Critique de l'anime La Traversée du Temps

» par Starrynight le
13 Juillet 2007
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Auréolé de nombreuses récompenses récoltées de par le monde (lire cet article), Toki wo kakeru Shôjo (littéralement : la fille qui franchit le temps), abrégé en « tokikake » s’annonçait des plus prometteurs. Après son visionnage dans une salle obscure, le bilan est globalement très satisfaisant en ce qui me concerne.

La trame du récit, si elle est un grand classique de l’univers de la science-fiction, est assez inhabituelle dans celui des dessins animés japonais, et la manière dont elle est traitée mérite que l’on s’y arrête.

Un beau jour, Makoto peut voyager dans le temps, l’événement déclencheur est un peu flou mais peu importe, ce qui est intéressant c’est la manière dont elle va tirer profit de ce pouvoir aussi inattendu qu’éphémère et quelles en seront les conséquences pour son entourage et pour elle-même. Loin du héros qui utilisera cette capacité de voyage temporel pour sauver le monde ou de celui qui visitera telle ou telle période historique, Makoto l’utilise bien souvent pour des broutilles (voir sa visite régulière auprès du frigo pour inspecter son flan avant que sa petite sœur ne l’avale tout cru) et s’amuse beaucoup en faisant un peu n’importe quoi avec.

En la voyant, j’ai repensé au film « Un jour sans fin » où le héros, interprété par Bill Muray, est condamné à revivre sans cesse la même journée et finit par la mettre à profit pour aider ceux qu’ils rencontrent, se lier d’amitié avec eux et séduire la femme dont il est tombé amoureux. Dans Tokikake, Makoto persévère également pour comprendre les sentiments amoureux des deux garçons qu’elle côtoie tous les jours.

Le film joue bien évidemment avec les paradoxes qui résultent des voyages temporels de Makoto : la jeune fille connaît certaines informations avant que l’intéressé ne les annonce, elle peut influer sur le passé en continuant sur l’avenir, etc. Mais le film souligne aussi qu’il est très délicat de changer le cours du temps, même pour éviter un événement désagréable, car le remède se révèle souvent pire que le mal et Makoto se rend compte qu’elle implique des camarades qui vont souffrir à cause d’elle. La jeune fille se rendra compte de l’effet boule de neige et que changer trois fois rien peut avoir des conséquences insoupçonnées. Cependant, le film sait garder un ton léger et préserver son ambiance insouciante d’un bout à l’autre. De plus, le film a su trouver un ton humoristique qui fait mouche, notamment par la mise en scène de Makoto qui traverse le temps en faisant de grands sauts n’importe où et en ratant systématiquement son atterrissage.

Le film joue aussi sur un espace-temps récurrent, le passage à niveau, lors du passage d’un train, tandis que des petits bonshommes font tinter des cloches pour indiquer l’heure. Cette scène revient en de multiples déclinaisons et tout finit par graviter autour ce passage à niveau, symbole de l’éternel recommencement que permet le voyage dans le temps.

Mais c’est côté technique que le film déçoit un peu : graphiquement, c’est moyen, les arrière-plans deviennent vite simplement esquissés et l’ensemble fait vieux (le chara-design notamment). Le studio Madhouse nous avait montré beaucoup mieux, avec Gunslinger Girl, Black Lagoon ou Death Note par exemple.

Musicalement, la musique classique domine mais se fait discrète. L’ending, lui, est un archétype de la chanson mièvre et sucrée (plus sucrée que de la barbe à papa, diraient certains).

Tokikake n'en reste pas moins un bon divertissement et m'a fait passer un très bon moment.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Starrynight, inscrit depuis le 18/06/2006.
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