-nous ? Mais oui, on a l’indécise ! Ah, qu’est ce qu’elle nous énerve celle-là à toujours hésiter… C’est ce type de personnage qui fait le plus souvent déborder la cruche… Ou le vase, si vous voulez… On lui donnerait volontiers des baffes, tiens. D’autant plus que l’on sait exactement quelle sera sa décision finale… A mon avis le problème vient du temps que met l’information à arriver au cerveau : il est beaucoup trop long… Bref, en gros elle est incapable de choisir, aussi bien entre deux beaux mecs que son repas du soir. Et forcément, ces hésitations incessantes entraînent une torture mentale insupportable pour un être aussi fragile, qui évidemment va évacuer son stress en pleurant comme une madeleine…. Ce qui aura pour conséquence, logiquement, de nous énerver encore plus. Si ce genre de personnage vous excède, je vous déconseille de regarder la deuxième saison ainsi que le film de Hana Yori Dango. Tsukushi, pourtant intéressante dans la première saison, devient imbuvable…

– la dépressive : là aussi nous avons plusieurs catégories… Fort heureusement, elles sont bien plus supportables que nos cruches précédentes. On pourrait croire qu’il s’agit du pendant féminin du neurasthénique, mais non. N’oubliez pas que ce dernier est censé avoir la classe et provoquer l’admiration. Elle, son rôle est tout autre : elle doit vous influer de la pitié. De ce fait, elle ne peut avoir de charisme. Pourtant, elle partage de nombreux points communs : solitaire, silencieuse, renfermée… Mais à cela s’ajoute une mélancolie et un mal-être envers soi-même assez impressionnant, issus pour bon nombre de cas d’un sentiment de culpabilité ou de peur. Sans oublier le fait que ces personnages sont très souvent des boucs émissaires, maltraités par leur entourage. Le problème est que ce type de protagoniste semble apprécier de se morfondre. Leur évolution est très lente, tellement que cela aura tendance à vous agacer. Alors qu’il suffirait de réagir pour que tout change, elles se contentent de subir. Immobilisme serait un bon qualificatif pour expliquer leur situation… Bref, tout ça pour dire que vous n’aurez qu’une seule envie en regardant la série : leur donner une bonne paire de gifles pour qu’elles sortent enfin de leur léthargie. Nobuta de Nobuta wo Produce vous initiera en douceur à ce genre de personnage, tandis qu’Ayumu de Life vous achèvera.

Autre cas de dépressive : la malade. Comme vous vous en doutez, sa dépression est due à la maladie dont elle souffre. Mais il s’agit d’un autre genre de dépression. Ici, le personnage se force à garder le sourire en toute circonstance. Sa tristesse, il ne la montre à personne, et fait tout ce qu’il peut pour ne pas être considéré comme un fardeau. En plus de tout cela, notre jeune fille doit affronter la future venue de la mort dans bon nombre de cas, ainsi que l’impossibilité de s’attacher à une personne sur le long terme sans en souffrir. Alors forcément, à force d’accumuler tout ceci, il arrive un moment où notre jeune fille va craquer et ainsi révéler au grand jour son grave état dépressif… Si vous chercher des exemples, il vous suffit de regarder One Litre of Tears ou bien Sekai no Chuushin de, Ai wo Sabeku. En fait, presque n’importe quel drama classé en drame pourrait faire l’affaire…

– le cas Pride : Je reviens sur cette série pour une bonne raison : toutes les femmes présentes dans ce drama présentent une image peu reluisante de la gent féminine. Nous avons déjà évoqué la cruche précédemment, mais ce n’est pas tout. Vous pouvez aussi compter sur la fille facile, limite nymphomane, qui avoue elle-même l’être, et la plus pénible : la vénale. Seule l’argent compte pour elle, à tel point que ça en devient désespérant. Et elle aura beau répéter que non, l’argent n’est pas si important, ses actes parleront pour elle. Heureusement qu’en fin de série elles deviennent plus sensées…

Nous en avons fini avec nos héroïnes charismatiques. Alors, le Japon, pays féministe ou pas ? Je vous laisse choisir, mais si certain(e)s s’inquiètent, rassurez-vous, il existe tout de même quelques personnages féminins qui valent le détour, telles que Sumire de Kimi wa Pet, ou l’héroïne de Unfair, ou encore la mère policière de Orthros no Inu… Et que dire de Makiko de Seigi no Mikata, femme tyrannique à la poigne de fer… Bref, maintenant, il ne nous reste plus qu’un cliché à savourer, et là, aussi bien les hommes que les femmes sont concernés…

– le prof taré : le système scolaire japonais est connu pour son élitisme et sa sévérité. Il est donc normal que les professeurs soient des modèles de rigueur. Mais parmi ce corps enseignant, il y en aura toujours un complètement à part. Nous pouvons le décrire en cinq points. En premier lieu son rapport avec ses élèves est radicalement différent de celui qu’ont les autres professeurs : il n’hésite pas à les frapper quand ils vont trop loin (à l’heure où en France on s’interroge sur la fessée…), et il est prêt à sacrifier sa carrière, voire sa vie, pour eux (oui, vous aurez compris qu’il leur fait confiance envers et contre tout…). Deuxièmement : son passé, voire sa condition sociale, sont en totale opposition avec sa vocation : il est soit membre d’un clan de yakuzas, soit ancien délinquant… Bref, rien ne le prédisposait à exercer ce métier. Optionnellement, il peut avoir obtenu son diplôme de manière fort douteuse… Troisièmement : il hérite toujours de la pire classe imaginable. Quatrièmement : il se doit d’être taré pour survivre à tout ça. Cinquièmement : malgré son origine sociale douteuse, il vous apprendra de belles leçons de morales… Des exemples ? Très facile. Le premier, qui n’a pas pensé à Onizuka de GTO peut sortir. C’est d’ailleurs cette série qui a initié le genre ; et elle a fait des petits depuis, comme le montre Kumiko (Yankumi de son petit nom) de Gokusen. Citons aussi Hammer Session et Dragon Zakura qui est à part : notre enseignant n’est en réalité pas prof, mais avocat (mais il était bien délinquant dans sa jeunesse, ouf). Mais dans ce cas, que fait-il dans une école ? Ah, mystère…
Mais bref, tout cela n’est valide que si le professeur est le personnage principal, autrement c’est un comique ou une personne pitoyable (la professeur dans Yamada Taro no Monogatari). Et puis des fois ce n’est pas le professeur qui est cinglé, mais carrément le principal (vous me direz, pour engager un prof pareil, il faut déjà être un peu taré à la base). Regardez dans Mei-chan no Shijutsi, la directrice ne gère absolument rien, elle passe son temps à lire des mangas. Pareil, celle de Hana Kimi ne sert à rien, étant toujours en voyage. Et celle de Nobuta wo Produce fait aussi très fort, à comploter dans le dos de son supérieur… On pourrait presque la qualifier de psychopathe… Ah, soulignons que tout ce beau monde adore utiliser une métaphore (souvent l’éclosion des fleurs) pour parler de l’évolution de leurs élèves… Oui, c’est beau à en pleurer.

Et ouais, les gars, j’suis prof… (GTO)

Sérieux ? (Gokusen)

On s’en fout de la crédibilité,
c’est tiré d’un manga… (
Mei-chan no Shitsuji)

Mise en scène : « Ils sont fous ces Japonais… »

Je ne m’étendrai pas dessus très longtemps, pour la simple et bonne raison que c’est un domaine que je maîtrise mal. Néanmoins, j’ai pu me rendre compte que bon nombre de scènes étaient reprises d’un drama à l’autre. Comme le plan sur un personnage s’éloignant de dos, puis un autre l’interpelle, il s’arrête et écoute sans se retourner, et il ne daigne regarder son interlocuteur uniquement si ce dernier lui fait une révélation type « Je sais que c’est toi ». On sent aussi qu’ils aiment beaucoup les confrontations silencieuses, avec une alternance de gros plans sur les deux protagonistes se fixant. Les non-dits étant légion, il est normal que les plans cravate (sur les visages) soient dominants. Bref, la plupart du temps, la mise en scène est peu inventive. Je retiendrais tout de même quelques dramas qui se démarquent sur ce plan là, tel que SP-Security Police, qui, sans sa mise en scène nerveuse, avec des combats bien faits et intenses (habituellement, on voit très bien que les coups portés sont faux, là ce n’est pas le cas), passerait complètement inaperçu. De même pour Bloody Monday, où certaines scènes sont très bien filmées (celle du centre commercial au début est pas mal), avec des plans d’ensemble, de contre-plongées et autres, qui renforcent le suspense et le stress. Malheureusement, les séries présentant une certaine inventivité sur ce point restent rares…

Il a les yeux revolver…
Il a le regard qui tue, il a tiré le premier…
(
Maou)

Quittons ces histoires de plans et autres pour aborder la problématique des décors. Aucun suspense de ce côté-là : la ville, et plus particulièrement Tokyo, ressort grand vainqueur. Tout le monde sait que la majorité des Japonais sont des citadins dans l’âme, mais au point de réaliser toutes les séries dans une seule ville, c’est assez impressionnant… Donc, les dramas sont tournés en pleine rue, et il est même parfois possible d’y assister. Les dates sont même communiquées, les fans pouvant alors assister au tournage. Le lieu n’est donc que très rarement propice à un dépaysement. Citons tout de même Yasashii Jikan, qui ô joie se déroule dans une autre région. Et je ne parle même pas de tourner une série en dehors du Japon, c’est impensable ! Au mieux, vous quitterez le sol japonais pour l’américain pour un épisode, voir deux, grand maximum (Hana Yori Dango). Car tout cela coûte cher, très cher… Et les budgets ne sont accordés que si le succès est sûr d’être au rendez-vous. Très souvent cela concerne les specials et les deuxièmes saisons de séries ayant remporté un vif succès précédemment. Nodame Cantabile faisant partie de ceux là, ils ont donc pu tourner deux specials et deux films où nous visitons Paris (même la Gare de Lyon a servi de décor, avec un débarquement de cosplayeurs…), Vienne, Berlin, et la Loire… Et franchement, ça fait un bien fou. Et bien sûr, s’il y a un lieu qui est sur-utilisé comme décor, c’est bien évidemment le lycée. Il est d’ailleurs hallucinant de constater que toutes les classes sont des copies conformes les unes des autres (si on oublie celles pour riches…). La seule différence étant l’uniforme, où on retrouve un peu plus de fantaisie.

Mais comment faire lorsqu’on n’a pas les moyens pour tourner à l’étranger ? Et bien on utilise les effets spéciaux pour reproduire les décors, bien sûr. Il ne s’agit la plupart du temps que d’un seul bâtiment (Mei-chan no Shitsuji avec son école-château français), mais honnêtement, ça suffit amplement, car c’est très mal fait… Les Japonais ont de gros soucis avec les effets spéciaux. C’est indéniable. On a du mal à croire qu’ils sont les leaders, sinon les deuxièmes, en matière de technologies. A chaque fois que des effets spéciaux apparaissent, on ne peut s’empêcher de trouver cela kitch. Les nanars sont bien évidemment connus pour cela, mais quand c’est une série qualifiée de sérieuse, telles que Bloody Monday (les scènes de hacking représentées avec un pseudo-faucon en 3D) ou Chakushin Ari (explosion et zombie), ça passe plutôt mal…

Le château du nouveau film 3D de Cendrillon ! Hein ? De quoi ?
Une maquette ? J’aurais préféré, tu sais…
(
Mei-chan no Shitsuji)

Abordons maintenant le côté musical. Comme dans toutes séries, nous avons la bande originale, mais les dramas possèdent en plus un générique chanté, qui peut-être utilisé en tant qu’opening ou ending. Signalons qu’il est majoritairement chanté par le groupe auquel appartient l’acteur principal, business oblige… Et le résultat final est parfois bien décevant, ne correspondant pas du tout à l’esprit de la série. Néanmoins, il existe quelques perles, tels que Mr Brain qui reprend le mythique Jump de Van Halen en ouverture et Pride avec I was born to love you de Queen ! Quant aux bandes originales, il s’agit de l’élément inattaquable de ces séries. Beaucoup d’entre elles ont été soignées, et contrairement à un anime, vous la remarquerez forcément à un moment donné. En plus, on en trouve pour tous les goûts. Nodame Cantabile est un poids lourd dans cette catégorie, avec ces grands classiques que sont Chopin, Beethoven, Mozart et que sais-je encore… SP-Security Police réemploie aussi du classique, certes en plus petite quantité, et même si on peut trouver cela étrange, ça passe plutôt bien. Quelques sonorités rock et électro viennent s’y mélanger et, il n’y a pas grand-chose à redire. L’opening, mélange de rock et de violons, illustre bien ce mélange en plus d’être vraiment agréable. Tokyo Dogs mise, lui, sur une bande son jazzy, rythmée, avec un opening mélangeant chœur et rock assez spécial. Dommage que des ballades peu inspirées viennent gâcher le tableau… Quant aux dramas appartenant à la catégorie « drames », ils ont recourt à des violons et du piano pour essayer de vous faire pleurer… Bref, dans un drama, vous pouvez critiquer tout ce que vous voulez, les acteurs, le scénario, la réalisation, mais pas la bande originale. Sinon je vous pourris la vie.

Et enfin, je m’attaque ici à un sujet sensible, que vous ne soupçonnez peut-être pas : la censure. Et oui, elle existe. Qui l’aurait cru ? Le premier thème atteint par ce cas de figure, vous l’aurez deviné, est le sexe. Il est très souvent absent de toute relation amoureuse. Allez savoir si c’est lié à la pudeur, ou bien s’il s’agit d’un sujet tabou (ou encore parce que les Japonais sont de fervents défenseurs de l’amour platonique), le fait est qu’assister à une scène de sexe relève de l’exceptionnel… Mais ne soyons pas mauvais joueur, des dramas en parlent, et en font même leur sujet, comme Xenos. Certains explorent même l’adultère ou des relations plus compliquées, comme le fameux cas du « stalker » (Love Shuffle), ou, chose rare, l’homosexualité et la masturbation (Gakko ja Oshirarenai !! le fait, mais approfondit peu ou utilise l’humour, ce qui dédramatise le propos…). Beaucoup de dramas s’arrêtent à un chaste baiser, voire carrément à rien. Ce qui dans un sens est inquiétant. Deuxième thème censuré, vous l’aurez là aussi deviné : la violence. Je vous rassure tout de même, il y a quelques moments d’actions avec des coups de feu et des combats. Le problème est que ça sonne un peu trop faux… On voit très bien que les coups portés n’atteignent pas l’adversaire, comme dans toutes fictions bien sûr, mais ici c’est flagrant. De même pour les coups de pistolets : les points vitaux sont très rarement touchés, et la plupart du temps nous avons un plan large nous présentant les deux adversaires face à face pour ne pas montrer l’endroit atteint lors du tir. Inutile de préciser que le sang n’apparaît jamais, hormis sous la forme de quelques gouttes. Avec ces éléments en tête, quoi de plus normal que de censurer les passages trop « durs » des mangas adaptés en dramas ? Les cas de Remote et de Life sont très parlants. Le passage où l’héroïne de Remote doit se prostituer pour mener à bien son enquête est absent, vu qu’ils n’ont pas adapté l’enquête concernée. Pour Life, les sévices que subit notre protagoniste sont en deçà de ceux du manga (même s’ils restent difficilement supportables). Ne vous attendez donc pas à voir une adaptation fidèle de l’œuvre originale, vous en ressortirez déçus. La censure joue son rôle, celui de rendre ces œuvres de fictions visibles par le plus de personnes possibles, avec ce que cela entraîne de dénigrement de la réalité…

Oh, la scène où je devais me prostituer s’est envolée…
(
Remote)

Les acteurs : ou comment être beau vous donne le droit de jouer comme un pied

Aaah, les acteurs… Eux aussi participent au dénigrement de la réalité… Ce qui d’un côté est logique, les sélections pour les recruter n’étant basé que sur un seul point : leur physique. Exit le talent, il apprendra sur le tas. Ajoutons en plus de cela que nos stars suivent des carrières de chanteurs-danseurs, de mannequins, de présentateurs télé ou d’animateurs radio à côté, et on pourra comprendre pourquoi le jeu ne suit pas toujours. Signalons entre parenthèses que vous aurez parfois du mal à distinguer un acteur d’un autre au début, ce qui n’aide pas pour faire une sélection. Pour en revenir au jeu, il y a de grandes chances que vous soyez surpris par leur manière de jouer, assez éloignée de la nôtre, où le réalisme prédomine. Dans les dramas, beaucoup d’émotions ont tendance à être sur-jouées, telles que la colère ou la surprise. Cela rappelle parfois les exagérations dans les mangas. Un héritage culturel ? Le style de GTO se rapproche assez bien de ma description, tout comme Densha Otoko et certains passages de My Boss, my Hero, qui valent leur pesant de cacahuètes de ce point de vue là. Mais malgré tout ces défauts inhérents aux idols, il faudra obligatoirement une de ces stars du moment à un drama pour qu’il rencontre du succès, même si elle joue mal. Et oui, car le star-system fait fureur au Japon, et les jeunes ados raffolent de ce type d’idols. Alors évidemment, plus vous en mettez, plus l’audimat va grimper… C’est mathématique… Je retiens comme exemple l’actrice Horitaka Maki, vraiment pas douée pour exprimer des émotions. De même pour le fameux Tomohisa Yamashita (Yamapi pour les fans…), qui, s’il m’avait bluffé dans Nobuta wo Produce, n’est franchement pas terrible dans d’autres dramas. Et il y en a encore bien d’autres, que l’on retrouve très souvent à jouer des personnages secondaires… Mais il existe de bons acteurs, je vous l’assure. Et pas forcément beaux en plus (mais ça reste rare). Vous pouvez déjà compter une bonne partie de ceux qui ont dépassé la trentaine. Malheureusement, aucune actrice féminine ne m’ayant marqué pour son bon jeu, je ne citerai que des hommes. Le premier qui me vient en tête est Kimura Takuya, qui a toujours réussi à me convaincre qu’il jouait bien, malgré toute la volonté que je mettais à me persuader du contraire. Le public japonais ne s’y est d’ailleurs pas trompé : chaque drama dans lequel il joue tourne aux alentours des 30 % d’audimats… Abe Hiroshi est lui aussi une valeur sûre. Et dans la catégorie « beau gosse, jeune, sourire Colgate »,  Kamenashi Kazuya et Ninomiya Kazunari m’ont interpellé, surtout le dernier, ayant tourné avec Clint Eastwood dans Lettres d’Iwo Jima… C’est d’ailleurs le seul de son agence (la Johnny’s Entertainment, vivier à beaux gosses) à avoir joué dans un film étranger. Signalons que vous le retrouverez très prochainement dans GANTZ The Movie… Bref, retenez qu’un acteur principal de drama est obligatoirement beau et optionnellement talentueux, et vous aurez tout compris au système du casting au Japon…

« Oh my God, je pensais pas qu’on jouait si mal ! »
« Vrai… Vraiment ? Mais qu’est-ce qu’on va devenir alors ?! »
(
Nodame Cantabile)

To be continued…

19 commentaires

1 Sayurisan le 03/09/2010
Non vraiment ton article est d'un humour =D
Ton lynchage (?) m'a juste fait passer un bon moment ^^
Personellement,les dramas que j'ai regardés sont comptés des dix doigts de la main,et Dieu sait que j'ai eu la bonté de terminer difficilement les épisodes ! C'est à consommer avec grande modération.
J'ai passé certes un agréable moment devant Densha Otoko et Papa To Musume No Nakakan mais ça commençait à traîner en longueur,et le jeu d'acteur de certains (pour ne pas dire tous) était affreux ^^
Les thèmes sont peut-être originaux des fois mais abrutissants ! Le seul que j'ai peut-être grandement apprécié et qui ne m'a pas du tout exaspéré à la longue est sans doute Ichi Rittoru No Namida qui fut pour moi un tout petit bijou larmoyant qui m'aura sûrement marqué pour une longue durée de temps.

J'ai pas terminé la lecture de l'article,ça se fera quand je serai de retour chez moi !
Arigatô Rydiss pour ce bon moment passé de lecture^^
Superbe dossier, vraiment un pur délire. Je me demande ce qui sera abordé dans la troisième partie.
Par contre, pour le fait que le Japon soit un pays encore sacrément misogyne, moi j'ai pas eu besoin du moindre drama pour m'en convaincre: n'importe quelle série de qualité moyenne suffit à s'en convaincre. Par exemple, qui est toujours enfermée dans sa cuisine, s'occupe du ménage, du linge et des courses pendant que monsieur fait la sieste? Qui doit toujours s'occuper de faire une platée de bento pour toute sa famille? Vous ne voyez vraiment pas?
3 Serleena le 03/09/2010
Ce qui est beau c'est que rien qu'en lisant tes lignes j'ai l'impression d'avoir déjà vu une bonne dizaine de dramas tant tout est parfaitement décrit - ou comment en tirer le meilleur (pire?) sans jamais avoir eu à un subir un seul: MERCI!
En plus de ça c'est très drôle et les images sont très très bien choisies (la dernière est terrible: tout un programme!)... vivement la conclusion! :)
4 jadraja le 03/09/2010
Ah mais Rydiss, je savais pas que c'était si intéressant de lire tes articles! Moi qui n'ai jamais regardé de drama (et qui n'envisageais même pas une seconde d'en regarder)...le fait d'avoir démarre la lecture par hasard m'a intuitivement poussé a lire l'article au complet. J'en redemande, quel que soit le sujet traité! ^o^
5 PePeTTe le 04/09/2010
Je suis pas incrit sur ce site, donc je fais court.
J'ai commencé à lire l'article... et j'ai tout lu. Super article, tellement vrai et super facile à lire.
Vivement la 3eme partie.
6 Zankaze le 04/09/2010
Excellent article, Rydiss.
J'ai beau être allergique au drama, il aurait été dommage de ne rien y connaître, de plus, j'ai vraiment bien ri, alors j'attends la troisième partie!
En gros, tout ce qu'il y a à sauver dans les dramas, c'est la B.O. Ben m'en irai télécharger quelques-unes à l'occasion pourquoi pas ^^

Plus sérieusement, plus j'avance dans la lecture, plus j'ai l'impression que Rydiss s'amuse à convaincre le réfractaire que je suis à ne jamais tenter l'expérience.

A la limite, je verrais bien un épisode de Gokusen parce que je trouve celle qui incarne Yankumi mimi comme tout. Après c'est peut-être mon fétichisme pour les lunettes et queues de cheval qui me parle ^^'
8 MaxwellDemon le 07/09/2010
J'ai hâte de lire la 3ème partie!
Pour Oguri Shun, c'est vrai qu'il a l'habitude des beaux gosses ténébreux, mais il a aussi joué les loufoques, notamment dans "Binbo Danshi" (Bombee men) et dans Stand Up (excellent dorama qui réuni aussi Ninomiya, Yamapi ou encore Narimiya Hiroki!!)
9 enigma314 le 08/09/2010
Ah Rydiss, par ta faute je ne peux plus regarder un seul drama !!! Juste avant de mettre la lecture en marche, je repense à ton article sur le "superbe" jeu des acteurs. Du coup, je me marre avant même d'avoir commencé...

Je viens de tenter celui de Yamato Nadesico Shichihenge. Au bout de 5 mn, j'ai arrêté tellement tu dis vrai. J'ai pas la force de continuer... Ah damned !!!

Concernant ton article, je te plussoie pour la S2 de Hana Yori Dango minable de chez minable. Je me disais c'est pas possible, les scénaristes exagèrent vraiment jusqu'à ce que je lise le manga...

Encore bravo pour ton article!
J'imagine même pas le temps que ça doit te prendre de regarder tous ces trucs. Surtout qu'il a l'air de se passer souvent la même chose.

@Citation
Il est d’ailleurs hallucinant de constater que toutes les classes sont des copies conformes les unes des autres

Je crois malheureusement que c'est également comme ça dans la réalité.
Mais c'est vrai que c'est marrant de voir l'obsession qu'on les japonais avec leur lycée...
11 saymos le 10/09/2010
C'est génial ce lynchage sur les drama je trouve ça fabuleux !

Tu m'as donner envie de regarde plus de drama !!!

Vivement la suite
12 Michiko-kun le 16/09/2010
J'ai vraiment très très hâte de lire la suite. C'est seulement triste que ça soit la fin. Je vais certainement suivre tes activités sur le site, ça a piqué ma curiosité certainement.

De belles découvertes en cours de route tout de même. Ahhh ça donne le goût de partir au Japon et de devenir une idole hehe.
13 RadicalEd le 17/09/2010
Toujours aussi drôle et j'adore les légendes sous les photos.
Bravo pour l'article, Rydiss !
14 LordFay le 02/10/2010
C'est marrant : je ne connais quasiment rien des dramas, j'en avais un a-priori négatif. Du coup j'ai voulu lire ces articles pour rectifier ma vision des choses... Surprise : ça a l'air d'être EXACTEMENT le genre de trucs que je m'imaginais. Mieux encore : ça me donne envie d'en regarder, à l'occasion... Au moins je saurais où aller chercher des titres pour commencer.

Merci beaucoup pour la rédaction de cet article, il est vraiment bien fait, drôle, instructif et tutti quanti.
J'aime bien tes réflexions :)
16 newby le 09/11/2010
article marrant mais qui montre bien que son auteur n'a visionné finalement qu'assez peu de drama et surtout les plus clichés, qui sont malheureusement aussi les plus connus sur le net. Je suis d'accord avec les critiques mais souhaite quand même nuancer, il existe de nombreux drama beaucoup plus mature, pas cliché, bien réalisé, avec des histoires intéressantes et des acteurs qui savent jouer. Il faut simplement savoir les chercher parmi la vague de drama guimauve trouvable sur le net.
Et certains commentaires sont un peu exagérés :
"Et je ne parle même pas de tourner une série en dehors du Japon, c’est impensable ! "
Je peux t'en citer au moins trois qui me viennent à l'esprit en plus de ceux que tu a déjà cité :
- All in, je ne me souviens plus bien mais je dirais au moins 5-6 épisodes se passant au états unis, avec de nombreux acteurs américains, des beaux paysages du Nouveau Mexique il me semble, toute une partie dans un campus américain, à Las Vegas...
- Iris : tournage en Corée, Japon, Chine, Russie, Hongrie.
- Swallow the sun : Las Vegas, Afrique...
Et un paquet de drama qui jongle entre Corée/Japon/Taiwan
17 Suzuka03 le 12/07/2011
Super article. Je trouve que les dramas en général sont surjoué (et dieu sait que j en est vue) mais après c'est un peu leur marque de fabrique. Chacun sont avis après.
18 Roxà le 12/08/2011
L'humour est au rendez-vous.
J'adore, tu as totalement raison !! Les scénaristes nous prend vraiment pour des idiotes.
19 yumenanie le 29/12/2011
oui oui oui, c'est vrai, c'est totalement vrai, mais......t'es complètement accro!!!! (sinon tu les aurais pas tous vus hein?).

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