Critique de l'anime Kurau Phantom Memory

» par beber le
18 Avril 2008
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C’est un paradoxe pour Bones. Si Full Metal Alchimist - incontestablement son plus grand succès jusqu'à ce jour, pour ce studio plutôt jeune - était une série de qualité et relativement animé en qualité de rythme, c’est sans aucun doute sa série la plus atypique parmis l’ensemble du panel présenté depuis (peut être hors Darker than Black). Car la marque de fabrique de cette jeune entreprise repose avant tout sur des séries au travail artistique indéniablement de qualité, mais aussi et surtout par des scénarios généralement complexes, souvent entremêlés de philosophie, et d’anciennes légendes japonaises.

Et ce ne sont pas les thèmes les plus speed que l’on peut exploiter, figurez vous. C’est souvent le reproche qui est fait à Bones : un manque flagrant de rythme. Qui ne se souvient pas des loups et du robot qui fait de la musique, qui, il me semble , sont leurs productions les plus connues avec FMA ne se souvient pas du mal de crâne qu’il a pu avoir après le final, final qu’il a pu attendre des heures durant si tant et bien que ses ongles jonchaient le sol de leurs cadavres...

Bref, passons maintenant à l’essentiel : Kurau Phantom Memory.

Alors Kurau Phantom Memory est la pire mensonge scénaristiques qu’il soit. Voici donc une jeune fille qui se prend une lumière bizarre dans la figure, et qui paf, se voit remplacer par.... bon c’est trop compliqué à raconter, et puis Wata l’a fort bien fait. Toujours est il que cette jeune fille acquiert des supers pouvoirs qui la voient exercer des missions dangereuses. Là on se dit : « il va y avoir de la fight, du kill» d’autant plus que cet épisode n’est pas sans rappeler les actions et les attitudes du major Motoko Kusanagi de Ghost in Shell.

Et paf dans la gueule que tu vas pas comprendre ton malheur !

Car et lâchons le mot, c’est ultra à la limite de l’emmerdant, cette série. Bien sur elle est loin d’être dénuée de qualité. Techniquement , c’est bien animé, le chara design , quoique par moment assez simpliste, est agréable, les paysages sont beaux.... etc.

Oui mais.... c’est bien gentil tout ça, mais il semblerait qu’on oublie quelque chose là. Quoi donc ? Ah oui, le scénario ! Ce dernier a probablement du se perdre dans les profondeur du lac Leman, tellement il est simpliste. Deux soeurettes que l’on poursuit parce que, elles sont forcement méchantes, vu qu’elles clignotent la nuit. Qu’on poursuit mais alors là assidûment, du 2 eme au 24eme épisode. Mais elles sont pas méchantes pourtant on vous le dit ! Ce sont de braves personnes qui ne demandent rient qu’a vivre tranquillement non mais ! Donc pour échapper a ces méchants qui les poursuivent , les deux soeurettes se baladent , de la lune jusqu'à la Suisse. Entre temps, on les repère , on les capture, elles s’échappent, on les repère, on les capture, elles s’échappent, on les capture...

Et savez vous qu’elles est le moteur qui les poussent à fuir sans relâche ? Hé bien c’est qu’elles sont sœurs (chose ma foi génétiquement TRES discutable) , et que bon d’une part , c’est quand même vraiment pas gentil de séparer une famille, et que d’autre part, elles s’aiment beaucoup (mais alors là beaucoup !) .

Ce que je veux dire, c’est que c’est pathétique au sens premier du terme . Qui dit souffrance (pathos en grecque) dit tristesse. Qui dit tristesse dit larmes. L’on nous parle souvent de sécheresse. Et bien moi je vous dit , flanquez deux Rainax dans les zones arides, et laissez faire la nature.

Exemple : « Oh ma soeurette elle vient d’apparaître , j’en pleure de joie. Avant j’en pleurais de tristesse, car jetais toute seule ! Oh, on capture ma cadette, c’est très triste. Je libère cette dernière, c’est très émouvant. C’est beau la Suisse, j’en ai les larmes aux yeux, oh c’est la fin de la série, pleurons en cœur mes amis ». Là globalement vous avez reverdi le Sahara.

Trêve de plaisanterie. Le scénario quoiqu’ à mon sens très simpliste est en fait un échec, car il reposait sur une bonne base. Le contexte futuriste était assez riche pour développer des intrigues plus denses que celle qui nous est présenté ici. De même que l’aspect Rainax-Extrateresstre aurait pu être un des élément clé de KPM , si seulement celui ci n’avait pas sous exploité de la sorte. On sent bien qu’il y a là prétexte à expliquer la relation quasi fusionelle et limite amoureuse des Rainax. A mon sens il aurait été autrement plus intéressant de développer la relation entre le père de Kurau Amami et cette dernière, plutôt que passer sous silence cette période .

Du coup il ne reste de cette série plus grand chose. Vidé de sa substance étrange à peine le premier épisode, ces derniers s’enchaînent sans que jamais l’on arrive réellement à rentrer dedans. Cela reste regardable, mais uniquement gentillet, plein de bon sentiment, sans le moindre soupçon de volonté d’approfondir les caractère des un ou des autres. Preuve en est du mauvais choix des scénaristes, les seuls moments dignes d’intérêt sont ceux qui traite des Rainax en général, et de leur relation avec les humains. Le problème étant que les deux soeurs sont finalement bien plus humaines que Rainax.

Bref, vous l’aurez sans doute compris, Kurau Phantom Memory n’est pas à mettre dans toutes les mains. Le parfum d’ennui qui perdure tout au long de la série pourrait réveiller les plus viles instincts meurtrier chez les âmes sensibles (à l’ennui) . De mon point de vue, ca se regarde tout de même, car c’est agréable à l’œil, les thèmes sonores sont suffisamment efficaces pour être retenu, et l’univers, quoique sous-sous-exploité demeure par petites touches suffisamment dense pour que l’on daigne s’y intéresser.

Mais ça ne mérite sincèrement pas la moyenne.

Verdict :4/10
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A propos de l'auteur

beber, inscrit depuis le 09/10/2006.
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