Critique de l'anime La Mélancolie de Haruhi Suzumiya (TV 1)

» par suprshinoa le
22 Février 2007
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N-ième critique de cette fameuse série évènement de 2006 !! Celle qui fait tant parler d'elle sur le net et qui n'est, en fin de compte, qu'une série d'une banalité assez effarante ; ne vous y trompez pas "la mélancolie de Suzumiya Haruhi" est une fausse série à succès, un pari fou pour maquiller la mélancolie scénaristique de quelques 14 épisodes. Leçons de maquillage en 3 points pour les débutants !!

1- Un bon maquilleur sait user de ses artifices artistiques. A commencer par sa palette de couleurs !! Car il est vrai que la série possède comme atout un côté graphique assez agréable à la pupille. Le chara design est soigné bien que très classique. Les quelques scènes d'animation sont également la preuve de la maitrise d'une 3D irréprochable. Non ! Du côté du pinceau, on est plutôt gâté !! Côté musique par contre, c'est un peu Waterloo morne plaine. A part quelques thèmes pas trop mauvais du concert de l'épisode 12,la musique passe totalement inaperçue. Musique de fond transparente qui ne restera pas dans l'histoire de la japanimation.

2- Un bon maquilleur maitrise l'art de la poudre aux yeux et sait séduire l'oeil inaverti : il sait utiliser la notion de "fan service" bien évidemment. Quand on voit le choix des personnages, c'est on ne peut plus clair : l'hystérique capricieuse, la martyrisée à l'avant coeur généreux, l'apathique omnisciente, le gentleman manipulé... Souriez vous êtes sur 3615 Clichés !!! Alors bien sûr, on assaisonne le tout de relations tripoteur/tripoté, persécuteur/persécuté, on ajoute une pincée d'ecchi par ci, un soupçon de loufoque par là, on injecte tout ça dans le bon vieux moule "Qu'importe de faire un scénar original et crédible tant que c'est vendeur" et hop au fourneau à thermostat 6 ... Euh franchement, faut arrêter de nous prendre pour des billes avec ces concepts ultra rechauffés et maintes fois parodiés !!! Et puis bon, la série joue sur un côté déjanté que je n'aime pas du tout (ce qui doit jouer également sur mon ressenti négatif).

3- Un bon maquilleur sait trouver le petit plus qui fera ressortir sa création du lot. Bah oui, il y a tout de même une force à cet anime. Grande nouveauté, pour pallier le manque de scénar apparent et la non crédibilité de ses concepts d'univers fermés, d'Entité machin chose, d'esper et de voyageur du futur, l'idée géniale était de mettre tous les épisodes dans le désordre. Coup de poker assez formidable et qui fonctionne plutôt bien car cela donne une dimension tout à fait originale à l'anime. Certains éléments sont évoqués dans des épisodes plus lointain dans le cours de l'histoire et nous laissent deviner ce qui s'est produit entre temps. Cette impression de reconstitution de puzzle favorise le côté ludique de la série et l'envie d'en savoir plus sur les épisodes qui nous manquent. Petit point négatif tout de même : sur mon mélancholimètre à mercure aux normes JP, je compte environ 11 premiers épisodes où je me suis pas mal emmerdé et 3 derniers assez dignes d'interêt pour me faire douter de la note excécrable que j'allais infliger à la série. Assez étrangement, quand Haruhi cesse de jouer sa mégère capricieuse et "torgnolable", l'histoire prend une autre tournure plus réfléchie, plus intéressante. Trois épisodes potables sur quatorze, ça fait un peu maigre et cela, même si la connaissance de la fin rend certains épisodes un peu moins insipides a posteriori.

Mon verdict - vous l'aurez compris - est que la série bénéficie d'un coup de bluff monstrueux venant de la production : l'histoire passée dans l'ordre ne mériterait même pas le 5/10 tellement elle joue sur la banalité de ses persos et le vide de son scénario. Heureusement qu'il y a cette nouveauté qui nous perd un peu dans l'ordre des choses et saupoudre joyeusement son fond de teint sur toutes les tarres de cet anime.

Alors moi, je voudrais tout de même rendre hommage à Hiroshi Yamamoto et Tatsuya Ishihara, tous deux directeurs de la série et sans qui le succès obtenu pour SHY n'aurait pas exister.

Pour comprendre leur apport, mettons nous en situation. Nous sommes en mars 2006 et la production vient de finir son ardent travail de création d'une série "passe partout". Ishihara-san et Yamamoto-sensei se lamentent des ratés de leurs sous fifres responsables de la musique et du scénario. Se disant que "peu importe finalement on reussira à la vendre", Yamamoto décide de rentrer précipitamment chez lui pour ne pas manquer la diffusion hebdomadaire de "Baka Mangaka", l'émission des échecs de la japanim. Ishihara, un peu plus consciencieux, reste quant à lui au bureau à se creuser le ciboulot pour tenter de trouver une astuce pour ne pas avoir à écopper les injures de son patron. Inspiré par la série, il s'imagine déjà mille excuses "valables" : "les CDs étaient là et une porte dimensionnelle s'est ouverte aspirant les seules copies de notre travail, désolé patron m(_ _)m". Se rendant bien compte que c'était peine perdue, il s'en repart tête basse, et sacoche à la main se faire consoler par Bobonne-chan et ses bons onigiris faits maison. C'est alors que surgissant dans la cage d'escalier, Yamamoto court, vole et bouscule violamment Ishihara qui en laisse tomber sa sacoche et la pile de CDs des épisodes de SHY qu'elle contenait. Comprenons Yamamoto, il venait d'oublier son coffret collector de Green Green TV destiné à égayer ses soirées de vieux célibataire lubrique. Quoi qu'il en soit, les 2 hommes après moulte "gomen gomen" et saluts respectueux, ramassent pêle mêle les CDs tombés et bien évidemment les rangent dans un ordre que nos chiffres arabes ne peuvent comprendre. Le lendemain dans le bureau du patron, Ishihara et Yamamoto ne font pas les fiers, ils attendent le verdict du big boss pour savoir si la série est ou non diffusable... Comble d'étonnement, le Boss a aimé, il a d'ailleurs particulièrement apprécié le bouleversement de l'enchainement des épisodes !!! Ishihara et Yamamoto, après quelques coups d'oeil complices, finissent par conclure que "le génie vient parfois à un moment que l'on n'attend pas ". Ils repartent tout deux avec une prime de 5000 Yen et le sentiment du devoir accompli. Au nom de tous, je leur dis Arigatô gozaimasu, à eux qui ont su donner une dimension nouvelle à cette série.

Cette critique est maintenant finie. Merci de l'avoir lue jusqu'au bout. Au prochain épisode, la découverte accidentelle des Corn Flakes par M Kellogs ...

Verdict :5/10
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A propos de l'auteur

suprshinoa, inscrit depuis le 16/11/2005.
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