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Genshiken, bienvenue dans le monde (ir)réel

Publié le 05/06/2009 par dans Dossiers - 17 commentaires

Genshiken

Adaptation du manga du même nom, sorti en 2002, la première série télévisée Genshiken vit le jour sur les écrans nippons en 2004. S’en suivirent une série de trois OAV en 2006, une seconde saison en 2007 et un fanbook officiel l’année d’après.

Comme son nom ne l’indique pas au premier abord – Genshiken signifiant Gendai Shikaku Bunka Kenkyūkai et donnant en français : le club d’étude de la culture visuelle moderne – cette série nous parle de la culture otaku et de son influence sur ceux qui s’y intéressent, des conséquences, des incompréhensions, des doutes mais aussi des conflits qu’elle engendre. Pour cela, Genshiken étale sous nos yeux un panel éclectique de personnages, ayant tous un pied dans la culture japanime, dit le monde des otakus. Par le biais de ces personnages, Genshiken nous fait découvrir un monde dont on connaît généralement les contours, mais qui reste dans le même temps mystérieux pour les personnes ne ressentant pas cette véritable Passion de la japanime.

1. La découverte du monde des otakus

Nous pénétrons dans le monde fermé de Genshiken, et donc des otakus, par le biais de Sasahara. Nous avons au début la même vision que lui, car nous ne savons pas encore dans quoi nous allons être entraînés. Plus nous sentons une certaine appréhension de sa part, plus notre curiosité s’intensifie. Cette façon de voir les choses permet à quiconque de découvrir cet univers, sans qu’il y ait besoin de quelconques connaissances en la matière. Le sous-entendu est là : tout le monde y est le bienvenu. Evidemment, tout comme Sasahara, nous, spectateurs/lecteurs de la série, devons sans nul doute déjà connaître et apprécier le domaine de la japanimation, et nous préparons donc à découvrir l’étape supérieure, à nos risques et périls.

Dès le début, le vocabulaire très particulier nous fait entrer dans le vif du sujet. Les traductions et explications sont appréciables car les néophytes lisant le manga ou regardant l’anime s’y seraient vite retrouvés perdus. Mais n’est-ce pas là un des buts de l’anime ? Montrer un certain décalage, ce monde si particulier, ce monde à part, pointer du doigt ces deux univers antagonistes qui cohabitent tout en se dénigrant.

Club

Car bien sûr, Genshiken oppose deux points de vue antagonistes : celui de Saki, jeune fille sociable, apparemment saine d’esprit et bien dans sa peau, sur laquelle nous reviendrons dans un second temps. Méprisant dans un premier temps l’attitude des semblables de son petit ami, elle va par la suite réussir à les côtoyer, mais sans pour autant parvenir à totalement les accepter et les comprendre. Face à cela : le point de vue otaque par excellence, représenté par tous les membres de Genshiken, ayant chacun leurs spécialités, et cela, avec tous les clichés qu’il soit possible de rencontrer : figurines, cosplay, eroge, festival de doujin … Ces derniers défendent leur passion et semblent partagés entre la volonté de faire comprendre à Saki ce qu’ils ressentent pour pouvoir lui faire apprécier ces hobbies plus que prenants et celle de tout bonnement laisser tomber cette idée.

Il faut toutefois admettre que la série ne donne pas l’impression de juger, mais de faire s’affronter ces deux cultures. Il y a effectivement deux cultures au sein de la culture japonaise : le monde des étudiants normaux et le monde des férus de japanimation en son sens le plus large. Il n’y a pas de côté mis en avant plus qu’un autre dans le sens où aucune leçon ne vient être donnée à un mode de vie ou un autre. Sauf, évidemment, le besoin et la nécessité de comprendre les autres cultures pour pouvoir par la suite les accepter ou les exclure. Le jugement passe avant tout par la compréhension, et c’est cet idéal que tend à faire passer la série. Apparaît en outre une confrontation au sein même de ce monde particulier, entre les amateurs motivés par la seule passion et ceux qui s’intéressent à l’argent, au « pouvoir », à certains objectifs vus par eux comme bénéfiques mais immoraux pour les passionnés.

Gaijin
Une autre vision de la série, encore plus extérieure à la culture japonaise, apparaît à la fin de la seconde saison (à l’épisode 10 plus précisément). Deux Américaines viennent découvrir le Japon, le ComiFes et par extension le petit monde de Genshiken. Ayant assez peu de connaissances dans le domaine, elles incarnent l’otaku gaijin / étranger, tel que perçu par les otakus japonais, et cela le plus souvent à travers le Net. Face à cela demeure toutefois un côté positif : ignorant tout du contexte dans lequel vivent les membres de Genshiken et étant très peu conscientes des réalités de la société japonaise, l’une d’entre elles va réussir à analyser à la perfection le peuple japonais, ou en tout cas les quelques otakus (et en particulier Madarame) qu’elle rencontre, les qualifiant de « personnes très sensibles » (ce passage est uniquement présent dans l’anime), ce qui était sous-entendu jusqu’alors mais jamais mis en avant de manière aussi claire.

2. Les personnages et leurs évolutions

Tous les personnages de Genshiken sont l’adaptation des clichés que l’on peut rencontrer dans cet univers. Ils le sont de deux façons : d’une manière pour le moins réaliste d’un côté, mais aussi, et c’est bien normal, d’une manière beaucoup plus accentuée, favorisant l’effet comique

Les personnages faisant leur apparition dès la première saison de la série :

Sasa Kanji Sasahara peut être considéré comme le gentil gars timide par excellence. Celui qui ne se considère pas franchement comme un otaku à proprement parler, ce qui n’est de toute façon aucunement l’impression qu’il donne au début de l’anime. Il est un peu nonchalant mais toujours sympathique (d’après Saki). C’est un jeune homme qui pourrait aussi bien être membre du Genshiken que membre du club de manga ou d’anime. Sa présence tout au long de l’anime va crescendo et d’une manière assez discrète, le personnage étant toujours traité avec tact. Le fait d’appartenir enfin à un groupe qui partage les mêmes points de vue que lui va lui permettre au fil des épisodes de se sentir plus en confiance, et cela se ressent justement sur ses actions et sa confiance personnelle. Il parvient à passer du gentil gars timide du début au garçon qui a acquis de l’assurance par la suite mais qui reste toutefois encore « frustré ». Frustré pour une raison bien simple : il continue de chercher sa place dans le groupe sans vraiment réussir à la trouver, sans vraiment savoir exactement laquelle prendre. Ce questionnement perpétuel lui fait parfois faire quelques gaffes, qui mettent en avant son manque de diplomatie par moments, toujours lié à son manque de confiance en lui.

Cette évolution porte toutefois ses fruits. C’est ainsi qu’à la fin de la seconde saison, Sasahara postule finalement pour un emploi, alors qu’au premier épisode, on ne l’en aurait jamais imaginé capable ; capable de prendre autant sur lui et d’assumer autant ses paroles et gestes. Plusieurs étapes ont favorisé cette amélioration, tout d’abord son poste de chairman et toutes les différentes tâches lui ayant permis de prendre de l’assurance (comme c’est aussi le cas pour tous les protagonistes de l’anime qui se sont influencés mutuellement de façon positive). Il l’explique d’ailleurs à la perfection en décrivant son parcours, ses difficultés et la maturité qu’il a acquise lors d’un entretien d’embauche.Kugapi

Mitsunori Kugayama (surnom : Kugapi) est un personnage mineur comparé aux autres membres de Genshiken, sur qui on apprend très peu d’informations dans la série, que ce soit dans le manga ou l’anime. Au niveau psychologique, Kugapi reste le plus terre à terre du groupe. On sait par le biais de l’anime qu’il affectionne particulièrement dessiner des mangas. A côté de cela, on apprend dans la série papier qu’il ne pense pas devenir un mangaka professionnel grâce au recul qu’il porte sur lui-même, mais on apprend tout de même dans le dernier tome du manga qu’il ne laisse pas tout tomber pour son job et continue encore à dessiner de temps à autres. Il pense même à réaliser un doujinshi en solo, même s’il ne semble pas vraiment décidé à le faire. Comme chez les autres otaques de la série, une marque flagrante de non confiance en soi vient entacher ce membre du club. Flagrante car elle est mise en avant par son bégaiement plus ou moins marqué selon les situations et les sujets de conversation.

Tanaka Sōichirō Tanaka est le fan de cosplay à l’extrême. Il fait lui-même ses costumes et raffole de les voir portés par de jolies demoiselles, plus particulièrement Ohno. Tanaka cumule deux passions à la fois : le cosplay et les figurines. D’un tempérament assez calme, n’osant que très/trop peu s’opposer aux autres lors de discussions, les seuls moments où il osera élever la voix seront ceux concernant directement les figurines (à ne pas confondre avec de simples jouets). Il a lui aussi très peu confiance en lui mais va très vite comprendre que certaines situations exigent de changer son comportement. Son évolution est facile à voir grâce à une évolution démarquée sur deux temps bien différents : celui avant Ohno et celui après.
Kosaka
Makoto Kôsaka reste le personnage le plus contradictoire de tous. Le plus énigmatique aussi car son physique ne laisse rien transparaître de ses hobbies et de sa passion, pour les jeux vidéo par exemple. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il ne semble même pas se rendre compte du décalage qu’il y a entre lui et son entourage. Ce décalage entraîne une incompréhension, surtout vis-à-vis de la personne qui souhaite le connaître mieux que quiconque, Saki. Toujours de bonne humeur, toujours souriant, il est quasiment impossible de lui en vouloir, même si son manque flagrant de tact laisse toutefois à désirer.

Saki Comme dit précédemment, Saki Kasukabe représente la fille on ne peut plus sociable, détendue et bien dans sa peau. Tout cela à première vue, car elle n’en reste pas moins stressée jour et nuit par son petit copain Kôsaka et, surtout, ses centres d’intérêt. Elle intéresse en outre nos amis les otakus ici présents dans l’anime. Plus que les intéresser, elle les intrigue, et ce pour deux raisons : c’est une fille et, qui plus est, elle est amoureuse d’un de leurs semblables. Pourquoi lui ? Et donc pourquoi pas eux ? Pourquoi une incompréhension de la part du dit petit copain ? Est-ce parce qu’il ne veut pas voir au-delà de son monde à lui ?
D’un autre côté, Saki apparaît au début de la première saison comme assez frustrée de devoir subir les sautes d’humeur et les conséquences de la vie otakuesque de son petit copain. Frustrée aussi de voir les membres du Genshiken avoir énormément plus d’emprise qu’elle sur Kôsaka. On la sent par la suite démotivée et l’on comprend finalement que faire changer Kôsaka n’est que pure science-fiction. Elle prend pourtant en même temps goût à fréquenter le club, même si ses membres continuent, chacun à leur façon, de l’insupporter. Mais insupporter oui et non, car elle ne fait que les supporter avant toute chose, avant de finalement s’attacher à eux.
Madarame
Harunobu Madarame : le plus dérangeant et le plus obtus dans sa façon de penser. Même s’il y a tout de même des améliorations concrètes sur la fin de la première saison, où il apparait en tout cas plus sympathique. Cette vision reste toutefois bien subjective : Madarame est-il un être abject ou quelqu’un de beaucoup plus sentimental qui s’acharne dans sa façon de dissimuler ses sentiments en racontant des absurdités ? Il reste un des plus otakus du groupe. Ce n’est donc pas un hasard s’il passe de vice-président au poste de président au cours de la première saison. On peut distinguer encore plus d’améliorations durant la seconde saison, ou plutôt des améliorations plus distinctes, plus nettes. En disant cela, pensons avant tout à ses efforts vestimentaires consentis sous la pression de Saki (oui, encore elle). Acceptant d’écouter son point de vue, il peut ainsi acquérir un peu plus de maturité, une réussite pour pouvoir continuer à s’affirmer. Devenant président puis abandonnant à son tour sa place, il prend conscience de ses responsabilités, des attentes de son entourage, pour à la fin prendre du galon, trouver un travail, donnant l’impression d’avoir accompli toutes les missions qui lui avaient été imparties. Madarame peut donc partir avec le sentiment d’avoir fait tout ce qu’il avait à faire, et peut ainsi avoir l’esprit tranquille, Sasahara veille sur Genshiken.

Ohno Fille assez timide, Kanako Ohno peut paraître simplette au premier abord, mais ne sait simplement pas se mettre en avant face à ses interlocuteurs. Elle adore autant le cosplay que les figurines, en mettant bien souvent beaucoup – trop – de cœur à l’ouvrage pour l’une ou l’autre de ces activités. Très timide donc, en particulier lorsqu’il s’agit de faire transparaître ses sentiments. On peut aussi lui deviner un petit côté psychopathe assez semblable à celui de Sadako, le superbe démon aux cheveux noirs de jais de The Ring (ressemblance fortuite ou volontaire ?) quand certains membres de Genshiken arrivent à la mettre en colère, preuve qu’il ne faut tout de même pas trop provoquer ses sentiments, au risque de voir changer son caractère du tout au tout.
Yurie
Yurie Kitagawa : La « sous-directrice » de la régence de la multitude de clubs présents au sein de l’école. Sous-directrice qui n’apprécie que très peu sa position : frustrée de ne pas avoir le poste qu’elle souhaiterait (la frustration est décidément un maître-mot au sein de la série), c’est-à-dire le poste de dirigeant en chef (qui, si on regarde bien n’a absolument aucun droit de parole). Vous l’aurez remarqué, ce sentiment est sans cesse projeté sur les groupes qui dépendent d’elle sans le vouloir ainsi que sur les quelques personnes sur lesquelles elle pourrait exercer un certain pouvoir. Souffrant de manque de confiance en elle, ses failles sont une épée de Damoclès que va utiliser Saki pour arriver à ses fins. On pourrait croire que cela ne provoquerait qu’une montée en puissance des hostilités mais cela va finalement lui permettre de laisser son masque tomber, pour être ainsi plus consensuelle, sans toutefois ne jamais l’avouer. Une fois ce problème réglé, on ne la verra plus que très peu dans l’anime.

PrésidentLe mystérieux président de Genshiken : Le directeur de Genshiken reste le personnage qui provoque le plus d’effroi. Il ne dit pour ainsi dire rien, se contente d’observer, mais n’en pense pas moins. Capable de faire de la pression psychologique, voire du chantage sur Saki – ce qui est déjà un exploit en soi – il réussit parfaitement à trouver les failles de chacun. C’est aussi lui qui parvient à contrer les menaces de Yurie, en prévoyant avec exactitude quelles sont ses réactions et celles de Saki. Même en tant que président, on ne l’entend que très rarement prendre de décisions et participer aux discussions. Il n’intervient qu’en cas de véritable conflit, se mettant déjà en retrait pour préparer sa succession via Madarame. Il a sans aucun doute une opinion bien précise sur tout le monde, mais ne laisse absolument rien transparaître. Sa décision de céder sa place à Madarame montre qu’il sait ce qu’il fait, il la donne à quelqu’un qui ressent le plus la passion, et assume la plupart du temps ses actes et ses pensées.

Les personnages faisant leur apparition à partir des OAV :Ogiue

Chika Ogiue apparaît dans l’anime à partir du premier des trois OAV et la première information qui l’on apprend d’elle est qu’elle a sauté par la fenêtre du club de mangas. Psychologiquement dérangée voire carrément instable, assez timide, Ogiue prend pour elle des bribes de personnalité d’Ohno. Elle rougit pour un rien et surtout à propos de ce qui lui tient à cœur. Elle ne veut pas non plus avouer ce qu’elle aime car elle a peur du regard des autres et, en conséquence, est renfermée. On peut remarquer pour illustrer ces propos le grand exemple du yaoi qu’elle dénigre pendant les OAV, en allant jusqu’à donner une impression de dégoût alors qu’elle en a déjà dessinés, qu’elle continue et continuera à le faire, et adore cela.

Nyonyo Manabu Kuchiki est un jeune homme qui intègre aussi Genshiken au premier OAV, mais qu’on avait déjà eu l’occasion de voir auparavant pendant un dîner à l’extérieur. Ce dîner avait eu lieu lors de la seconde année à l’occasion de l’arrivée de nouveaux membres (rapidement éjectés par Saki). C’était alors une des deux personnes intéressées pour rejoindre le club, mais il faut toutefois noter que la scène du repas est un rajout/extension de l’anime par rapport au manga. Cette même scène dans le manga se limite à la partie contre Kôsaka qui les « disqualifie » du droit de devenir membre, selon les règles de Saki. Assez extraverti et parallèlement possesseur de très gros souliers, c’est un gaffeur invétéré qui provoque généralement un bon nombre d’incidents, ce dont il reste craintif. Comme la plupart des autres membres du groupe, il craint de provoquer la colère de Saki, qui est pourtant l’une des seules à lui donner un tant soit peu de réconfort. Son corps longiligne, encore plus que celui de Madarame, et son physique très parlant permettent de faire passer beaucoup plus d’humour et de quiproquos. Cela passe par le langage corporel et les expressions très émotionnels (zigzag, nyonyo etc.). Il agit tel un enfant, demandant sans cesse la permission avant de faire ce dont il a envie (même s’il prend en même temps des photos et vidéos d’Ogiue prises sans son consentement). En plus d’engendrer des quiproquos, il en est le plus souvent la victime : plus il se démène et moins on a tendance à le croire, voire même à avoir de l’estime pour lui.

Genshiken est un anime se basant sur les relations humaines, il est donc inévitable de voir certains personnages se livrer à des romances au fil de la série. On remarque évidemment des différences entre les deux, voire même trois couples se formant au long des épisodes. Deux couples se dégagent naturellement de par leur antagonisme : celui rassemblant un otaku et une fille tout ce qu’il y a de plus « normale », Kôsaka et Saki, et celui liant deux otakus, qui ont forcément, de par leurs intérêts communs, plus d’atomes crochus que le premier.
D’un côté le couple Kôsaka et Saki, cette romance n’est pas une surprise puisqu’elle existe déjà avant le début de l’aventure Genshiken. Les épisodes suivants permettent de voir et comprendre l’évolution de leur relation. L’évolution reste globalement positive, même si des doutes subsistent toujours concernant Saki (l’exemple le plus flagrant reste son rêve reflétant sa peur de la 2D vis-à-vis de son couple).

Ohno et Tanaka forment un couple qui est apparu petit à petit, et qui, comme dans la plupart des animes était visible pour tous les protagonistes sauf eux deux. Différence avec le manga ! Ils ont énormément pris confiance en eux après s’être mis ensemble. Cela se voit avant tout à travers leurs expressions (Ohno, qui restait avant tout le temps silencieuse le reste toujours, mais maintenant en souriant), Tanaka parle de plus en plus, et plus librement : tous deux se sont bien trouvés et ne paraissent plus gênés le moins du monde.

Mettons à part le troisième et dernier couple rassemblant Sasahara et Ogiue qui reste en suspens dans l’anime. Les sentiments ont l’air d’être présents des deux côtés mais aucun autre lien ne se tisse. Dans le manga, au contraire, c’est sans doute le couple dont la relation est la plus développée, encore plus que celle rassemblant Saki et Kôsaka.

3. Les thèmes abordés

Chaque épisode a son propre thème de prédilection, thèmes eux aussi en adéquation avec l’otakulture. Cette segmentation regroupant un thème par épisode est bien définie dans la première saison de la série animée et les OAV, alors qu’elle est au contraire plus diffuse dans la seconde. Les sujets abordés sont entre autres les eroges, le ComiFes, les jeux vidéo (de combat en l’occurence) et le cosplay, pour prendre les plus connus et les plus représentatifs de la série, sur lesquels nous nous attarderons un peu plus tard.

Genshiken est bien une parodie ostensible du monde des fans de la japanime, mais ne les tourne pas en ridicule pour autant. Là où le bât blesse, c’est de savoir que de tels personnages, pourtant si clichés, existent bel et bien. Comme dit plus haut, l’anime permet une compréhension de cette passion bien particulière (comme c’en est souvent le cas), ou tente au moins de le faire de la manière la plus neutre possible.

~~

Les ressemblances entre les personnages de l’anime et certains otakus du monde réels sont autant psychologiques que physiques et en définitive particulièrement déprimantes. Déprimantes car elles montrent les pires vices des otakus, les pires désirs, les pires pulsions, tout en sachant qu’elles sont aussi représentées dans le monde réel. Bien entendu ces pulsions et désirs ne semblent effroyables qu’aux seules personnes bien ancrées dans la réalité et ne prêtant aucun intérêt aux délires maniacololiconistes (w) des personnages de la série.

Genshiken ne se lance pas non plus dans d’inutiles explications sur leur morale, leur mode de vie, comme elle pourrait naïvement le faire au sujet des préférences à la 2D/3D. La série pose un regard ne jugeant ni l’incompréhension des uns ni la folie des autres : peut-être cela est-il dû au fait que l’auteur de la série serait, selon les dires, un véritable otaku, d’où un regard plutôt subjectif et attendrissant sur ce petit monde.

4. Les références

Genshiken fait évidemment référence à tout ce qui concerne la sous-culture otaku. On y discerne trois sujets récurrents :

Cosplay Les mangas, et par extension les animes, constituent évidemment le premier sujet et de loin le plus abordé tout au long de la série. Que ce soit à travers le cosplay, les figurines, les model-kits et autres produits dérivés, ils constituent un élément fédérateur en permettant à tous ces différents personnages de se réunir autour d’une passion commune. La plupart de ces références sont principalement disséminées dans les dialogues de nos personnages sous forme de noms légèrement écorchés, tels que Gungal (Gundam), Scram Dunk (Slam Dunk !), Haregan (Fullmetal Alchemist), mais on les retrouve également sous forme de parodie de certaines scènes connues, telle que la « scène de la déclaration » de Kimi ga Nozomu Eien. Il faut noter que des références à des séries plus « modernes », telles que Gundam 00 et Code Geass, ont été ajoutées dans la seconde saison de l’anime.

Viennent ensuite les jeux vidéo. Mis à l’honneur par Kôsaka, les jeux de combat sont de loin les plus représentés, à grand renfort de jargon spécifique (superarmor, reversal, cancel, etc.), avec King of Fighters et Guilty Gear, mais on y trouve également des références à d’autres genres comme, par exemple, dans la première saison lorsque Saki apprend à jouer à PuyoPuyo Fever, un jeu de puzzle très populaire, ou lorsque l’on voit Madarame jouer à Shikigami no Shiro 2, un danmaku, dans un des OAV.

Les productions doujins constituent enfin le troisième sujet. On aurait pu les assimiler aux mangas tant ils occupent un rôle infime dans la première saison, mais ils prennent une toute autre importance lors de la seconde. C’est en effet à travers cette épreuve que nos doux rêveurs les plus pusillanimes se mettront face à leurs ambitions, n’hésitant pas à entrer en conflit, et évolueront en assumant les responsabilités qui leur incombent. Cette expérience nouvelle influencera de façon très marquante leurs actions durant tout le reste de la série.

La diversité de ces références n’est pas innocente. Outre le fait de s’ancrer dans la réalité, il s’agit de faire en sorte que tous les otakus puissent y retrouver un, sinon plus, des thèmes qui les passionnent à travers l’un des personnages et ainsi pouvoir s’y identifier avec plus de facilité. Mieux encore, en tant que spectateur, et plus encore en tant qu’otaku, on éprouve une certaine satisfaction à dénicher ce genre de référence par soi-même. De ce fait, on peut également les considérer comme étant une sorte de fan service.

5. Comparaisons entre versions et éditions

5.1 Différences manga/anime

Dans son ensemble, l’adaptation anime respecte assez bien le scénario et la chronologie de l’œuvre originale. La principale différence à ce niveau réside sans doute dans le troisième épisode de la saison 1 durant lequel Sasahara va pour la première fois au ComiFes et qui regroupe en fait deux chapitres du manga, un du premier volume et un du second. Le second OAV a aussi été articulé de la même manière, mais il faut admettre que cela n’a aucune incidence sur le déroulement de l’histoire.
Hu
Les studios se sont évidemment permis quelques variations en omettant quelques chapitres et en brodant un peu plus autour de certains autres pour les adapter au format habituel des épisodes de 24 minutes sans pour autant donner l’impression que ceux-ci sont en fait composés de petits épisodes distincts, comme c’en est souvent le cas avec les animes de ce genre (tranche de vie/humour). Ce « brodage » se fait particulièrement évident lors de la seconde moitié des deux séries télévisées. Le quatrième épisode de la saison 2, avec le développement de la relation entre Tanaka et Ohno, illustre une volonté des studios de prendre quelques libertés.

Par rapport au manga, l’anime se découpe comme suit. La première saison va du premier à la moitié du quatrième volume, s’intéressant essentiellement aux problèmes d’intégration de Sasahara, aux difficultés rencontrées par le couple Saki/Kôsaka et à l’ouverture de Saki aux membres du Genshiken. Les OAV couvrent, eux, à peine un volume avec l’introduction d’Ogiue et l’évolution de Madarame comme fils conducteurs. Enfin, la deuxième saison, adaptant le reste du manga à l’exception des deux derniers volumes, se concentre sur l’évolution d’Ogiue sans pour autant oublier les autres personnages (mis à part la sœur de Sasahara qui, elle, semble avoir tout simplement disparu).

Une nouvelle série d’OAV couvrant les deux volumes restants (8 et 9) pourrait donc voir le jour d’ici quelque temps, disons un ou deux ans. Cette partie du manga traite essentiellement de l’évolution de la relation entre Ogiue et Sasahara, mais les personnages complexes de Madarame et de Sue y sont abordés avec encore plus de finesse.

5.2 Comparaison entre les éditions us et fr du manga

Au premier abord, l’édition française signée Kurokawa semble nettement supérieure à celle de Del Rey de par sa qualité de papier et d’impression. Ironiquement, ce papier blanc et cette encre tout de même un peu grise lui donne au final un aspect presque aseptisé qui ne convient pas à ce genre d’œuvre, bien que ce soit sans doute une question de goût. Mais avant tout, elle souffre d’une adaptation bancale qui prive certains échanges verbaux de leur impact contrairement à la version anglaise où les dialogues sont d’une fluidité parfaite.

Elle dispose par contre des meilleurs suppléments didactiques, avec un guide de référence beaucoup plus complet et détaillé que ce que l’on peut trouver chez Del Rey et des articles très à propos, tels qu’une interview du webmaster d’Akibablog centrée sur le quartier d’Akihabara et un article sur les origines du terme otaku dans le premier volume. On notera également que le logo de l’édition française est beaucoup moins hideux que l’espèce de phylactère vert en relief qui orne les couvertures de l’édition américaine, sans pour autant être aussi bien que celui utilisé par Kaze pour leurs DVD et qui est d’ailleurs le plus proche de l’original. On peut par contre se demander pourquoi les deux éditeurs ont choisi de traduire certains termes bien connus du public cible de ce manga (seiyû, eroge, galge, bishôjo, etc.).

5.3 ProjectG et ProjectG2

G2ProjectG et ProjectG2 sont des doujinshis au format B5 parus respectivement avec les éditions limitées des tomes 6 et 9 japonais. Contrairement aux doujinshis dont il est question dans la série, ceux-ci n’ont évidemment rien d’érotique. Leur contenu est principalement constitué d’illustrations, de 4koma et d’histoires courtes de 2 à 4 pages, le tout exécuté par des artistes venant de tout horizon.

Le premier opus fait 36 pages et est le fruit de la collaboration des artistes suivants : Asari Yoshito, Takako Shimura (Aoi Hana et Hourou Musuko), Tamaru Hiroshi, Kumeta Kôji (Sayonara Zetsubo Sensei), Hikawa Hekiru (Pani Poni Dash), Sonoda Kenichi (Gunsmith Cat et chara-design d’Otaku no Video), Amazume Ryuta (Toshiue no Hito), Tamami Momose (Sensei no Ojikan), Ninomiya Hikaru, Hirano Kôta (Hellsing), TAGRO, Utatane Hiroyuki et Sakura Tamakichi. L’édition américaine du tome 6 le reprend dans une version quelque peu raccourcie (les contributions des deux derniers auteurs, ainsi que les trois pages de commentaires ont ainsi été omises), sous la forme d’un bonus en fin de volume. Les lecteurs de la version française en ont eux été totalement privés.

Le second opus fait lui 58 pages et reprend des contributions d’artistes peut-être moins connus, mais plus contemporains : Mitsumi Misato (chara-design des eroge To Heart 2 et Comic Party), Naruko Hanaharu (Kamichu et des mangas hentai), Hata Kenjirô (Hayate no Gotoku !), Moriyama Daisuke (Chrno Crusade), Suzuki Jiro, Samura Hiroaki (L’habitant de l’infini), Ishida Atsuko, Seguchi Takahiro, Fujiki Shun, Inugami Sukune (chara-design original de Kashimashi: Girl Meets Girl), Kôme Keito (Kujibiki Unbalance et illustration du manga Spice & Wolf), Yasuhiko Yoshikazu, Kiduki Akira, Nanki Satô, Takeshita Kenjirô, Yasunaga Kôichirô, Arima Keitaro (Tsukuyomi : Moon Phase), Rokurô Shinofusa (Spinning Web) et Mizuhashi Kaori (seiyû d’Ogiue). Ce supplément volumineux restera malheureusement exclusif à l’édition originale, ni Kurokawa, ni Del Rey n’ayant jugé bon de l’inclure.

6. Son accueil au sein du public / Conclusion

Jamais aucun manga n’aura dépeint l’univers otaku avec autant de justesse. Difficile en effet de ne pas se reconnaître dans les personnages de Genshiken, ou de leur trouver des ressemblances avec nos connaissances, tant leurs caractères sont frappants de réalisme malgré une légère exagération humoristique.

Mais faisons preuve de pragmatisme et laissons tomber tous ces superlatifs pompeux. Outre ses nombreuses apparitions dans le top Taiyosha et l’intérêt qu’on pu lui porter certains bloggeurs influents, le meilleur indicateur de la popularité d’une série est sans doute la façon dont la franchise a été exploitée.

A présent traduit en trois langues (anglais, français et allemand), le manga fut publié sur une période de quatre ans et fut accompagné de suppléments tels que des CD drama et les fameux ProjectG dont il était question ci-dessus. Faire collaborer autant d’artistes, certains étant assez connus, n’aurait pas été envisageable pour une série recevant un accueil mitigé. Les plus grands noms se seraient en effet abstenus d’y participer et l’opération n’aurait pas été lucrative pour l’éditeur. Dans le même ordre d’idées, on soulignera la présence d’une interview du très populaire (bien malgré nous) Ken Akamatsu dans l’Official Book.

Enfin, Kadokawa sortit un light novel intitulé Shoron Genshiken : Hairu Ranto no Yabou ~Return of the Otaku~ dans sa collection KC Novels en janvier 2008. Ecrit par Iida Kazutoshi et illustré par l’auteur de la série, Kio Shimaku, celui-ci raconte une histoire parallèle au manga se centrant sur un nouveau personnage, Hairu Ranto. La sortie de ce roman en anglais a d’ailleurs été annoncée par Del Rey pour décembre 2009.
KU
Autre preuve de son succès, Genshiken engendra pas moins de deux séries. Apparaissant comme une série fictive, Kujibiki Unbalance (Kujian) fut pour la première fois matérialisée sous forme d’OAV faisant office de bonus aux DVD de la saison 1, avant d’être adaptée en une série télévisée, un manga et un light novel. On notera également que le jeu de combat Kujibiki Unbalance Fighter Beta? dont il est question dans le manga a été offert aux acheteurs des trois premiers DVD originaux. Moins connu, l’eroge fictif Ramen Angel Pretty Menma introduit dans la deuxième saison fut également adapté en manga.

On pourrait également mentionner le chapitre inédit de Genshiken faisant office de bonus au deuxième tome de Kujibiki Unbalance et le Gen-An Kaigi, une convention doujin centrée sur Genshiken et Kujian qui s’est tenue le 5 mai 2008 avec près d’une cinquantaine de cercles doujins présents pour l’événement, ou bien encore discuter des références croisées entre Sayonara Zetsubou Sensei et Genshiken pour illustrer la popularité du titre.

Certes, il ne changera pas la façon dont sont perçus les otakus par les non-initiés, mais il n’y a aucun doute sur le fait que Genshiken soit la référence des séries basées sur l’introspection de ce petit monde.

Article rédigé par Fettgans et Sacrilège.

17 commentaires

1 orieur le 06/06/2009
Quel article énorme (dans les deux sens du terme) sur Genshinken !
Il est excellent et très complet.
J'ose même pas imaginer le temps qu'il a fallu pour produire un article de cette qualité.

C'était un peu inattendu de voir dans la présentation des personnages de Mitsunori Kugayama, qui est pour moi du même ordre que Kichuki, en deuxième position alors que Saki n'arrive qu'en 5ème position.

2 allbrice le 06/06/2009
Très joli article vraiment impressionnant sur les détails énoncés Sacrilège et Fettgans, Chapeau bas ;)
3 orieur le 06/06/2009
Après relecture j'ai rien compris à mon deuxième paragraphe donc je reformule ici :
Y a-t-il une raison à l'ordre de présentation atypique des personnages ?
Il me semble que Saki et Madarame aurait dû venir par ordre d'importance dans la série avant Kugayama ?
@Citation de orieur
Y a-t-il une raison à l'ordre de présentation atypique des personnages ?

Pas particulièrement non, si ce n'est que c'est un dossier atypique fait par des rédacteurs atypiques o_o'
5 Viral le 06/06/2009
Je crois qu'on ne pouvait pas faire plus complet sur Genshiken *.*
J'avais adoré cette série jusqu'au jour ou j'ai decouvert NHK ni youkoso, qui au lieu de traiter "en surface" le monde des otaks, traite en profondeur et avec réalisme la condition des otakus, personnellement je préfère NHK a Genshiken pour son réalisme mais je pense que ces deux œuvre se complètent parfaitement, l'une positive montrant surtout l'univers otaque, et l'autre on ne peut plus pessimiste en montrant les tores et les travers de cette population.
Article très bien fait et complet sur cette série vraiment agréable. Face à ce travail plus qu'honorable, et même si le nom de mon propre Blog est une référence à Genshiken, je suis maintenant assez démotivé quant à l'idée de m'attaquer à mon tour à cette série atypique, lol :) Personnellement, ce qui m'a le plus intéressé dans Genshiken, c'est de voir tous ces grands gamins, ces étudiants réveurs se confronter au monde du travail une fois leurs études finies. C'est une partie de la série qui me parle directement et que j'ai trouvé très bien traitée. Et puis surtout, Genshiken est une série vraiment drôle (l'épisode yaoi entre Madarame et Sasahara est un grand moment de parodie ;p).
Bien joué les mecs, vous avez fait du bon travail !
7 El Nounourso le 06/06/2009
Aux dernières nouvelles, Sacrilège était une fille :p

Article impressionnant en effet, et qui m'a donné envie de découvrir cette série. Je sais que ça n'a pas été de tout repos alors félicitations à tous les deux pour le travail accompli.
@Citation de Viral
personnellement je préfère NHK a Genshiken pour son réalisme

Tiens, je dirais exactement l'opposé. NHK me semble beaucoup plus surréaliste que Genshiken. La condition de Satou est vraiment extrême et son caractère otaku apparaît comme une conséquence de son envie de fuir la réalité, on peut donc dire que la série de traite pas réellement de la (sous) culture otaku, mais plutôt d'un raté qui cherche désespérément à échapper à sa condition. Il ne faut pas croire, NHK fait partie de mes mangas préférés au même titre que Genshiken. :>

@Citation de Deuz
Face à ce travail [...], je suis maintenant assez démotivé quant à l'idée de m'attaquer [...] à cette série

On n'a pas la prétention de dire que notre article est tout à fait complet, il y a pas mal d'éléments que nous n'avons abordés que superficiellement, tel que l'aspect humoristique de la série ou les références (mais je doute qu'un inventaire exhaustif de celles-ci soit réellement intéressant).

Quoi qu'il en soit, merci à tous pour vos remarques, la rédaction de cet article n'a effectivement pas été aisée. :}
9 orieur le 07/06/2009
Ok Sacrilège, "atypique" ça me convient tout à fait comme raison :)

Bon puisque je n'y résiste pas, j'en reprofite pour vous féliciter.

L'article m'a donné envie de voir ce fameux épisode 4 S2 (je préférais le manga à la base) et c'est vrai qu'il est bien.
Du coup je me suis vu l'épisode 5 S2 dans la foulée et il est trop fort.
Il y a quand même une question que je me pose : ça vous arrive vraiment de vous faire ce genre de film ou c'est une spécialité japonaise ? ^^
Joli dossier Sacrilege (w).
11 QCTX le 07/06/2009
Il y a quand même une partie que vous n'avez pas traitée et pourtant je m'attendais à ce que cela transparaisse dans la dernière partie.
Vous parlez du succès des œuvres "au Japon", mais rien sur le marché européen (voire même français). Tout juste sait-on que les manga a été traduit et que les DVD sont sorti chez KAZE.

Rien sur le fait que le succès escompté dans notre belle contrée n'a malheureusement pas été à la hauteur des attente de l'éditeur, la meilleur preuve étant les tarifs actuellement pratiqués sur le coffret ou le fait que le premier DVD soit vendu avec certains tomes du mangas. Je n'ai pas sous la main les raisons qui expliquerait cet échec, mais il n'en est pas moins un échec commercial en France, à mon grand regret.

Si "Otaku no Video" était l'Ancien Testament, "Genshiken" est assurément le Nouveau.
Bon dossier, même si je n'ai pas aimé Genshiken.

Le véritable successeur d'Otaku No Video n'est pas Genshiken, mais Welcome to the NHK.

Genshiken est indescriptible. Tout est là pour en faire une oeuvre culte de la culture otak', et pourtant, pour moi, la mayonnaise ne prend pas. Il manque un peu de crédibilité à ces perso, un minimum de profondeur. Il manque aussi un vrai regard d'auteur sur ce microcosme. Mais Genshiken est un manga distant. C'est une oeuvre de journaliste, pas de passionné.

Welcome to the NHK a la démesure et la fièvre nécessaire pour en faire une oeuvre phare de la culture otaku. Il plonge son regard au plus profond de la vie des otak les plus hardcore, loin du Comiket et autres manifestations mainstream pour geek. Otaku No Video n'hésitait pas non plus à regarder du côté obscure de la force, loin des angélismes fantasmagoriques de Genshiken.

Genshiken, c'est des otak qui apprennent la vie dans leur cercle d'étudiant dans laquelle s'est incrustée une fille "normale". Welcome to the NHK, c'est un mec qui plonge au contraire aux tréfonds de l'otakisme.
13 AngelMJ le 07/06/2009
Sans partir dans un gros débat NHK vs Genshiken, je trouve que Genshiken est plus attrayant que NHK.

Genshiken n'explore pas les facettes noires de l'otakisme certes, mais le portrait présenté dans le manga reste tout de même crédible et réaliste je trouve. L'auteur me donne plus l'impression d'avoir voulu nous proposer de suivre le quotidien de gens finalement assez normaux, si on fait abstraction de leur passion débordante, plutôt que de faire une critique "positive" ou "négative" du phénomène otaku.

Sans trop spoiler, je trouve par exemple que la création du couple Sasahara/Ogiué est crédible et touchante. On est loin de la fanstasmagorique relation entre Saito et Misaki dans NHK, qui malgré tout est intéressante également.

Je terminerais en disant qu'avec du recul, NHK et Genshiken ne parle finalement pas de la même chose, ou du moins ne cherche pas à faire passer le même message. NHK se veut critique, Genshiken se veut divertissant. Je pense qu'il ne faut pas aller chercher plus loin...
14 orieur le 08/06/2009
On ne va quand même pas se plaindre d'avoir deux anime qui parlent des otaku, non ? :)
Super article, vraiment. Ça fait vraiment plaisir de lire un article aussi complet, surtout sur une série qui n'a jamais été reconnue à sa juste valeur comme Genshiken (d'un côté elle ne s'adresse qu'aux otakus, ça fait léger comme cible si vous voulez expliquer une partie de son échec en Europe ;)).

"Tiens, je dirais exactement l'opposé. NHK me semble beaucoup plus surréaliste que Genshiken."

Exactement. Autant j'imagine que la majorité des otakus peut facilement s'identifier à un ou plusieurs personnages de Genshiken, autant s'identifier à un personnage de NHK relève de pathologies lourdes... Et comme AngelMJ le dit très bien aussi, Genshiken porte un regard objectif sur le phénomène, avec ses bons et ses moins bons côtés (on croirait voir un documentaire par moments tant la série est réaliste), alors que NHK est plus fantasmagorique et fictionnel. Et puis la seconde saison de Genshiken est incroyablement bien mise en scène et le développement est bien meilleur que celui de NHK globalement. Même si j'aime beaucoup celui-ci et que je ne me plains pas d'avoir trois excellents animes sur le sujet (oui j'ajoute Lucky Star dans le tas) ;)
16 topachook le 08/06/2009
Je suis d'accord sur le fait que Genshiken joue largement plus la carte du réalisme que NHK mais pour moi ça ne le rend pas meilleur ... JUSTEMENT la force de NHK c'est qu'il y a largement plus d'imagination, d'inattendue et de créativité dans le scénario que Genshiken. Le Genshiken pour moi c'est surtout une exploitation intelligente, sympa et bien foutue d'un thème qui est celui du quotidien et de la psychologie otaku ... comme cela a été dit s'en est presque un documentaire parfois. C'est bien fait oui mais ça ne tient pas la comparaison avec l'originalité de NHK, c'est beaucoup moins évident d'imaginer NHK que Genshiken même si pour ce dernier je suppose que l'identification de l'otaku se fait mieux (c'est pas parce qu'on s'identifie mieux aux perso d'une série qu'elle est meilleure) ... une description crédible demande de l'observation, peut être de la documentation mais une série aussi folle que NHK qui puise son intérêt dans l'exploitation tout à fait originale et inattendue du thème des hikikimori demande un sacré talent créatif

Sinon merci pour le très gros travail de Fettgans & Sacrilège
17 Devilblues le 29/06/2009
Excellent dossier très précis et très documenté sur une excellente série souvent sous-estimé. Merci pour le temps consacrer à cet article qui m'a particulierement interessé.

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